samedi 31 mai 2014

Cadavre délicieux (3)

 
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Parfois j'ai la rage, il y a un lieu sur terre que j'aime par-dessus tout, un bout de papier lu, aucune parole vraie prononcée, des nuages qui galopent dans le ciel si vite qu'on s'on demande après quoi ils courent, un fauteuil confortable, un tricot à finir, des ongles striés et cassants, un vent qui s'immisce sous les portes, j'ai appris à être froide et détachée, ça fait du bien, des pages qui volent, un grand panneau électoral, un homme adossée à un mur qui chantonne, des petits seins qui pointent, une carte du ciel et Cassiopée qui apparaît, un immeuble pyramidal qui me bouche la vue, lors du concert de Youn Sun Nah, je l'ai enviée d'avoir un tel coffre et de pouvoir sortir d'elle-même des sons aussi amples et forts, un beffroi qui sonne plusieurs fois par heure, une grande souffrance venue de temps bien antérieurs, une incompréhension fondamentale, des amies, beaucoup d'amies et quelques rares amis, des andins dans un pré, j'aime toutes les activités qui m'offrent une délivrance ou un oubli et me plongent dans l'instant pur, un énorme tas de bois rangés par gabarit et espèces, des épices sur des étagères, de la confiture de lait et des pissenlits partout, une réelle espérance et des idées en vrac, je déteste les lâches, des cauchemars, des cahiers qui s'entassent dans des caisses, des copeaux de bois, des agates, du mica, des plumes, un éboulis de pierre, de la garance et des écorces je ne supporte pas les gens qui placent leur argent au lieu de vivre, des cocotiers et Aimé appuyé au tronc de l'un d'eux, des lombrics qui font l'amour, Moriane qui me tend la main et deux grosses larmes qui roulent sur ses joues au moment où la voiture démarre, des graines de tomates et des sentiments qui s'égarent, j'ai de plus en plus de patience et de moins en moins de forces, deux femmes qui s'aiment, une assiette de mets délicieux, un champ de coquelicots, un vieux vélo avec freins sur le rétropédalage, un jacuzzi et des gauffres à la framboise, j'aime les vrais couples mais ne suis pas certaine que ça existe.


vendredi 23 mai 2014

IL y a un accident de personne

IL y a un accident de personne je vais bien la petite foule des bibliothécaires le train dans la pampa plus ou moins lourds un paquet de chips de l'amour salé dedans pour les meilleures pommes de terre du monde je voudrais tracer les contours la gestion des métadonnées  un Orangina une heure de retard la queue devant la voiture bar je ne suis pas connectée aux flux Carole très bouquet et Dussolier qui montre ses dents en un non sourire très horizontal Venise mais pas celle de Laura le sourire étalé mon sac étalé sur la table.
je me moque de la réforme des règles de catologage il y a les deux jeunes hommes la dame hystérique qui voulait quitter la France, le contrôleur au prénom de Z j'essaie de suivre le film je serpente à travers les canaux les bouquets de carole les bouquets de licences les licences nationales le datapool national les bases de connaissance je déambule dans le labyrinthe des passions le tiers de confiance je me souviens de la sciure mais pourquoi à ce moment précis le sourire sur le sac et le sang qui ne fait qu'un tour
je ne suis pas au point avec le data mining il y a de la suspicion je brasse dans le sac à la recherche du petit contenant orange des annonces SNCF 2 heures de retard on ne sait pas qui est mort ou blessé avez-vous pris mon portefeuille le web sémantique les répétitions superflues les redondances depuis le début ils posent des problèmes les passagers qui se retournent les conseils qui fusent le lynchage qui se prépare,
je vais faire sonner votre téléphone il y a les blés verts qui ondulent sous le souffle du vent, des arbres genêts entre les arbres verts, ils sont partis comme par hasard, la carte bleue pour la dernière fois le permis de conduire, il est en mode silencieux les livres numériques pas de réseau l'interopérabilité dans le cloud du bout des doigts dans l'eau bénite le téléphone portable au fond du sac parfois on trouve le reste dans la poubelle estas loco toi fouille madame l'eFeRBerisation le modèle conceptuel excuses honte shame on me le train repart dans les pampilles de crépuscule il y a des vagues des labours au cordeau de la honte un secret au fond du sac.

