lundi 31 décembre 2018

Bonne année 2019


Précis pour le toast du Jour de l'an

Le toast est une coutume qui s'est appauvrie. On récite tout au plus la banale formule « A votre santé ». Un premier de l'an, il y a un siècle, Anna Akhmatova, Russe, poète, nota trois toasts prononcés à sa table. Un premier : « Je bois à la terre des prés où nous sommes nés et où nous retournerons tous. »
Un autre pour Anna : « Et moi à ses poèmes dans lesquels nous vivons tous. »
Un troisième : « Nous devons boire à celui qui n'est pas encore avec nous. »

J'ajoute ici le mien à la suite ;
Précis pour le toast du jour de l'an.


Je bois à celui qui est de service, en train, à l'hôpital,
cuisine, hôtel, radio, fonderie,
en mer, dans un avion, sur l'autoroute, à qui franchit cette nuit sans un salut,
je bois à la prochaine lune, à la fille enceinte,
à qui a fait une promesse, à qui l'a tenue,
à qui a payé l'addition, à qui est entrain de la payer,
à qui n'est invité nulle part,
à l'étranger qui apprend l'italien,
à qui étudie la musique, à qui sait danser le tango,
à qui s'est levé pour céder sa place,
à qui ne peut se lever, à qui rougit,
à qui lit Dickens, à qui pleure au cinéma,
à qui protège les bois, à qui éteint un incendie,
à qui a tout perdu et recommence,
à l'abstème qui fait un effort de partage,
à qui n'est personne pour celle qu'il aime,
à qui subit des moqueries et qui par réaction sera héros un jour,
à qui oublie l'offense, à qui sourit sur une photo,
à qui va à pied, à qui sait aller pieds nus,
à qui redonne une part de ce qu'il a eu,
à qui ne comprend pas les histoires drôles,
à la dernière insulte pour qu'elle soit la dernière,
aux matchs nuls, aux N du loto foot,
à qui fait un pas en avant et rompt ainsi le rang,
à qui veut le faire et puis n'y arrive pas,
et puis je bois à qui a droit à un toast ce soir
et qui n'a pas trouvé le sien parmi ceux-ci.


« Aller simple » Erri de Luca   Edition bilingue Poèmes Traduit de l'italien par Danièle Valin nrf  Gallimard


1° poème de « L'hôte impénitent »



cartographie 18 Etrange #1 Derrière la cascade

Il se trouve dans une caverne assez haute, mais peu profonde. Plusieurs boyaux y débouchent ou en partent, selon. Le sol est humide, aspergé par les gouttes d'eau rebondissantes qui s'envolent du rideau. Il y a des traces de feu de camp, sans doute laissées par Eugénie ou par d'autres avant elle. Un vêtement aussi a été oublié. Une odeur dont on ne saurait dire si elle est détestable ou non, affleure parfois vers ses narines et il hume alors l'espace pour l'identifier. Une odeur de fer ? Les parois de la caverne sont imberbes sauf en quelques endroits où du salpêtre dessine des montagnes des forêts et des îles au trésor.
"Que je t'aim-meuh, que je t'aime, que je t'm" entend-il dans sa tête. Car il ne peut s'agir d'autre chose, il est seul ici, et seul au monde aussi.

vendredi 14 décembre 2018

Cartographie 18 / étrange

Proposition d'écriture:
Établir une liste des lieux susceptibles de servir de terrain pour une dérive vers l’étrange ou le fantastique:
- dont un qui n'a pas encore été évoqué dans tout ce qui a déjà été écrit
- au moins un qui se situe à l’intérieur d’une maison ou d'un lieu clos
- en choisir trois ou quatre qu’il convient de décrire avant qu’il ne se passe quoi que ce soit d’étrange, en une image balayée par le regard d’un personnage qui est présent ( vous n’êtes que le narrateur ou la narratrice). Plantez le décor en ayant derrière la tête qu’il va se passer quelque chose d’étrange mais sans le dire...

