lundi 27 décembre 2010

au secret







le constat
qu'au premier plan
de notre vision
se pavanent les phénomènes
d'incurable cupidité

les feux
dans le ciel indigo
de la pupille
des bientôt morts

l'envie d'agir
sans arrêt

je ne sais trop
pourquoi

l'usage
de jeter un couteau
liquide
dans l'abîme
avant d'y sauter
soi-même

les détails

qui ne peuvent
condamner
à jamais

les récréations
sibyllines





extrait de "au secret"
de franck andré jamme


dimanche 26 décembre 2010

Message important de Jeannine de Dallas

Noël  2010 chaussée encapuchonnée
Jeannine s'en est allée
A la messe de la Nativité à Sainte Thérèse du Rond Point.
La chaussée était glissante,
mais elle savait qu'elle était missionnée A l' Église le divin enfant
lui a dit clairement entre deux
Jouez hautbois résonnez  musette
que l'année serait plus douce
pour ses amis écrivains du mercredi soir
Oh douce nuit,
Oh Sainte nuit,
Elle a remercié
Et s'en est allée réveillonner.
Elle était  heureuse de transmettre  le message.
Enfin la lumière  brillera au cours de cette nouvelle année.

mardi 21 décembre 2010

Ho vomitato l’anima ieri (fin)

Ho vomitato l’anima

ieri

ma tu mi sei rimasta dentro

Eravate nella stessa cella

ma lei se n’é andata senza dirti nulla

o sei voluta restare :

tim manca poco per uscire regolarmente

perché scappare, dunque ?

No, tu mi sei rimasta dentro

dentro come sempre.

E’ uscito di tutto dal mio corpo

Umori, bestemmie, sogni, raffreddori;

denti da latte

Adesso anche l’anima,

E’ uscito di tutto, dicevo,

tranne te

e tranne me

Ho vomitato l’anima

ieri

sembrava un mazzo di rose sul pavimento

come uno di quelli

che mi facevano arrossire al ristorante

perché non sapevo cosa dovevo fare

e ti avrebbe tenute le mani occupate

tornando a casa

Quelle mani, ahimé solatanto due,

che avrei voluto sanguisughe da salasso

su di me

dieci, venti soffici centose tiepide sulla

schina

a togliere umidità, vuoto ed amarezza.

Ho vomitato l’anima,

ieri.

 

Claudio POzzani (Saudade e spleen)

lundi 20 décembre 2010

Roche Baron



lieu historique de mon enfance, 
de mes vies moyennâgeuses
longues dames aux chapeaux d'astrologues
oubliettes
des échappées adolescentes
en route vers la gloire en détour initiatique par l'amour tout court
6 2CV dans une courbe boueuse
on avait bivouaqué
aujourd'hui la courbe est goudronnée
monte dru et fait suer
j'avais perdu quelque chose
ma mère avait dit : "Y-aura qui comme filles ?"
Une autre fois
avec un jeune homme au regard franc et doux
on avait compté les étoiles
on s'était endormi à 100 millions et avec le torticolis
dans nos sacs de couchage sur la première photo, juste à la place du spot
en ce temps-là c'était gratuit, il n'y avait ni crêpes ni musée
ni spots, ni barrières et beaucoup moins de chèvres
Une autre fois, dans la dernière vie, on s'est fait enfermer derrière les lourdes portes et grilles
il a fallut affronter les orties et les ronces
un souvenir bon  à presque 100%
Hier, une symphonie de cloches de gouttes d'eau sur une tôle ondulée abritant des bonbonnes de gaz
des lumières en guerre pour le plaisir du regard
et tout au fond vers la droite, au Sud de la frontière, la Renarde à sa fenêtre, peut être,
et dans le rond de la lune le jeune homme depuis longtemps mort déjà, sûrement
on n'a pas voulu visiter le musée.




dimanche 19 décembre 2010

Photos 7 et 8

Haie de poissons
Friture palissade
Sur front de céramique sable
Cette diablesse aime les animaux morts

Alignés comme des Caran d’Ache
Tous argentés
Leur œil ne lui dit rien qui vaille
Qu’en faire ?
Dans quelle histoire les fourrer ?

Seront-ils friturés ce soir dans l’appartement vide ?
Dans la solitude de la ville hivernée ?
Sera-t-elle seule ?
Son amant viendra-t-il ?
Ou sera-t-il avec l’autre ?
Il reste de son dernier passage
Cette fleur véritablement artificielle
Guindée comme le sexe d’une poule de luxe
Cherchant la lumière fantôme de cette ville fantoche,
Toute hérissée de tours ce que ses collines ont de creux

Elle risque à peu de frais la fraîcheur maritime,
L’odeur du large et de l’oubli
L’odeur de l’ordre et de l’alignement
L’odeur du rien qui dépasse, du lisse, du temps présent sans passé

De toute façon qu’il vienne ou pas que lui importe
Elle vient de se rendre compte qu’elle déteste sa voix de téléphone
Et que depuis quelques temps, elle est sensible aux voix comme elle l’est aux odeurs
Et que la sienne lui soulève le cœur

Elle voit passer l’heure
Et jette la palissade de poissons dans le vide-ordures
Elle épargne la fleur, qui périra seule dans peu de temps
Retenant ses effluves, comme on se retire, à reculons
Sur la pointe des pieds
Tire les rideaux jusqu’au printemps.