mardi 20 mai 2014

détournement de consignes pour cause de fragmentations photographiques



Fil à la patte, filer la laine du temps ou rompre le lien qui retient à l’espace du vivable ? Fil conquérant la lourdeur du bois entassé depuis des années
IL y a des bûches en équilibre précaire, sèches malgré les pluies, tas de bois tant bien que mal dans un pré penché, au milieu des débris
le taureau du fond de l’enclos ne vient pas défoncer ces cairns
alors j’attends. Et j’entends le rugissement du silence de l’arbre-poulpe
ressens la transpiration de ses bras tordus tendus vers une sortie imaginaire, vers la lumière invisible
IL y a l’hêtre souffle suffoque sa solitude, chantonne enivré par ses racines qui prolongent ses tentations au-delà la terre et du court fil qui le retient à l’espace du vivant
je ne peux lui dire "désir"
l’immense vallée nous sépare
Regarde les villages au loin ! l Les espaces des vivants !
les sommets enneigés lourdement posés dans la prairie jaunie parcourue par un chemin de pierre, vagabond des gorges et des crêtes, des forêts des rivières supportant la charge de la neige de printemps
le ruisseau force le barrage neigeux crache sa fougue crie son droit de passage
quand les névés menacent de s’effondrer
quand les arbustes se tourmentent
quand la vallée s’écarte pour laisser place au lac aux roches désaxées aux fugueuses aux coureurs d’herbe fraîche
IL y a un fil de fleurs jaune et rouge cherchant la verticale du vivant
là entre ces blocs rocheux où je m’étends
libre sous le toit protecteur mis ici pour moi et pour nous tous grâce à la générosité du commun sous le faîte de l’hêtre aux côtés des papillons immobiles retenus par un fil à la patte.

lundi 19 mai 2014

Cadavre délicieux (2)

 
Je n'ai pas dormi cette nuit encore, il y a du bitter, des amandes, quatre femmes et un homme, je ne cesse de penser à lui, l'ordi qui cliquète, la fenêtre en face et le coucher de soleil, à 23h j'écoute Eric Chevillard sur France Culture à la lettre J comme éjaculation, la cloche du frigo, les feuilles qui crissent, je peux quand même rester, les lunettes et le rhume, les olives et le vin, j'aimerais bien dormir douze heures comme un bébé, le divan et le fauteuil, tous les tableaux de Claude, plus le frigo qui ronronne, j'adore écrire sans réfléchir, des nuages, du bois clair, des carnets, des livres, une fleur de lys qui sert de décapsuleur, un étui à lunettes, je voudrais pouvoir te voir et te parler, du champagne, du vin, des cigarettes et des voitures de luxe, j'aimerais discuter toute une nuit comme en ce temps-là, des draps froissés, ni oreillers ni couverture mais deux chats sur le tapis, je bois pour tout oublier, la maladie, la mort, le froid en mai, le vent du nord, j'ai toujours aimé observer les passants, du pistou, des côtes d'agneau et des grains de carvi, je retombe toujours sur mes pattes ça c'est ma mère qui le disait, des rues traversées, des pas accordés, l'avenue de la Libération, la place Bellecour et nous deux sur le parking de la Grand'Poste, je te regarde dans les yeux, des boucles d'oreilles, des pailles pour boire, des bris de verre, de la limonade qui déborde et beaucoup de fumée, je finirai bien par m'endormir, un champ de blé, des coquelicots, une petite fille qui court dans le soleil et tout au bout la rivière Dolon, j'ai toujours su que ça finirait ainsi, des arbres sombres, des verts très clairs, une belle lumière du soir, j'ai souvent trop chaud ou trop froid, un cinéma presque vide, un clochard, un chien et des trottoirs à la queue leu-leu, je suis attachée à ma chaise, un crayon noir, des boules rouges vif et des oranges qui roulent sur le sol, je ne retiens rien du tout, le fil de mes chaussettes, le col de ta chemise, nos slips sur la chaise, j'aime beaucoup toutes ces énumérations, de la dentelle dorée et noire, des fils de toutes les couleurs et une grosse boîte à couture en osier de laquelle dépassent plusieurs aiguilles à tricoter, je me suis piqué le doigt, ton cartable dans la voiture, ton écharpe rouge et ta grande mèche de cheveux sur le front, je m'enfuis à tire d'aile, le monde à l'envers, les buissons, les graviers et les cris aigus des martinets, j'aime aussi me baigner dans les rivières, les vagues qui roulent sur la plage, des coquillages, beaucoup de bruits d'enfants qui jouent et des baisers échangés, je courrai jusqu'à toi, un plongeoir, des baigneurs, des algues abandonnées par la marée et un grand chapeau de paille, je me jetterai à l'eau, le soir qui tombe, la lune qui se reflète dans l'eau, les bruits qui s'éteignent, je veux nager dans le faisceau de lune, des étoiles de mer, un ou deux pingouins, un dromadaire et un chinois, je finirai par me perdre, un grand seau d'eau, des orties, des rhododendrons et un épagneul, je traîne une journée entière ma misère, la fougère désséchée, la morue abandonnée, le sol mal lavé et la vaisselle entassée, je m'en vais.