Pour se mettre en mots le début du livre de Jacques Abeille



Jacques Abeille: Les jardins statuaires 
Est-on jamais assez attentif ? Quand un grand arbre noirci d'hiver se dresse soudain de front et qu'on se détourne de crainte du présage, ne convient-il pas plutôt de s'arrêter et de suivre une à une ses ramures distendues qui déchirent l'horizon et tracent mille directions contre le vide du ciel ? Ne faut-il pas s 'attacher aux jonchées blanchâtres du roc nu qui perce une terre âpre? Être attentif aussi aux pliures friables des schistes? Et s'interroger longuement devant une poutre rongée qu'on a descendu du toit et jetée parmi les ronces, s'interroger sur le cheminement des insectes mangeurs de bois qui suivent d'imperceptibles veines et dessinent comme l'envers d'un corps inconnu dans la masse opaque?
C'est le vide de toute part qui tâche et joue à se circonvenir et creuse lentement les lignes de la main de la terre. Les réseaux se nouent, se superposent, s'effacent. Les signes pullulent. Il faut que le regard s'abîme.



lundi 10 décembre 2018

CARTOGRAPHIE # 17.

1 - Sur le papyrus de ta géographie.
     D'abord prendre une page blanche, l'étaler bien à plat, la lisser, surtout faire attention à ne pas la déchirer puis amoureusement de la pointe très fine d'un stylo quatre couleurs dessiner les contours de tes mots, leur donner les courbes de tes chemins découverts, les méandres de tes rivières; ne pas appuyer, glisser sur la feuille de papier comme sur celle d'un papyrus peut-être encore quelque peu chiffonnée. Puis d'un coup de calame magique, te faire revivre, accepter de faire revivre aussi tous ces personnages désormais disparus dans un espace et dans un temps tout à la fois réinventés.

2 - Tout est pays perdu.
     Marcher Courir Traîner des pieds Traverser des plaines et des landes Explorer des forêts Franchir des rivières Emprunter des ponts Sauter par-dessus des haies Remonter le temps Revenir sur ses pas Croire Avant tout espérer  Puis ne plus croire en rien Désespérer de tout  Et réaliser tard bien trop tard que "Tout est pays perdu".

3 - Ces archipels intérieurs.
     De maison en maison, de village en village, se forger un nouveau territoire, une nouvelle géographie pour réapprendre à vivre. Des petits coins de terre pour semer, planter, laisser germer puis voir grandir les fragments d'existences qui juxtaposés, superposés, apposés donneront aux personnages tous "Ces archipels intérieurs", ces chapelets d'îles vierges à habiter pour les rendre lisibles.

3 - Imprécis de géographie passionnelle.
     Tout est enchevêtrement, tout est chaos, tout est déconstruit.  Au-dehors,  c'est la guerre dans les maisons, sur les chemins, chez les hommes, chez les animaux; au-dedans, dans les corps, dans les cœurs. Les hommes sont partis, d'autres sont arrivés qui font vaciller les certitudes: qui est encore avec qui? Pour qui? Pourquoi? Tout donne le tournis. On tombe. On se relève - ou pas -. La guerre n'enlève pas la passion. Elle transforme sa géographie. Il faudra au personnage central la dessiner, l'amadouer pour lui donner consistance de chair et de sang mêlés.

samedi 8 décembre 2018

CARTOGRAPHIE # 17 les titres MPR

"Dans le rasoir ouvert de ma bouche"
Ce sera l'histoire éternellement réécrite de ma bouche en tant que passage : aller/retour ; dehors/dedans ; sec/humide. En d'autres temps, ce livre s'appelait : "Histoire d'un manque d'amour chronique ou autobiographie à usage interne". Comme une caverne à explorer, je descends au fond de mon corps en passant par cet orifice et vais à la recherche de la réponse qui est en chacun de nous.
Le rasoir ouvert est une difficulté supplémentaire dans l'exploration de mon moi intérieur car il s'agira ni de guillotiner ma vérité intérieure ni de trancher dans le vif de la sujette.
La fin s'il en advenait une, ne sera pas forcément happy, toutes les vérités ne sont pas bonnes à exhumer, mais je devrais quand même en sortir vivante.