chute libre




anchois ou sardines

j’ai le choix

contre les autres serrés

(rayures)

l’orchidée nénuphar

en lotus

veille sur-veille

planquée derrière ses carreaux

(observation)


ai-je le choix ?

de ne pas choir ?


les anchois

(j’ai décidé que c’en était)

me scrutent


(entre parenthèses)


des yeux des yeux des yeux ..

au nombre de 19

déployés en éventail

mon chat y goûterait-il ?

arrêtes !

et toujours cette neige derrière la baie

blancheur de fleur

l’antenne parabolique scrute le paysage

comme je contemplerais des anchois


(sans voix)


en ligne sur un cylindre jaune

troués de leur regard cerné d’argent

quelqu’un a écrit : ‘la ville est un trou’

vide de la ville

mise en abîme

(colonne vertébrale de poisson)

dans les portes-écran

transparence

projection du grand vide



pour chute libre







samedi 18 décembre 2010

Vision de loin, vision de près ... suite



A peine les 7ème et 8°ème photos sont-elles apparues sur mon écran, qu'aussitôt me voilà dans un double temps où le passé empiète sur le présent. Légère hésitation pour savoir où je suis, où j'en suis …

Cette bulle à transformations multiples me transporte dans des espaces qui sont tout autres que ce qui était supposé apparaître : je tourne la tête et … ou tout est oublié ou tout a disparu, qu'en sais-je …

Devant mes yeux une orchidée albâtre veinée de rose, à l'intérieur un minuscule masque comme en peignait Ensor - encadré de deux grosses moustaches à la Dali, fuchsia les moustaches - entouré de deux petites ailes palpitantes, transparentes, fragiles, prêtes à faire prendre son essor à la fleur entière aux cinq pétales veinées. Bien qu'attachée à une branche épaisse, elle est bien entrain de prendre son envol … franchit le lourd rideau de théâtre sur le point d'être tiré. Je heurte sans m'en rendre compte les battants sombres de la fenêtre fermée, ce qui la fait s'ouvrir, alors que j'aurais pu chercher en vain pendant mille ans en le voulant, l'ouverture. La scène entière bascule, saut dans un autre univers, changement de plan, bousculade, les immeubles s'envolent, se disloquent en petits pointillés et s'alignent bien sagement rangés en ligne parallèles, tels des sardines dans une boîte, chaque fenêtre est un petit oeil brillant, ce qui était blanc devient sombre, l'orangé a pris la place du rose. Le rideau a joué son rôle : séparer les univers.


Fragment, éclat, brisure, diffraction, éclatement, fulgurance, déchirure, prisme, dépliement, mosaïque, puzzle, défiguration, permutation, lambeau, haillon, bribe, loque, rupture, fulguration, métamorphose, condensation, révélation...


Mon stylo-poisson, mince, froid, brillant se faufile sous mes paupières, je soulève délicatement cette paupière boursouflée, la retourne. Surprise par sa couleur orangée je fais vite, me saisis du stylo et le brandis comme une arme contre ma feuille de papier qui n'a qu'à bien se tenir, j'ignore si le poisson va lui écrire dessus ou la trouer à petits coups, car à chaque fois que j'essaie de prévoir quelque chose, c'est autre chose qui advient. Cet univers m'échappe, je ne contrôle plus rien depuis que je suis dans l'espace de cette histoire, ce ne peut être la mienne, je n'y vois que le chemin sinueux et sans cesse à la dérive d'une vie que je ne reconnais pas.


Le stylo à écailles se contente de se faufiler et de me filer habilement d'entre les doigts pour se réfugier dans les pétales de l'orchidée, se cacher dans les replis du masque qui n'était là que pour ça, je ne le comprends que maintenant, en fait le tout immense se cache dans le coeur minuscule, tout était contenu depuis le début dans le moindre petit repli et il y a longtemps que je ne suis plus dans la boule ...



Photos 7 et 8

Ils étaient là bien rangés, la mine bien affutée prête à remplir son office. Ils avaient tous la même couleur, c'était juste le détail incongru dans cette boîte de crayons de couleurs, mais peut être avaient -ils des nuances dans les gris allant jusqu'au noir profond. Ils étaient dans l'attente de servir enfin à quelque chose: ils l'avaient vue dans le miroir se mirant et s'admirant, redressant un pli, en froissant un autre, à la recherche d'une lumière égarée qui saurait lui donner ce reflet de nacre vers lequel elle tendait tous ses efforts. Ils attendaient le signal, donné par je ne sais quel maître du jeu, et imaginaient en patientant, les traits qu'ils poseraient.

Elle était là, au phénix de sa beauté, respirant l'air qui entrait dans la pièce et fixant son regard sur les lointains dont elle ne connaîtrait que les lumières qui glissent et attisent les couleurs. Elle les savait prêts sur la table à dégainer leurs dards et attaquer leur mission de destruction, c'était une question de minutes. Les soldats de plomb avaient sans aucun doute reçu l'ordre de détruire la beauté qu 'elle semblait représenter. Elle ne s'y opposerait pas, ils étaient trop nombreux, elle profitait juste de ses derniers instants pour se contempler dans le miroir.