vendredi 16 mai 2014

Cadavre délicieux



Je n'ai pas peur de me disputer avec les gens, il y a le souvenir de ton odeur, de longues mains fines posées sur des genoux, des tremblements de mots doux échangés, j'aime beaucoup me souvenir et j'ai peur des fantômes la nuit, une plume noire, des cheveux bruns qui virevoltent à la proue du bateau, ton teint pâle, ta voix, surtout ta voix, j'ai plusieurs fois mis fin à des histoires d'amour, le vent qui balaie tout à La Cotonne, de grandes branches de cèdres qui ondulent doucement, la Loire qui brille au soleil et tout là-haut le château de Saint-Paul en Cornillon qui se découpe sur le ciel, la nuit j'aime entendre craquer la forêt ou couler le torrent,  des sirènes qui déchirent l'air, un puits profond, de la mousse tendre et quelques champignons, ton odeur qui revient encore et le présent qui veut la chasser, des etc... à la pelle, j'aimerais tellement qu'il n'y ait que des jours réussis, un coup de fil, une voix inconnue, l'Isère, Vienne et le chemin de Seigne, je fais souvent des listes et puis je m'y attaque, des paroles incompréhensibles, une glycine qui se balance, une odeur de poisson, des plantes partout, une demande de rendez-vous, parfois je me recroqueville dans ma coquille pour me reconstruire, des cachets, du soleil, une paire d'éléphants, un gros homme bedonnant et sympathique sur son lit d'hôpital, une odeur de brûlé, j'aime tricoter, bricoler, jardiner, lire mais je n'aime pas coudre, des marguerites, un pot à eau, une grande table de bois et plein de gens autour, des coccinelles et une antenne de télévision, j'ai toujours été fascinée par les nuages, des oeillets de poète, du jasmin, de la verveine en bouquet, ma cousine Josette, la rivière Roubion, j'aime caresser ma chatte qui ronronne et qui bave, un arrosage automatique, de grosses pierres rondes sur la terrasse, un feu de cheminée, toute une ribambelle de petits gamins nus et noirs, j'aime paresser au soleil et qu'il fasse si chaud que je ne puisse même pas bouger un seul doigt, un type qui insiste, une montre à goussets, des boucles d'oreilles avec deux boutons oranges, un énorme bouquet de lilas odorant, une envie de partir loin d'ici, j'aime attacher mes rosiers.