"Je vais faire sang"
Tout au long du récit, le personnage féminin part à la recherche des liens de sang, parfois sanguinolents qu'elle a hérités de ses aïeux.
Ni pathos, ni mélancolie; il faut faire sang avec tous ceux et toutes celles qui l'ont engendrée, afin de faire avec, mais bon sang (mais c'est bien sûr !) ne saurait mentir !

"C'est comme avec les trous"
Ce livre très court n'a déjà pas été écrit.
C'est un trou de silence où ne pousse rien pas même une verdure.
C'est un livre qui ne doit pas être écrit. Les trous ne doivent pas être comblés, il faut savoir laisser les trous en l'état, les trous noirs comme ceux des autres nuances de rien et même les troulalalaitou qui sous leur air joyeux cachent parfois bien d'autres béances.
Il en reste toutefois quelques fragments mités dont les contours sont aussi précieux que des papyrus, que de saints suaires. On les retrouvera, tout trous qu'ils sont, entre les points de suspension, entre crochets de bouchers et parenthèses des absents. On les retrouvera dans les non-dits un peu fumeux, entre les branches des arbres qui cachent des forêts brisées par des tempêtes, dans les cavernes des bouches bées et dans celles de la carte, dans la structure même des pierres, des pouzzolanes et des granits, des trous de carrières et des ventres de maternité dont sont parfois nés des enfants-morts.
C'est comme avec les trous sera le livre dans le livre.
S'il avait été écrit, "C'est comme avec les trous" aurait sans doute valu à son auteure quelque prix prestigieux, mais elle préfère la politique de la page blanche.

"L'angle des pertes"
L'angle des pertes est le 5ème tome de la saga intitulée 

"La cartographie des souvenirs"

Dans le tome 1 "Sous les branches des sapins sourds" 
M. était encore enfant et l'auteure retraçait avec force détails son implantation originelle dans la carte et plus particulièrement sa vie joyeuse dans un petit trou  (...) de Haute Loire. On y croisait des ruisseaux et des pierres, des pierres et des vaches, des pierres et des gens, et même des gens-pierres.

Dans le tome 2, "la carte des visages perdus", M. quittait son trou natal pour un bourg pas tellement mieux loti en matière de nombres de photographes à l'hectare, mais pas mal en cailloux sur les chemins, ce qui aura des répercussions indélébiles sur son développement personnel. Le style de ce volume n'était pas sans rappeler celui de Giono, qui lui aussi a tant aimé les pierres.

Le tome 3 "on n'a pas le droit de dire les noms", révèle un secret essentiel. Un jour que M. faisait la vidange de sa 2CV, un événement avulsif vint bouleverser ses archipels intérieurs et toute sa géographie s'en trouva éparpillée.

Le Tome 4 "un éventail d'ailleurs" :  il y est question de sac à dos, de voyages sans arrêt, sans retour peut-être. Des ombres se prélassent entre 2 chapitres, des regards inutiles accompagnent tant bien que mal le road-movie immobile parfois, notamment quand le véhicule est en panne ou bloqué par des circonstances exténuantes.

Le tome 5 conclut momentanément cette oeuvre magistrale, qui nous aura conduits sur bien des voies de garage, nous aura livré pas mal de fake news avec de gros morceaux d'auto-fiction dedans, et entraîné dans nombre de métaphores géographiques dès lors que "Tout est pays perdu". (Téléramage)



vendredi 7 décembre 2018

Hypothèses

À l’intérieur, des voix: le souffle d’une voix se met à murmurer, une autre prend le relais et encore une autre...On se prend à les écouter jusqu’aux silences. Des mots se glissent entre les lèvres, sans savoir ce qui, de tous ces miroirs brisés, va bien pouvoir éclore.

Tesselles d’un passé: que l’on recueille au gré d’ici ou là, que l’on nettoie un peu puis pose sur l’étagère des souvenirs. Cela constitue comme une collection de grains de vies réelles ou irréelles donnant un surcroît d’existence à des êtres oubliés.