Le signal fut donné: les crayons gris s'emparèrent des ombres et ne dévoilèrent que l'envers du mirage. Peut être un affleurement du réel. Les soldats de plomb l'encerclèrent, l'enlacèrent, débordant d'ivresse face à ce qu'elle cherchait à cacher tout en le dévoilant par un pli de pétale. Au delà de la fenêtre ,que l'on tenait fermée, on pouvait lire la page blanche de l'écriture des songes.

vendredi 17 décembre 2010

dernier départ

Dernier départ
Emma lui parla de la ville de son enfance qu'elle regardait par la fenêtre du
dernier étage de l'immeuble sur la colline, des hivers enneigés de la guerre
qui n'en finissaient pas , des longs après-midis de solitude quand sa mère la
laissait pour rejoindre l'homme qu'elle connaissait à peine, ce père traqué,
cet homme fuyant, cette silhouette qui quelquefois se penchait sur elle au
milieu de la nuit, chargée des odeurs troubles de la clandestinité. Elle lui
parla toujours de cette même histoire, de ces hommes qui se penchent sur
leurs enfants endormis et s'en vont ,comme son homme, tout à l'heure,
dans le silence de la chambre. Elle revivait sans cesse ce déchirement
silencieux des corps qui se répète à l'infini.
Puis elle parla enfin de ce jour où sa mère lui annonça qu'il ne reviendrait
plus, qu'il était monté dans un train en partance pour une destination
inconnue, quelque part vers l'est, là où le froid est plus vif et la neige plus
profonde,un pays de grandes plaines sous le ciel bas .Ce jour-là, le front
appuyé contre la vitre glacée, Emma s'était efforcée de fixer son visage,
mais elle ne voyait qu'une figure inconnue traversée par l'éclat métallique
des rails, noyée dans la lumière froide des lampadaires. Elle avait entendu
sa mère chuchoter à la voisine qu'on les avait poussés dans le wagon,
qu'elle n'arrivait pas imaginer comment ils pouvaient tenir aussi
nombreux,qu'ils devaient être serrés comme des sardines dans leur boîte.
Elle avait répété plusieurs fois: comme des sardines et cette image ne la
quitta plus pendant ses années d'enfance. Presque chaque soir,avant de
s'endormir,elle voyait derrière ses paupières apparaître le corps brillant de
son père,allongé sur le côté, parmi d'autres corps identiques, l'oeil
globuleux, parfaitement rond, la fixant avec un air de reproche.
Il ne revint pas, on lui révéla plus tard, qu'il mourut quelques jours avant la
libération du camp.
Puis son image s'estompa encore un peu, il n'avait laissé aucune photo et
seul resta gravé dans son souvenir l'oeil rond tellement humain de la
sardine au milieu du wagon.

hibernation monstre

photos 7 t 8 Valérie Orgeret Jeannine de Dallas

Le deuxième Régiment d'infanterie basé à Orange est en place,
Il est commandé par le lieutenant : oeil d'argent.
Les rangs sont serrés, tous les soldats sont en garde à vous.

La ville semble pétrifiée, endormie, pas d'âme qui vive.
Il a neigé, les bruits sont encore plus étouffés.
Personne dans la rue, les balcons sont vides.
Ce n'est pourtant pas encore l'heure du couvre feu.

Mais quelle est donc cette fleur ?
Une orchidée.
L'ennemi se rend , il n'y a pas eu de sang.
La seule tache rouge, c'est le coeur de la fleur.

On entend "oeil d'argent" ordonner :
"Rompez les rangs"

l'hymne national est entonné.
C'est l'huile qui grésille dans la poêle
Les soldats peuvent aller se faire dorer
La guerre est finie

Publié par Jeannine De Dallas

jeudi 16 décembre 2010

Jardin d'hiver



Et pour vous souhaiter de bonnes fêtes un peu plus légèrement, bien ou mal orthographiées, mon jardin sous la neige

Ecriture de travers

Mots mal couchés sur la page comme le gras du ventre dépassant légèrement du pantalon

Verbes conjugués au petit bonheur comme l’emprunt d’un chemin non balisé

Adverbes choisis par inadvertance comme l’on saute, de dos, sur le vieil ami que l’on croit reconnaître dans la rue

Virgule, point d'interrogation, point-virgule placés maladroitement comme un maquillage oublié de la veille

Ecrit de la fragilité comme acceptation de ma vulnérabilité qui résonne avec la tienne

Mots non conformes comme le sont les émotions spontanées

Lapsus scintillant comme les gouttes d’eau d’un robinet qui fuit

Puis-je accueillir tes maux, ce que tu « et » « es » pense, ici et maintenant ?

Orthographe malhabile, je t’aime bien malgré tes imperfections scolaires et sociales, quand (ou car?) tu es l’encre invisible de l’écriture de soi sans stratégie de séduction

Dans l’abandon de toute manipulation.

Felix Nussbaum




"Consolation" de Mireille Calle-Gruber éditions de la différence

"La main tend le rectangle clair lisible nom d'un arbre-dans-la-langue-allemande, prénom de félicité, désignation majuscule JUIF-JOOD lettres rouges barrant l'espace au-dessus de la photographie d'identité qui reproduit en miniature le portrait de celui qui tend le rectangle de la carte lisible nom prénom JUIF-JOOD regard biais nez busqué sous le rabat du chapeau mou ..."



Et bien avant l'horreur, l'enfance heureuse, les vacances en famille au bord de la mer du Nord, le portrait de son père ...