ceci est mon antibiographie

Ceci est mon antibiographie
  Il y a un HLM des wc sur les paliers des usines des rues grises je suis née il y a près d’un siècle et c’est un peu la réalité du temps qui passe des déjeuners au café au lait brioches et lait concentré je suis née femelle et à l’endroit repas le soir préparé pour le père des sceaux d’eau lancés d’un balcon des mobylettes une cour de récréation J’étais dans une famille privilégiée  vivant dans une grande maison avec des animaux et deux jardins 
  il y a le goût de la craie l’odeur de la cire le crissement du stylo spécial ardoises le vomi après la prise du biberon j’étais la cadette des filles et la troisième d’une fratrie de cinq des doigts de main des ongles trop durs du far à paupière rose mes parents étaient très amoureux 
  il y a des jardins publics des carcasses de voitures des vitres cassées j’avais l’estime de soi qui rend beau des balles des élastiques des cris un vélo  j’étais entourée et aimée de plein d’amies de copains de cousins  des frères du père une communion l’Ostie qui colle sur la langue une robe blanche un panty des genoux cabossés le silence notre mère avait une immense fierté pour ses filles  
  il y a une télévision qui ronronne des discussions politiques une camionnette qui vend des glaces nous partions souvent en  vacances un avorton des cigarettes pas de téléphone la passerelle à l’école j’osais prendre la parole poésies apprises par cœur l’angoisse des notes des exercices stupides un professeur de danse narcissique j’ai appris le piano 
  il y a des myosotis une 2Cv du nougat du chocolat le tournis je n’ai jamais voulu faire du cheval ni sauter en parachute des vols dans les sous-sols des chauve-souris des chats sauvages du rock and roll des chaussettes à l’étendage je n’ai pas eu besoin de travailler le Maroc la mer les plats de la grand-mère ma tante disait toujours que si des choses ne tournent pas rond c’est que leur destin est d’être carrées la piscine la rue Loti le marché un pont des petites maisons une Muraille de chine j’ai toujours été riche
  il y a l’argent la créativité l’amour la reconnaissance la santé amen les stéréotypes les préjugés  tenir les murs un portail rouge une ciao des manifestations de lycéens je vis maintenant dans  une petite maison entourée de dépendances  et d’une immense roseraie 
  il y a des rires des faux-semblants des tordus un bulldog je change d’hommes comme de robes de la force des livres une troupe de théâtre des partis politiques du kir et je me dis qu’il est temps d’arrêter antidote Antigone anti-pasta antidépresseur antirouille anticonstitutionnellement anti-crevaison antisèche antique anti-âge antinomie antisystème antivirus antilope antiquité anticipation Antioche antibiotique antichambre antibrouillard antibactérien anti chute de fin


jeudi 15 mai 2014

UN LEGER DEFAUT D'articulation par Stéphanie Chaillou : consigne du 14 mai 2014

J'ai proposé la consigne suivante à partir de ce LEGER DEFAUT D'ARTICULATION  il y a Lin, Michelangelo, Ange Gabrielle, Linette, Laura je remercie Natô une nouvelle fois pour ce beau cadeau et moi, des amandes effilées, la chatte fantôme, des cubineaux de gingembre confit, j'ai tout de suite aimé ce livre paru aux éditions isabelle sauvage isbn 978-2-917751-05-3, le soleil couchant qui éclaire tour à tour les visages de mes amies, L'aura Vénitienne en rouge, l'Ange orange, la chatte fantôme, 15 € je n'ai encore pas trouvé les bouteilles de vin qui me reviennent Linette avec ses nouvelles semelles et son parapluie transparent, Lin éclairée de l'intérieur je suis toujours épatée par les différentes déclinaisons d'une même consigne Michelangelo printanier, des coussins habillés d'habits, une cabane à pattes de poule, des olives mauves, un pied de consoude pour faire du purin des beignets ou de belles fleurs j'ai repensé à l'atelier que nous avions fait depuis chacun chez nous bloqués par la neige, la consigne au même moment, nous étions tous reliés des énumérations j'avais aimé des sensations sur la même thématique ou des associations d'idées

