mardi 31 décembre 2013

2014 : les dates de l'atelier

  •  8 janvier 19h30 : chez MPB
  • 23 février 19H : chez Linette
  • 6 février 19H : chez Ange Gabrielle
  • 27 février 19H : chez Delphine
 En attendant, 
Bonne année, 
prenez soin de vous et de ceux d'à côté.
écrivez un peu, 
lisez beaucoup, et faites au mieux

au 8 chez moi. Bises

dimanche 29 décembre 2013

Ayaï 2014 : mes voeux à vous adressés



            Lucidité, clairvoyance, lectures, écriture tellement facilitées avec le nez ... bien chaussé




"La Littérature c'est le téléphone antimort, la magie qui établit la liaison entre nous, les orphées orphelins et nos êtres chers invisibles, en apparence, mais présents, "sur le souhait qu'on exprime". Nous n'avons, pour que le miracle de la résurrection s'accomplisse, qu'à approcher nos doigts du parallélépipède rectangle magique que nous appelons d'un mot magique aussi, Book.

Le son qui vient de tout près très loin " ...

.... " On m'arrache le cri ! Qui m'arrache le cri ? Je le reprends !

Ensuite on écrit : on traduit dans l'ultrasilence de l'écriture les cris aigus et brefs de la réalité. La littérature c'est pour hurler longtemps, pousser les cris jusqu'à la musique. Le droit à la littérature ou le droit aux cris que la réalité et la communauté nous interdisent. " ...

..." Quand je lis

Je ne puis pas me rappeler, sur mon âme, comment, quand, ni même où je fis pour la première fois connaissance avec lady Ligeia. De longues années se sont écoulées depuis lors, et une grande souffrance a affaibli ma mémoire.
Ou peut-être ne puis-je plus maintenant me rappeler ces points, parce qu'en vérité le caractère de ma bien-aimée, sa rare instruction, son genre de beauté, si singulier et si placide, et la pénétrante et subjugante éloquence de sa profonde parole musicale ont fait leur chemin dans mon coeur d'une manière si patiente, si constante, si furtive que je n'y ai pas pris garde et n'en ai pas eu conscience."

" Ayaï ! Le cri de la littérature " Hélène Cixous accompagné d'Adel Abdessemed Edit Galilée

Et bien sûr      "Happiness toute l'année"

Oeuvre d'Adel Abdessemed



dimanche 22 décembre 2013

A toutes, à tous : Joyeux Noël


       Régalez-vous, glissez, chantez, priez, faîtes comme vous le voulez, mais souriez et pensez à vous




La place de l'Hôtel de Ville de Saint-Etienne n'en a pas le monopole, celle-ci est prise à Die (Drôme) et cause anglais




            Quant à lui, il semble déjà avoir un coup dans l'aile, pourvu que ce ne soit pas "Gabriel"




          Engouffrons-nous dans cette fenêtre ouverte sur 2014 et baignons dans tout ce bleu

lundi 16 décembre 2013

Pour fêter les 1 an de la fin du monde : Le dernier cadeau de Bugarach (Hommage à Gabriel Garcia-Marquez)

Remake de la nouvelle de Garcia Marquez : un hombre muy viejo con unas alas enormes

A minuit, les parents XY à moitié endormis au chevet de leur petit garçon malade, perclus de fatigue, furent rappelés à la réalité du monde par les cloches qui sonnaient l’heure, et qui apparemment n’était pas celle du jugement dernier. On était  le 22 décembre 2012, à Bugarach, Aude, France.  XX jeta un coup d’œil par la fenêtre, et vérifia que les choses étaient toujours là, à leur place, même s’il était difficile de les distinguer, informes et ensevelies sous une épaisse couche de neige.
L’idée lui traversa l’esprit que le monde avait peut être pris fin, et qu’ils faisaient partie des survivants, après tout, même s’il n’y avait pas complètement cru, et qu’ils avaient été choisis.
Mais il ne put y réfléchir bien longtemps car l’enfant demandait des soins et cette réalité-là était bien plus urgente, fragile et précieuse et quelle que fut la dimension dans laquelle ils habitaient à présent, la maladie n’en était apparemment toujours pas exclue et il fallait bien y faire face.
Pendant quelques jours, la vie de l’enfant vacilla, puis, le 25 décembre, alors que le village déballait ses cadeaux ou soignait sa gueule de bois phénoménale post Apocalyptique, la neige commença à fondre, la fièvre quitta le petit corps et le monde se remit cotonneusement en marche.
Dans le courant de l’après-midi, XX qui digérait mal sa dinde aux marrons et rongeait son frein dans ce monde où décidément il ne se passait jamais rien, -même « Plus belle la vie » avait fini par le décevoir-,  se laissa intriguer par un rayon de soleil particulièrement tenace sur une tôle verte au milieu des véhicules entassés dans la casse de son entreprise de véhicules d’occasion. Comme YY ne trouvait rien de spécial à ce rayon vert merveilleux, mais qu’il aimait bien avoir raison, il enfila ses bottes et chaussa son bonnet et disparut parmi les compressions à moitié rouillées.