Une superbe exposition actuellement à Paris au musée d'art et d'histoire du Judaïsme
Egalement une rétrospective intégrale des films de Werner Schroeter à la cinémathèque du Centre Pompidou


mercredi 15 décembre 2010

désilluminations


Maigre récolte cette année, illuminations particulièrement ratées. Pas merci Marie

samedi 11 décembre 2010

Jeannine de Dallas et les madeleines

Dans le cocon de la Pinède Mercredi prochain.
Nous mangerons une Madeleine  faite par mes blanches mains.
Ce n'est pas le Carême, nous avons le droit Monsieur Proust nous contrariera pas Nous sommes dans le temps de l'avant Béatrice  c'est-à-dire dans l'attente.
Tout peut arriver

Soyez pas bégueules, c'est une bonne idée, même américaine...

On se lève tous pour Jeannette de Dallas !!

cliquez, et Allez Loup YA !

jeudi 9 décembre 2010

Poulpe et poupée à la manière de.... JC Lalumière

écrit à partir de deux photos, l'une présentant un poulpe dans une bassine, l'autre une poupée ancienne brune en porcelaine délicate.

Sujet : chute de poulpe

Cher Monsieur, je viens par ce mail vous prévenir qu’un poulpe est tombé du plafond de mon appartement, cette nuit, et habite maintenant la bassine rose que tante Anna m’avait donnée et que ceci est bien embarrassant. J’aimerais donc savoir si l’assurance marche et comment, et si vous pouvez m’envoyer une personne d’entretien pour enlever la bête de mon machin. Bien à vous. Madame Z.

Re : chute de poulpe

Chère Madame, l’assurance pour laquelle vous cotisez comprend les dégâts des eaux mais pas les dégâts de poulpes. Je suis donc au regret de vous dire qu’il n’est pas en mon pouvoir de faire intervenir un professionnel. Veuillez agréer, Chère Madame, mes respectueuses salutations. R. Y, pour l’assurance M...F.

Re. Ref : chute de poulpe

Je suis vraiment scandalisée par votre réponse, depuis des années que je cotise chez M....F, je vais changer d’assurance ! je pense que si j’étais une jolie poupée aux yeux brillants et au teint de rose vous auriez trouver une solution, car assureur ou pas, les hommes comme vous, sont tous les mêmes. Pas cordialement. Madame Z.

Re. Re ; Réf : chute de poulpe

Chère Madame, votre dernier mail n’est guère compréhensible. Vous m’aviez parlé de chute de poulpe mais pas de poupée. Si vous avez un problème de poupée, j’ai le plaisir de vous dire qu’un complément « assurance corporelle de la vie quotidienne et de désagrément pour rupture de poupée » vous coûtera 135 euros par an et couvrira les accidents de poupées, mais ne pourra en aucune manière être rétroactif. Dites-moi ce que vous décidez. Cordialement. Renée Y., pour l’assurance M...F.

Re.Re.Re. Réf. : chute de poulpe

Non seulement je suis scandalisée par le non remboursement des dégâts suite à ma chute, mais en plus je vois qu’il y a usurpation d’identité sexuelle puisque, monsieur, vous vous nommée Renée. Je suis donc doublement irritée par votre assurance et je vous annonce dès maintenant mon interruption de contrat. Pas cordialement. Madame Z.

Re. Re. Re. Re. Réf. : chute de poulpe

Chère Madame, pour rompre le contrat vous devez nous adresser une lettre recommandée trois mois avant la première échéance du contrat suivant le dernier mois de l’année en cours et ceci à condition d’avoir cotisé au moins pendant 24 ans à compter du premier jour du premier mois de la nouvelle année précédent le premier contrat à la M...F. Cordialement. Renée Y., pour l’assurance M...F.

Re. Re. Re. Re. Re. Réf : chute de poulpe

Vous m’énervez, si j’étais une poupée brune je dirais même que vous me casser les pieds ! Je suis adhérente de curé en fille depuis au moins... (attendez je réfléchis) dix lustres. Pendant ce temps mon poulpe pue et ma bassine rose est devenue toute verte à l’intérieur, que même ma voisine qui m’a apporté mon courrier m’a dit que ça sentait bizarre. Je vais aller me plaindre à la police et vous serez bien content ou contente puisque vous faites partie de ces gens opérés apparemment. Pas cordialement. Madame Z.

Re. Re. Re. Re. Re. Re...... Réf. : chute de poulpe

Chère Madame, je ne comprends pas votre allusion à une opération. Je vous rappelle que votre cotisation comprend le Pacte assurance-opérations-diverses-sauf-de-poulpe et qu’un complément peut être versé à votre Mutuelle en cas d’hospitalisation de plus de 32 jours à partir du 3ème jour que ne prend plus en charge la Sécurité sociale et avant le 40ème jour du complément de votre Mutuelle pour « grave maladie ». Je vous prierai donc de me renvoyer par courrier recommandé l’ordonnance de votre médecin, la facture de votre hôpital et le devis pour enlèvement de poulpe que vous pourrez demander à l’une des entreprises avec lesquelles nous travaillons et dont la liste est jointe en pdf contracté à ce mail, puisqu’en cas d’opération l’enlèvement de poulpe devient possible. Cordialement. Renée Y., pour l’assurance M...F.

