The wind rose
Le vent de Damas le vent des roses levant le poing pour dire
la rage
les effluves pailletées de sable
le désert porté par le vent
je vois des roses
les pétales s'envolent poussière
l'air embaume le linceul la momie du fantôme
la fleur à sa fenêtre penche la tête
le vent claque le bouton de porte éclot
the wind rose
le rideau s'agite ondule la flaque de lumière se ride
et mon ami la rose des sables et mon ami le vent
tout tremble autour de moi et la terre s'ouvre sous mes pas
Rosam Video
+*+*+*+*+*+*+*+*+*+*+*
à partir de la phrase "THE wind rose"
ma traduction
à présent, jetant des regards ici
et là, ils scrutaient sous les fleurs, au-dessous des avenues sombres à
l'intérieur du monde non éclairé là où les pourritures de feuilles et de fleurs
se déposent. Puis l'un d'eux s'élançait gaiement, se précipitait gracieusement,
piquait avec précision le corps doux et monstrueux d'un ver de terre sans
défense, le picorant encore et encore puis l'abandonnait au pourrissement. Là-dessous
parmi les racines où les fleurs se putréfiaient on percevait des effluves de
choses mortes, des gouttes formées sur les bords gonflés des formes
boursouflées. La peau des fruits pourris éclatait et des matières suintaient
trop épaisses pour couler. Les limaces exsudaient des excrétions jaunes et ça
et là un corps amorphe avec une tête à chaque extrémité se balançait doucement
à chaque bout. Les oiseaux aux yeux dorés qui dardaient leur regard au travers
des feuilles observaient cette purulence, cette humidité, d'un air
interrogateur. De temps en temps ils plongeaient le bout de leur bec
sauvagement dans cette mixture collante.
Dès lors le soleil levant parvint
à la hauteur de la fenêtre, touchant le rideau aux ganses rouge, mettant
lentement en évidence des cercles et des lignes. Maintenant, dans la lumière
qui progressait sa blancheur s'installa dans l'assiette, se condensa sur la
brillance de la lame. Les chaises et les buffets se profilaient de telle façon
que bien qu'étant séparés, ils paraissaient inextricablement mêlés. Le miroir
affichait sa flaque de lumière blanche sur le mur. La fleur vivante sur le
rebord de la fenêtre était accompagnée par le fantôme d'une fleur.
Et comme le fantôme était partie
intégrante de la fleur, lorsqu'un bouton éclosait, la fleur plus pâle faisait
aussi éclore un bouton dans le miroir.
Le vent se leva. Les vagues
roulèrent sur la grève avec un bruit de tambour, comme des guerriers
enturbannés, comme des hommes en turbans avec des sagaies empoisonnées et qui
faisaient tournoyer leurs armes dans l'air, chevauchant les troupeaux de moutons
blancs.
Ma lecture du matin (L'été où tout a fondu : Tiffany McDaniel) (Extrait du passage des roses sur les bleus)
"Parfois je regarde ces bleus et je vois des pétales. et je ne suis plus triste.Comment pourrais-je l'être ? puisque ma mère n'a fait que me donner des fleurs.
[...]
Pendant tout ce temps Sal avait contemplé ses bleus en silence, comme un garçon trop consterné pour être capable de dire quelque chose qui soit à la hauteur.
[...]
Je pourrais transformer tes bleus en de vraies roses.
Il est allé à la table du patio prendre la paire de ciseaux et le rouleur de ruban adhésif laissés là par Dresden quand elle avait fait son maquillage en papier coloré. Jetant un coup d'oeil autour de lui il s'est dirigé vers le buisson de roses d'une couleur lavande telle qu'on pouvait dire qu'elles étaient bleues.