vendredi 30 octobre 2015

c'est reparti ! La lumière dans le couloir

La lumière dans le couloir...

Une chanson, le reflet de la lune dans une mare, la portée d'ombres chinoises, un néon pâle, des lampions descendant l'avenue un soir d'Halloween, la lampe d'un téléphone portable, l'ampoule du 3ème étage
Ou bien une métaphore ressassée sur la mort, une croyance mystique, illusion d'optique, erreur de langage, faute de goût, quiproquo
Ou bien encore une caméra saisissant la portée des ombres chinoises dans un couloir projetées par une lampe de téléphone portable, on entend une chanson, les cris joyeux d'enfants défilant dans l'avenue avec des lampions ce soir d'Halloween, on distingue à peine la silhouette qui monte les étages, elle s'arrête un instant devant un poster mural d'une lune se reflétant dans une mare, on la devine inquiète, elle vérifie le numéro de la porte, monte encore, arrive au 3ème étage où l'ampoule du plafond grésille, elle s'arrête, hésite, la main sur le loquet. Elle l'ouvre cette foutue porte ! La caméra la montre aveuglée par un néon pâle.
On sait qu'on va lui tirer dessus. Elle aussi, certainement. Elle se dit que peut-être le destin lui permettra de vérifier si la métaphore de la lumière au bout d'un tunnel est vraie, à moins qu'il s'agisse d'illusions d'optique sur le chemin de la dé-naissance, d'une croyance mystique issue d'une faute de goût, d'une erreur de langage, d'un quiproquo Hitchockien ? 

dimanche 25 octobre 2015

Aujourd'hui parti

 
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"Quelle drôle d'idée que ce changement d'heure : voilà que l'heure d'été est partie. Elle s'était, paraît-il, cachée entre le chiffre 3 de 3h du matin et le chiffre 2. Mais il y en a qui veillent et qui , lorsque 3h sonnaient, ont subrepticement récupéré cette heure et -ni vu ni connu, facile en pleine nuit- ont remis l'aiguille sur le 2. Pas sans dégâts cependant, car la population souffre de chronorupture. Et la chronorupture c'est grave ; elle a des effets globalement négatifs sur la santé : trouble du sommeil, de l'attention, augmentation du nombre de suicides. Et quand je dis « population » c'est toute la population d'un pays, y compris les animaux, baisse de la production de lait, qualité de ce lait altérée par le stress... J'en passe. Et pas moyen d'y échapper, les trains n'attendent pas, les horloges gouvernent. Tant pis pour les humains"

vendredi 23 octobre 2015

Aujourd'hui il me faudrait un mot pour désigner








... la texture et les formes de ces nuages qui ont accompagnés notre journée d'hier. Ronds, exhalés par un fumeur de cigares ou ovoïdes en amande, parfois allongés en banc de poissons, ils ne se déforment qu'à peine malgré le fort vent du nord qui nous rougit les joues. Ces énormes lentilles stationnent sous le vent, faites d'ouate épaisse, immobiles, mamelonnées, elles ne fuient pas en troupeaux, contrairement à beaucoup de leurs semblables. Edredons bordés d'argent et pesant lourdement, ils s'étalent dans tout le ciel depuis le matin et ont sensiblement le même emplacement au coucher du soleil qui, brusquement les colore d'orange, de rose, d'ocre. A force de recherches obstinées, ça y est, je l'ai le mot : altocumulus lenticulaire . »

dimanche 18 octobre 2015

Lampedusa



« Aujourd'hui, des centaines de milliers d'ombres se sont aggrippées sur mon dos en écoutant Rachida Brakni lire « A ce stade de la nuit » de M de Kérangal. Longtemps je me suis demandée et toujours la même question me taraude « Mais comment ont pu faire les gens pour prétendre ignorer ce qui se passait à l'époque dans les camps de concentration ? Comment, surtout, ont-ils pu continuer à vivre en se le cachant ? ». Or, aujourd'hui, nous sommes face à la même horreur : des centaines de milliers de cadavres dans la méditerranée, on le sait et on continue à vivre, à rire, à bouffer. Comment fait-on ? Comme eux. »