Fin : Madame Z a fini par faire une grave dépression tandis que le poulpe prenait ses aises chez elle et demandait en mariage l’une des poupées disposées dans la vitrine du meuble de salon. Renée Y. se pose désormais des questions existentielles et sexuelles, et culpabilise de ne pas avoir agi plus vite pour l’enlèvement du poulpe.

mardi 7 décembre 2010

Et oui, j'y étais


Cette couronne réalisée de mes petites mains pour vous souhaiter un bel Avent

Vision de loin, vision de près ... suite

Raté. L'ombre m'a aspiré et me voilà dans la boule de verre du dessous, le pendant exact de la précédente mais à l'envers. J'ai quitté la belle neige immaculée et fais face à ce qui se cache au-dessous : encore des images se répondant deux à deux. Toutes ces images se télescopent, mon esprit ne parvient à établir aucun lien entre ce sol qui brille, cette table cirée comme un miroir, ce mur blanc, ce plat de porcelaine qui éblouit, toute cette chair visqueuse et blanche, l'horizontalité du sol, la verticalité du mur, une nausée me remonte de l'estomac, enfermée là-dedans avec mes entraves, seule dans mon effort inutile, avec deux regards fixes d'outre-tombe ou bien est-ce moi qui suis passée outre-tombe ?


Là, l'oeil, l'oeil vitreux d'un poulpe sur une table et toutes ces longues pattes, pattes galbées et vivantes de la table de bois ciré, tentacules mortes et molles du poulpe, oeil qui me chavire.


Ici, les grands, gros yeux noirs d'une poupée au regard fixe, fulgurant, transperçant comme celui dont on m'a souvent fait le reproche et ses bijoux, sa chevelure. Tout s'emmêle : la table, le poulpe, la poupée, leurs regards, je sombre dans une totale confusion mentale.


Et puis je la reconnais cette chevelure noire, épaisse, c'est la chevelure de Gabrielle la morte, celle sur la photo, celle où elle s'appuie à un guéridon, celle qui était dans le cadre en bois, c'est la fille de ma grand-mère paternelle, elle me regarde comme sur la vraie photo du cadre, celle où elle avait quatorze ans, prise avant qu'elle ne meure de sa maladie bleue, ma grand-mère disait qu'elle me ressemblait tellement qu'elle me prenait pour elle, c'est pour ça que j'ai deux prénoms et que le second c'est Gabrielle. Faut que je lui parle à elle, je sens qu'on a des choses à se dire toutes les deux mais comment faire parce que je dois absolument tenir ces deux regards ensemble dans mon champ de vision, ne les quitter des yeux ni l'un ni l'autre, si je fais face à la poupée, alors le poulpe me regarde dans le dos avec ses yeux morts et moi, je suis obligée de me retourner pour le surveiller comme lorsque j'étais petite et que je devais vite allumer la lumière pour voir ce qu'il y avait au fond du lit ou dessous, ou alors que je ne devais pas me mettre à la fenêtre rideaux ouverts et lumière allumée à l'intérieur, parce que sinon j'étais une cible trop facile si quelqu'un voulait viser de loin et me tirer dessus.


Comment faire, je sens bien qu'il va faire nuit et que la peur est dans mes muscles depuis la nuit des temps, comment faire pour me tenir en vie …? Et l'ordi, lui quand je tape « vie », il propose « vieillissement », ça complique tout. Je re-essaie, il recommence. Pouce ! Les deux photos suivantes, vite, vite avant d'être pleines de rides, je suis déjà la grand-mère de ma tante Gabrielle. Au secours !

lundi 6 décembre 2010

pulpeuse poupée, calme calmar

Longtemps je me suis couché de bonne heure, se disait l’encornet par devers lui.  Longtemps j’ai erré filamenteux, élégant et fluide, malgré mes disproportions monstrueuses et mes yeux téléscopes que certains qualifient de glauques alors qu’ils pensent vitreux, sans savoir que glauque est d’une belle couleur, d’un vert tirant sur le bleu, comme les yeux d’Athéna dit-on et que les miens, quand je ne suis pas mort, sont noirs. Longtemps, j’ai vécu ma vie sous-marine, en prédateur prévoyant, croquant de ci-de là de plus petits que moi, échappant tour à tour aux mâchoires des baleines, aux mailles des filets, aux baleines de parapluies dérivant au fil des courants, arrachées par des vents de tempête soufflant à terre certains soirs de décembre 1999 et ..
Longtemps, j’ai suivi mon destin de céphalopode, d’une intelligence relativement élevée parmi les invertébrés, pêchant en bancs, chassant en solitaire dans l’unique but de déposer sous le manteau d’une de mon espèce ma semence médusée et gélatineuse, allumant éteignant mes lumières pour me rendre invisible visible à mes proies, selon qu’elles étaient repas de choix ou femelles réceptacles, changeant de couleur au gré de mes colères  mais toujours  me couchant de bonne heure, sans me douter que je finirais en oeuvre d’art éphémère, anonyme dans mon plat rose, dégoulinant d’un guéridon.
Longtemps j’ai trôné sur un dessus de lit en satin bleu, puis sur un plaid crocheté main, dormant le jour, jetée à bas du lit la nuit. Fabriquée en Chine par des enfants qui n’avaient jamais vu de négresse blanche, moi non plus. Un jour je fus remisée, remplacée par l’une de ces monstres à trois têtes, poupée qui rit, poupée qui pleure, poupée qui dort, très rare. J’entendais dans ma housse la petite de la maison qui hurlait de peur en la voyant. Moi pendant ce temps, à l’abri de la poussière et des intempéries, je faisais fi du temps qui passe, passée de mode,  mise au rebut en attendant le retour en grâce. Aujourd’hui, m’y voici, réunie avec d’autres de ma classe, sur un piano de décoration, toutes, reluisantes, yeux de jais, lèvres passées au gloss, rubans et dentelles anglaises, ne ressemblant à rien, inutiles, encombrantes collections, encombrants souvenirs de dimanches où la chance avait été de la partie, cadeaux-poisons.
Longtemps j’en ai eu assez d’être couchée, les volets ouverts sur la nuit scintillante de neige, les yeux écarquillés pour regarder défiler mes cauchemars. Les bras raides, les jambes sans articulations, j’ai guetté les signaux faibles de la vie qui ralentissait derrière le double vitrage. La maison abandonnée à la poussière des souvenirs. J’ai pensé au calmar qui stagnait dans son jus rose, à sa chair glissante, à son heure de gloire qui sentait déjà le pourri.  Vaincue par le sommeil plus fort que ma veille j’ai rêvé qu’il me regardait de son doux regard liquide, qu’il m’interrogeait sur son sacrifice. Je n’ai rien pu lui répondre, j’ai remis un peu de gloss sur mes lèvres craquelées et me suis réinstallée en position de décor, sur le couvre livre de satin bleu.