Sur le coup, il ne comprit rien à ce culbuto géant, plus large que haut ; avec sur le côté de ce qui aurait été sa tête verte, une antenne qui pendouillait lamentablement ; géant pour un culbuto, mais à bien y regarder, assez mal fichu pour autre chose. Insidieusement, imperceptiblement, la chose bougeait, glissait sur son socle comme si elle avait été montée sur roulettes, et n’était pas sans rappeler à XX … Non, non, c’était impossible, il était encore sous le choc post-fin du monde imminente, il ne fallait pas s’emballer, il y avait sûrement une explication rationnelle. C’était sans doute un de ces journalistes fumeux qui avait abandonné un gadget hors d’usage, ou les Ultras, ceux des grottes du Pic qui avaient oublié un de ces machins qu’ils trimbalaient toujours avec eux.


vendredi 13 décembre 2013

"Nous avons dû prendre l'univers en main mon frère et moi car un matin peu avant l'aube papa rendit l'âme sans crier gare"

Cette gare dont personne ne revient jamais pour en donner le nom
Cette âme qu’il s’était approprié comme une armure, comme on s’en va au camp de la mort.
Rendue comme on vomit
Ce père si énigmatique, si tant est que l’on connût le mot, si souvent absent, même lorsqu’il était avec nous, et qui tenait encore plus de place mort que vivant, étendu sur le plancher en costume de rien, et que la figeance glacée nous empêcherait de revêtir.
Cette aube si semblable aux précédentes, si tant est que j’en avais des souvenirs
Ce matin où nous dûmes échanger nos vies d’enfants contre des errances de vagabonds
Ce moi qui pensais être un autre et qui en était son ombre
Ce frère si peu fraternel
Cette main si fragile, si blanche, si fine, cette main qui ne pouvait contenir un monde si froid
Cet univers si lâche et si plein de trous, si peu consistant qu’il se voyait à peine, matérialisé par quelques tranches de pain tartinées de beurre rance, par quelques incartades du côté des marécages, par quelques assoupissements sur des couchettes dures à la literie en lambeaux.

un peu avant – sans crier – nous avons dû – un peu avant sans crier, nous avons dû – nous avons un peu nous avons peu crié nous avons dû crier un peu avant - nous avons mon et peu nous avons rendu l’univers, nous avons pris l’âme, nous avons pris la main de mon frère, nous avons crié gare, nous avons pris l’âme de papa, nous avons un matin dû prendre l’aube, rendre la gare, nous

jeudi 12 décembre 2013

Prendre l'univers en main

 Consigne de l'atelier - court - d'hier soir : se servir d'une phrase de Gaëtan Soucy - écrivain québécois décédé l'été dernier - pour débuter notre texte (la phrase extraite de "La petite fille qui aimait trop les allumettes"  est ci-dessous en italique)


Nous avons dû prendre l'univers en main mon frère et moi car un matin peu avant l'aube papa rendit l'âme sans crier gare. Et ce ne fut pas une mince affaire car il fallut d'abord franchir cette incommensurable transformation qu'est le passage de l'aube au jour avec tout ce que ce passage inclut comme modification des couleurs, des perceptions de l'espace, des changements d'humeur, avec cette immense fragilité de l'aube qu'un rien peut faire voler en éclats. Une mutation totale, ce passage de la nuit noire au matin qui passe par toutes les subtiles nuances de l'aube blanchissante, rosissante, éclatante. Et c'est l'univers tout entier que nous dûmes saisir à bras le corps, pas seulement ce petit bout de terre où s'écoule notre vie mais toute notre galaxie qu'il nous fallut faire basculer sur son axe. Papa l'avait toujours tenu ce rôle, cette évidence nous saisit. C'était lui qui maintenait la marche du monde, nous ne nous en étions jamais occupés, ne l'avions jamais aidé ni secondé. Si peu de temps s'écoula entre le début de sa maladie et sa mort brutale qu'aucun d'entre nous n'eut le temps ni la présence d'esprit d'être conscient de ce qui allait advenir. Et c'est pourquoi, pendant de nombreux jours, le monde connut un tel cafouillage. D'aubes ratées en aubes trop lentes ou trop rapides. Les gens arrivaient en retard, rataient leur train, certains en vinrent même à ne plus quitter le lieu où ils étaient la veille pour être sûrs de ne pas rater leur entrée le lendemain.
Heureusement que l'univers avait acquis un certain nombre d'habitudes et qu'il se mit lui-même quasi automatiquement dans ses anciens rails, sans quoi nous courions à la catastrophe.
Après quelques semaines, tout rentra dans l'ordre et nous nous demandions, mon frère et moi, si de là-bas papa ne s'était pas remis au travail.