Carte d’intensités: entre ombres et lumières, quelques flaques de vies irisées de bleu ou de gris, des nappes étalées sur le bas-côté des chemins de traverse où mon pas n’en finit pas de chercher ce qui peut être sauvé.

D’un regard flou: rester dans une évocation, au cœur des doutes que l’on porte. Rien ne serait vraiment visible. On serait dans une errance, à la fois dans le style, et dans les pensées de la narratrice qui dérive entre passé et présent, noyée dans ses visions.

Quelques lambeaux d’avant: cela cogne aux tempes depuis tant d’années, ces petits ourlets de riens qui se sont transmis de génération en génération, cousus, décousus, recousus avec des fils dorés et dont on souhaite prolonger encore un peu l’existence.

Cartographie des ombres: quelque chose ou quelqu’un s’approche, vous frôle puis s’éloigne esquissant une chorégraphie entre ombre et lumière , un monde se détache, un rêve s’élabore. Ce serait une tentative de se débarasser de ces danses envoûtantes qui n’en finissent pas de s’agiter autour de moi.

Des plis du paysage: chercher ce qu’on ne voit pas dans le pli, ce qui est caché, dont on ne saura jamais la réalité, mais qu’on ne peut s’empêcher de gratter comme ces croûtes qui vont jusqu’au sang. Quelque part un peut-être, plein d’incertitudes, où vaciller.

De l’oubli, ne pas: serait-ce ce qu’on nomme un devoir de mémoire qui guide tous ces mots, une voix intérieure qui martèle que c’est la fin d’un monde et qu’il faut faire oeuvre de sauvegarde.

Tranchées d’ombres: des mains qui se blessent à traverser des lieux où il n’y a plus aucune raison de passer, s’accrochent aux barbelés des souvenirs jusqu’au doute 
 
Jours d’apparitions: hors du droit chemin , l’esprit troublé par ce qui advient ou ce qui ne se voit pas ou ne veut pas être vu, à ne plus trop savoir ce que les mots écrivent, dérives diaphanes par ces rais de lumières nés des mots qui s’épousent et polarisent le regard jusqu’à mettre en lumière quelques traces qu’on pensait disparues


mardi 4 décembre 2018

"Quatrième de couverture" à partir des titres sélectionnés

   
    1.Promeneuse d'un bois dormant :

Trente kilomètres de la maison de la mère à celle de la grand-mère, parcourus chaque dimanche pendant vingt ans, à l'arrière d'une vieille Terrot puis d'une Traction noire. Il faut pour cela traverser les Bois Noirs, espace intermédiaire, dangereux. On ne saurait trop se méfier du « Bois qui dort », lieu de métamorphoses obscures. On y rencontre aussi bien des fées et des génies que les crapauds et les charbonniers. L'adulte d'aujourd'hui vient y rencontrer l'enfant d'hier, le suivre dans ces sentiers inquiétants, en état de dormance depuis tant d'années. Le perce-forêt ouvre les ronces et les épines qui aussitôt se referment sur cet univers.


       2. Béances :

Un voyage avec les yeux dans une vieille carte IGN, son atlas intime, son livre de géographie, son livre tout court. Un voyage avec les noms à qui elle fait dire ce qui a marqué sa vie, une recherche du sens de ses paysages inscrits en elle. Se compose peu à peu un atlas intérieur où chaque sentiment, chaque émotion, heureux ou malheureux, s'incarne dans un ou des lieux. Les noms éveillent des échos sans lien avec la géographie et n'obéissent à aucune hiérarchie des distances. Aussi impossible de retourner dans ce cimetière qu'à Montréal : les lieux les plus proches comme les plus éloignés se situant à la même latitude, c'est à dire aux antipodes de la vie. Au coeur de l'atlas intérieur se sont inscrits et ouverts des territoires en creux – indélébiles.



  1. Au centre exact de mon corps :
Là, au plexus ; là où tout se passe ; là où est la vie, le souffle ; là où ça fait mal si on vous atteint ; qu'y a t-il là, caché au plus profond ? Quelles routes y conduisent ? Et que découvre t-on au bout du chemin qu'on ne savait pas connaître ?