Elégante et givrée

dimanche 5 décembre 2010

Jeannine de Dallas, un dimanche ordinaire

Quatre décembre 2010, ce n'est pas un drame, même s'il pleut des cordes.
C'est égal, je parcours le blog et essaye de comprendre :qu'est ce qui nous anime ,nous, les bloggers de la brise de ?
J'ai trouvé en tout cas pour moi aujourd'hui, de la nostalgie, le dimanche qui s'étire, la tombée de la nuit Alors quel remède ,?
Je me suis mis le disque du chant des esclaves et je me dit que je ne serais plus sous le joug d'un maître je suis un peu grâce à vus affranchie  et j'ai les ailes d'une liberté celle d'écrire.

samedi 4 décembre 2010

chute de poulpe




brillantes pupilles noires

elle regarde

submergée ?

fascinée ?

décillée ?

sssssss ?

émotion d’enfance

retour en adolescence



«t’as des cheveux de poupée !»

me disait-on petite

comme si c’était du faux

ça m’énerve


planquée sous la touffe brune

s’interroge

lèvres entre-ouvertes

pulpe brillante

humide


il rayonne

irradie sa lumière

incandescente

quand elle approche

du champ magnétique

émerveillée

des vibrations

sssssssss


alors baisser les yeux

troublée

tourneboulée

dans ses boucles

battent des cils

fébriles

tourbillonnent

gestes qui s’affolent

sssssssssssss


pattes dégoulinantes

abandonné

posé dans l’assiette

n’osant descendre

nonchalant

sensuel


un poulpe

est tombé d’amour





photos Valérie , jeannine de Dallas avait vu un bouquet de mariée

Je n'ai rien vu sur cette première photo où en examinant bien si, le bouquet de mariée que je t'avais fait faire, et que le soir des noces tu a jeté dans cette salle enfumée.
Les invités dansaient, ils se sont précipités sur les fleurs qui en voulait un brin, il parait que cela porte bonheur.
Tapis dans un coin je faisais semblant de sourire, mais je saignais, oh c'était une plaie qui ne se voyait pas, mais la cicatrice ne sait jamais refermée, et même des points de suture n'auraient pas colmater la brèche, la plaie suinte toujours.
Ce n'est pas raisonnable, mais je n'irais pas chez un chirurgien esthétique.
Il fallait que tu fasses ta vie, que ce soir la tu dormes avec celui à qui le matin tu avais dit oui.
Pourquoi faut-il que ces fleurs, tombées éparpillées sur le plancher  apparaissent sur la tête de ce garçonnet ,?
Il a le regard clair il est ton fils, il est épanoui, il sort de la douche, il a des gouttelettes sur le corps un peu comme le matin  lorsque je te faisais découvrir la rosée dans le pré devant la maison tu te souviens ?
On disait que c'était des perles , un jour je me rappelle  avec ta logique enfantine  tu m'avais dit : je voudrais m'en faire un collier que c'est loin tout cela.
Je sens l'odeur, de la savonnette tu m'échappas, comme il t'échapperas, tu  étais une anguille je n'arrivais à t'essuyer, tu faisais fi de mon impatience.
Je voudrais fixer encore une fois cette scène.
C'est bon cette nostalgie qui s'empare de moi, je voudrais ne pas croire que rien ne va recommençer et je le confesse tout j'en suis sûre va continuer, une petite chose m'éclabousse et au lieu d'être trempée, je suis séchée essorée et prête  à rebondir je peux l'attester.