On doit faire des blocs d'une dizaine de lignes des il y a à la première énumération de chaque bloc, peu de ponctuation puis nous lisons tour à tour dans le sens inverse des arrosoirs, des oiseaux, une barrière rouge, des aiguilles d'une montre deux fois des moutons de Panurge, le fantôme de la chatte, l'Ange propose un repas de fin d'année des phrases d'Histoire de ma femme de Milan Füst etc plus ou moins le 24 juin des pas sur les pavés la séance est levée à 21 heures les manteaux, les parapluies, les bisous elles disent que je les mets à la porte la pluie, la nuit la chatte se réincarne enfin la clé dans la serrure, le lilas, le chemin sous le sapin, les pas mesurés de Linette moi aussi je quitte la maison des voitures garées partout, la joie de ce moment partagé, la dernière consigne de l'année.

et un extrait de l'original :
Je me souviens du petit caillou dans La Strada, il y a des crémaillères, du bleu pour les yeux, des soucis je retiens mal la mythologie grecque des péniches des satellites des injustices je crois que je n'ai plus mal des ratons laveurs, des bouts de ficelle, des serviettes de toilette j'aime bien dire "couille" de temps en temps des planètes, des procès, des captations vidéo je n'ai pas attendu quelqu'un depuis longtemps des condamnations à mort des bagues de fiançailles si je compte les demandes en mariage qui m'ont été faites, il y en a zéro des plans au 1/25è, des bras décharnés, des écrans plats je préfère désirer à rêver du risotto, des planches à repasser, des stops je me demande parfois où j'ai été pendant toutes ces années des détonateurs, des tomates farcies, des bouledogues

samedi 3 mai 2014

ça, y est, je suis devant l'armoire




Depuis quelques jours déjà, plantée devant l’armoire
Hésite à l’ouvrir
La météo est changeante, je ne saurai quels oripeaux choisir
Oripeaux de vache, oripeaux de tigre, oripeaux de bébé
J’imagine
Des vêtements noirs, teints à la va vite, pour faire face à des deuils
, mités
Des vêtements démodés, mais je me fiche de la mode comme de ma première chemise
de nuit, comme de jour , je privilégie le confort au look
de bouc
dans l’armoire familiale,
Les fringues de ma mère, toujours,
Fidèle entre les fidèles,
Mais comment la renier ?
Parfois on lui achetait des vêtements qui l’auraient fait ressembler
A la mère qu’on aurait voulu montrer
On avait tenté le pantalon
Je me rends bien compte, ventre venant, combien il n’est besoin de ne point
Etre manif pour tous pour s’éviter de porter les braies
Ça fait mal, ça coupe en deux, ça irrite la foufounette

de mes oncles,
Non, je plaisante
Ils sont tous au paradis
Au paradis des carottes, des racines qui font les arbres
généalogiques
Le printemps est en avance, puis recule de deux cases
De deux degrés sur l’échelle sous laquelle il porte malheur de passer
Je pourrais me draper dans ma dignité, mais je l’ai déjà fait
Ce ne fut pas très concluant
- Que dit le code vestimentaire ?
- Le sac poubelle ne convient pas
A moins de s’en servir de sudisette, pour faire fondre les bourrelets audacieux.
- Tu ne vas quand même pas sortir comme ça ?
-          non mais t’as vu comment t’es attifée ? quelle farouille !
du rouge avec du rose, pfff !
Eh ! on voit ta culotte,
ça m’étonnerait, j’en mets jamais !
Mademoiselle votre combinaison dépasse
-          ça m’étonnerait j’ai un panty !
dans l’armoire familiale, je prélevais quelques beaux vêtements de ma si élégante
autre petite sœur
par la taille
un soutien gorge rembourré, pour faire croire que j’en avais
moi si longtemps plate
qu’est ce qui fait pousser les seins tout à coup ?
quel élixir ?
elle si généreusement pourvue de belles mamelles bien rondes
une mini jupe rouge à plis
une  petite veste à fines rayures, d’un chic !
un jour j’ai hérité d’une armoire, je ne sais pas pour combien de temps en fait
ça allait avec un lot soumis à gardiennage
il y a un tiroir, avec dedans, les clés d’un mystère
on m’a dit « peux-tu garder ce naufrage ? »
il me semble que le phare luit toujours
que la tempête n’a laissé que des coquillages un peu ballottés
mais le tiroir est toujours vivant, et lorsque je l’ouvre, j’entends la mer.

vendredi 2 mai 2014