mercredi 11 décembre 2013

Quelques pas avec Albert Camus


Mardi 10 décembre 2013, à la Maison de Quartier du Soleil à Saint-Etienne, quelques privilégiés ont pu écouter deux lectrices, accompagnées d'une guitariste pour quelques moments d'intermède, (dont "notre Laura", voir aussi son blog "jardindombres") faire un vibrant hommage et présenter un choix de textes et d'extraits de textes d'A. Camus.
Le choix, très représentatif de l'oeuvre de cet immense auteur, allait de son roman le plus connu "L'étranger" à des morceaux plus difficiles extraits de "Caligula", "Carnets"... Il couvrait également des lettres (dont celle à son ami René Char), son "Discours de Suède" (prononcé lors de la remise du prix Nobel), ses articles, ses textes politiques "Réflexions sur la peine de mort" (avec ce terrible extrait de son père vomissant après une exécution à la guillotine). Egalement des lettres telle "J'ai mal à l'Algérie" adressée à son ami algérien Aziz Kessous sur leur pays commun où l'on est de plain-pied avec la position d'A Camus par rapport à cette guerre - position qui n'a jamais été comprise de ses contemporains et qui lui a tant été reprochée -. Ces lignes nous font partager la douleur et la plaie, jamais refermées, dont Camus toute sa vie a souffert face à ce fossé s'agrandissant et se remplissant de cadavres.
La lecture nous a transporté dans les ruines de Tipasa, du soleil noir qui crépite, des parfums de l'absinthe qui saturent l'air et qui font que l'homme se sent homme, fier d'être homme, en vie, dans l'immensité.
Cette lecture d'une qualité professionnelle était également empreinte d'une forte émotion et admiration pour l'auteur qui se sont transmises de manière palpable au public.
Elle se clôt par son "Discours de Suède" où il dit au monde entier combien il est conscient que ce prix dépasse l'individu qu'il est ; prix qu'il dédie à tous les artistes, hommes, femmes qui n'ont pas été récompensés et n'ont au contraire reçu que malheur et persécution pour leur combat.
Tous ceux et celles qui ont beaucoup lu Camus ont été bouleversés et n'ont qu'une envie : se replonger dans son oeuvre plus que jamais d'actualité dans cette époque où les fanatismes vont s'amplifiant. Quant à ceux qui la connaissent moins, leur cadeau de Noël est tout trouvé.
Lire, relire Camus est une nécessité absolue aujourd'hui.
Merci pour ce moment intense et bouleversant.

... J'allais oublier l'inoubliable : ces lignes sur l'enfant de huit ans, observant sa mère sourde, épuisée par sa vie de labeur, s'absorber dans la contemplation des rainures du plancher et l'immense pitié (amour ??) qu'il ressent. Cet enfant qui, assis le soir sur une chaise percée dans une rue d'un quartier pauvre, possède le monde entier grâce à un pan de ciel étoilé aperçu entre les toits des maisons. Déjà ce cri d'amour de vivre.

"Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde" C'est sous cette phrase de Camus que les lectrices ont placé leur lecture

samedi 7 décembre 2013

Saint-Etienne fête la Sainte Barbe*


Comme chaque soir, à la tombée de la nuit, le Puits Couriot se fait beau








Les stéphanois arrivent par grappes pour se masser à ses pieds, car ce soir il s'embrase


 ... et pendant vingt minute, la féerie :




*Ste Barbe fut baptisée en secret par un prêtre. Son père, furieux mit le feu à la tour où elle était enfermée. Elle réussit à s'enfuir mais son père la retrouva et comme elle refusait d'abjurer sa foi, son père dut lui trancher la tête. Celui-ci mourut, frappé par la foudre. On la prie pour être protégé de la foudre et elle est aussi la patronne et la protectrice des mineurs ... pompiers ... artificiers ...égoutiers ... ouvriers et ingénieurs des travaux souterrains (tunnels ...). Son culte se popularise à partir du XIII ° s. Elle est fêtée le 4 décembre.