vendredi 3 décembre 2010

départ en cascade la pieuvre

Il tenta encore un mouvement pour ne pas laisser le froid de la forêt envahir son corps, lutta avec force contre les mâchoires de la bise qui déjà enfermaient ses membres dans un étau glacé. Pour briser l'immense faiblesse qui se répandait en lui comme une tiédeur douceâtre, il s'accrocha au souvenir d'une enfance lointaine, une enfance d'avant Emma, quand il courait nu sur l'unique plage de l'île,la plage désertée par les touristes, rendue aux enfants du village dans les crépuscules de fin d'été .Son visage d'enfant lui apparut, se fondant dans celui du fils resté dans la chambre, il plongea ses yeux dans ce regard brillant qui le dévisageait avec une sorte de douceur apeurée .Un monde s'ouvrit;il lui sembla pénétrer par effraction sur les rivages de sa propre enfance à la recherche de ce petit garçon d'autrefois. Des sensations contradictoires l'assaillirent,des caresses l'enveloppaient se mêlant aux coups assénés par le père ,silhouette noire et trapue surgie d'un passé cahotique à demi oublié .Brusquement, derrière ses paupières meurtries par la brûlure de la neige, une vision s'imposa avec une parfaite netteté:il se vit enfant allongé sur le sable humide maculé d'algues verdâtres, près du bateau de pêche de son père, entravé par des lanières qui zébraient sa peau nue. Il approcha ses mains de ces liens qui enserraient sa poitrine haletante et les retira vivement surpris par leur fraîcheur gluante. Des ventouses dessinaient sur sa peau des dizaines de bouches avides ourlées de sable. Il releva douloureusement la tête ,vit deux yeux bleus de nacre à-demi recouverts d'une paupière translucide. Un souffle rauque s'échappait du flanc de la pieuvre qui l'étreignait avec une joie féroce. Alors,toute résistance s'évanouit et il se laissa emporter avec un lâche soulagement.
Au même moment, dans la chambre faiblement éclairée par les premiers rayons du soleil hivernal, Emma se recroquevillait, cherchant désespérément sur sa peau des parfums de la nuit, des restes de chaleur de son homme enfui, des traces de baisers sur ses blessures intimes. Un peu plus tôt,elle avait fouillé dans la vieille armoire du fond et déniché sous des monceaux de tissus noyés dans la poussière, la vieille poupée de son enfance. Maintenant, elle pouvait lui raconter son histoire

jeudi 2 décembre 2010

Grand Glaïeul écrit :

Moi, d'abord j'aime pas le poisson, alors vous pensez, les méduses et autres trucs de la mer gluants... J'voudrais pas dire, mais c'est dégueulasse, ce poulpe dans un plat, sur la désserte, qui se dégouline les jambes. Quand maman va voir ça, elle sera furieuse.

Rien que de le voir là, pendouillant, cela me retourne le coeur et me hérisse le poil. Ou plutôt cela me fait friser les cheveux, ce qui me va bien je le reconnais. Car j'ai une belle crinière, vous trouvez pas ? Je me demande même si cela ne fait pas festonner mes rubans, car je ne me suis jamais trouvée aussi belle, en vrai. Il faut dire que j'ai mis ma plus belle robe, qui me va si bien. A moins que ce ne soit le regard du photographe, qui m'embellisse ?

En tous cas, il ne parvient pas à embellir le truc visqueux que j'aperçois sur la table, avec son oeil glauque. Vu de loin, j'ai d'abord cru que c'était des jambes de fille du reste, de fille sacrément amochée la pauvre, car elle aurait la tête et le buste couchés dans le plat ! Cela me fait penser à une histoire qu'on me racontait quand j'étais petite. Barbe bleue je crois qu'elle s'appelle. Derrière la porte interdite il y avait des cadavres de femmes accrochés, et dégoulinant de sang, dans laquelle tombait la clef qu'on ne pouvait plus nettoyer.

Moi quand je serais grande, je serais couturière, car j'aime bien les beaux habits, mais sûrement pas cuisinière, car il faut toucher, couper, nettoyer des trucs aussi répugnants que ce qu'il y a sur la table, puisqu'il paraît que ça se mange ces machins là. Mais moi ça risque pas, car, je ne sais pas si je vous l'ai dit, mais moi, j'aime pas le poisson.

* * *

Non mais pour qui elle se prend celle-là, à m'insulter comme ça, pourtant j'l'avais pas traitée !

A fait sa crâneuse de bellissime, mais on voit qu'elle a pas vécu dans la mer. Et puis elle est trop jeune pour savoir que mon nom désignait autrefois une courtisane , une femme entretenue, et insatiable de surcroît. Avec son petit air d'innocence.

Ceci étant, j'voudrais bien voir sa tête après un séjour maritime. Pas sur que sa crinière frisotte aussi joliment, et je ne parle pas de ses yeux. Glauques qu'elle dit les miens, soit, mais si elle avait séjourné dans les profondeurs, j'vous dis pas comment ils seraient ses yeux. Et puis me confondre avec une méduse, quelle ignorance pourquoi pas gorgone ou polype pendant qu'elle y est ...

Bon c'est vrai que je ne suis pas affriolant, en particulier après mon séjour chez le poissonnier, même dans la glace. Mais bien préparé, je suis assez délicieux, quoiqu'elle en dise, même quand on n'aime pas le poisson.

La photo ne me met pas en valeur d'accord, mais je ne dégouline pas du tout. Mes tentacules pendent un peu, mais on avait choisi un plat trop petit voilà tout. Et puis ces paparazzi qui nous prennent en photo, ne savent pas s'arrêter pour faire du sensationnel. Je suppose que pendouillant comme ça de mes huit bras, j'attire plus l'attention que rassemblé ...