  1. La piste ancestrale :
Lorsqu'on observe le paysage de loin, s'inscrivent d'immémoriales pistes, suivies jadis et de tout temps, autant par les humains que par les animaux. Accepter de les suivre pas à pas, jour après jour, nuit après nuit, accepter qu'ils hantent nos rêves, c'est pour sûr accepter le risque de se retrouver nez à nez avec ses ancêtres.



  1. Le pays dans lequel je suis née par hasard :

Vous vous croyez citoyen du monde, vous avez voyagé, vous vous pensiez sans attaches. Ni ligne verticale vous reliant vers le bas à vos ancêtres et vers le haut à des croyances, ni ligne horizontale vous rattachant à un territoire et une culture. Vous - au croisement exact de ces lignes - un électron libre, libéré de toutes ces entraves. Et si, un jour, une année, pas très loin de cette fin qui s'approche à grands pas, le pays, votre pays, votre minuscule bout de pays vous rattrapait ? …



  1. D'où monte ce bruissement ? (ou « Ecoute la carte murmurer d'anciennes histoires d'aujourd'hui ») :

Une carte anodine, des routes, des villes, rien que du banal. Peu à peu, la carte se met à murmurer, doucement d'abord ; au bout de quelques mois, tous ces chemins bavardent tant, ont tant à dire que l'auteur est étourdi, abasourdi. Du fond des ravins, en lisières de bois, de chaque clairière, du plus petit cours d'eau, de chaque pierre, des animaux près du tas de fumier et même des tombes recouvertes de lourdes pierres tombales depuis tant de temps, montent des histoires tues.



  1. 100 000 vies sur une ancienne carte :

Comme dans les rêves, des souvenirs se croisent et s'entrecroisent quand on suit des yeux les routes de la carte. Le temps n'existe plus, vous découvrez des millions de vies parce qu'il y a là, à la fois hier, aujourd'hui et demain ; vous n'êtes jamais seul, votre vie se mêle à celle de tous les autres, vos gestes s'entremêlent, vos pensées se fécondent, vos vies rejoignent le grand cours de la vie. Tant de vie, tant de temps en une seule vie, si peu de temps sans savoir le commencement ni la fin, on embarque accompagné, on est des milliers.



  1. Imprécis de géographies passionnelles :

Nez au vent, sac en bandoulière, esprit léger, vous embarquez pour une balade dans ce paysage familier ; vous connaissez chaque tournant, chaque arbre, chaque maison, à peine si les volets ont été repeints durant toutes ces années ; même les nuages au ciel semblent être au rendez-vous, identiques. Vous réalisez que ce paysage c'est vous, vous n'êtes rien d'autre que ce paysage, vous en êtes sa transsudation.



  1. Ces chemins qui pénètrent dans l'épaisseur du temps :

Qui a dit que les chemins nous emmènent loin dans l'espace, que « tous les chemin mènent à Rome » et qu'il suffit de mettre un pied devant l'autre pour avancer dans le territoire ? Et si les chemins, à l'inverse, nous conduisaient à l'intérieur du temps, s'ils étaient des machines à remonter le temps ? Peut-être suffit-il de leur laisser la parole.



  1. Tous ces inconnus qui circulent dans mes veines :

Vous vous croyez seule, vous êtes tranquillement assise seule avec vous-même et décidez de réfléchir une bonne fois pour toutes « Mais, qui suis-je ? Qui suis-je donc à la fin ? » … et voilà que se mettent à bruisser une voix, puis deux, puis d'autres se mêlent au concert appelées par les premières. Au bout du compte, après quelques heures, vous êtes une foule dans ce fauteuil, tous sont venus. Vous êtes une somme.



  1. On n'en aura jamais fini avec ces vies 11) Voix emprisonnées (ou « Ces voix qui sont miennes) 12 ) La carte des visages perdus 13 ) Egarée dans ce coin de pays 14) Ecoute la carte murmurer d'anciennes histoires d'aujourd'hui 15) Intimes territoires :