Goûtez moi, à l'occasion , je vous assure, cela mérite 3* ( de mer naturellement ) gastronomiques.

Et quant à la mijorée qui me dénigre, je lui souhaite bien du bonheur d'apparence, surtout quand elle aura été tripotée successivement par plusieurs générations de fillettes. Tandis que moi, je resterais égal à moi même.

Encore un truc : m'avez vous vu danser sur mes tentacules dans le courant marin ? une splendeur ! Qu'elle en fasse donc autant la petite peste, que je ne salue pas.Car elle m'a traité la bougresse !

incorporation, des-incarnation

De l’extérieur, un plastique lisse ; une chair flasque
De l’intérieur, le néant abyssal de l’apparence séductrice et enfantine ; les derniers sursauts de frayeur d’un être gluant et repoussant
De l’extérieur, un rappel à l’enfance, doux et ironique, désuet ; une impression désagréable, intrigante, dérangeante
De l’intérieur, la non-incarnation, la non-pensée, la sueur du fabriquant comme unique "carnation" ; la souffrance incorporée de ce qui, un jour, a été un bébé poulpe
De l’extérieur, deux corps sans vie, sans parents, sans famille
De l’intérieur, une lointaine petite fille devenue grand-mère transmettant un héritage : sa poupée rigide ; un lointain océan nourrissant et abritant la vie sans fin qui se meure sur cette table
Corps poreux illusoire sans sens ; chair putride apeurée sentante et odorante.
In-corporation de fantasmes sensuels faisant illusion ; des-incarnation par le don de mort.

photos valérie le poulpe

Tu ne me donneras pas des cauchemars masse gluante.
Tes yeux me regardent mais je vais les ignorer, Je vais rêver.Sais tu à quoi me fait penser la transparence de ta robe ?
A une danseuse qui se lave la tête , je vois même des chaussons , ils te sont trop grands, ils boudinent sur ta jambe.

Le plat est en céramique rose, la couleur des filles.
La table  elle semble bien plantée sur des magnifiques pieds, enfant j'aurais voulu en avoir une comme cela pour écrire c'est chic.
Quelle dégringolade, toi horrible masse sur ce guéridon , je pense que tu ne vas pas faire éclabousser de l'eau et ternir  bois ciré ?
Rien n'est plus respecté.
Poulpe je te le dis :
Tu es une verrue
Un nuage dans le cil bleu
Un grondement de tonnerre dans le calme d'une journée d'été.
Un tas d'immondices dans la blancheur immaculée  de la neige  dans nos jardins aujourd'hui.

Publié par Jeannine de Dallas

photos Valérie La Poupée

Je t'aime poupée de vogue quatre roses posées sur ton corsage je dirais même sur ton coeur et ces perles,combien de rangées ?  je ne saurais les compter, autour de ton cou une fraise tu n'es pourtant pas un page, et tes cheveux ils s'échappent de ton chapeau, une légère voilette masque ton regard, moi je ne crois pas que tu es destinée à une fillette tu es beaucoup trop sensuelle, ton nez est droit, il prend toutes les odeurs, il renifle, et te lèvres pulpeuses entre baillées prêts pour le péché de chair.
Je t'ai vue un jour posée sur un coussin bariolé sur le lit d'un couple je suis persuadée qu'au premier ébats tu as atterrie sur le plancher. bien fait pour toi tu es trop sûre ma vieille, les laiderons ont eux aussi leur place les figures imposées ils n'en n'ont que faire. Pardon poupée ce n'est pas de la jalousie, oh que non, je l'ai déjà dit il faut s'assumer nous avons des talents cachés nous les nos stéréotypés.

Publié par Jeannine de Dallas 

PHOTOS 5 et 6

La neige et les intempéries qui prennent en otage les vrais gens nous ont conduits à faire de notre atelier d'hier un atelier par ordinateurs interposés. La Pinède étant inaccessible, et beaucoup habitant sur l'une des 7 collines de la ville blanche, la plupart d'entre nous s'est retrouvée à 19 heures pétantes -quel son de cloche mes amis à cette heure dans le silence noir et blanc ! devant son ordi. Natô a envoyé les 2 photos à l'heure juste moins cinq puis est partie rejoindre la position de repli, sise dans la basse ville. Après quelques bafouillages et cafouillages pour ouvrir la photo 5, mais grâce à la débrouille des maîtresses de la technologie et un renvoi dans le bon format par Natô, tout est rentré dans l'ordre. Chacun a alors écrit pendant le temps réglementaire puis a envoyé son brouillon par mail à tous les autres. Ceux qui étaient en chair et en poils à la position de repli ont lu et se sont lus les textes à voix haute. Après quelques échanges de retour sur ce moment intense de clings et de liens par les petits doigts, nous avons pris congés, nous trouvant formidables. Et ça n'avait rien eu de virtuel. Personnellement je suis allée grignoter quelques fruits secs virtuellement envoyés par Jane de Dallas. 
Ce matin, c'était comme le matin de Noël, y avait encore plein de cadeaux dans la boîte, un texte de Michelangelo, ceux de Jeannine ici même.
Ce matin, les fumées montent droit dans le ciel bleu et blanc. Toujours aucunes nouvelles de GrandGlaïeul.

mercredi 1 décembre 2010

Froid



La statue de la place d'hôtel de ville a mis écharpe et bonnet, et les roses plantées pour maman s'enroulent dans leur manchon