dimanche 31 octobre 2010

chute d'ange



dans l’eau du bain

un ange flotte

nuage

duvet écrasé

écume blanche

en surface

éventail

plumes éclatées

danse la mousse

entre les mèches

image arrêtée

sous les longs cils

le regard fixe


quel songe ?

quoi, derrière ?

sous le sourire ?

mon malaise ?

un accident ?

comment ?

en vol ?


fragments d’ailes

rompues

plumes éclaboussées

salies broyées aplaties

blanc gris rouge noirci

en bouillie réduites

incrustées dans la chaussée

déchaussé

chute

écrabouillage

en plein vol

au sol


sur l’asphalte sa trace




jeudi 28 octobre 2010

Photo 1 & 2 Ecriture trans-vers-sale

Il peut arriver que la photo d’un pigeon écrasé contre un mur ressemble de loin au bouquet non intercepté de la fraîche mariée. Il peut se faire que le mur ressemble à de l’asphalte, il peut arriver qu’un matin qui s’annonçait bien se transforme en un jeune cauchemar, et que pour délayer sa peine on se dise qu’il serait bon de prendre un bain - essentiel. Abandonné dans la tiédeur du ventre blanc, on pense alors à la photo du jeune garçon-fille aux boucles de mousse,  les yeux grands ouverts pour le petit oiseau qui va sortir, mais le petit oiseau est mort, on pense à la petite soeur jumelle qui veut tourner le dos, on pense à la violence des anges, on se voit soi-même allongé dans sa baignoire, les yeux dans le vide, on ressent la souffrance, des oiseaux, des enfants, de ceux qui n’en peuvent plus de grandir, de ceux qui sont empêchés de voler, et puis dans un sursaut, parce que les huiles du bain, parce que ce jour est en vacances, parce qu’il faut bien continuer, parce qu’il faut bien que quelqu’un garde sa lumière allumée quand celle d’un autre vacille, on se dit que peut-être cet oiseau était mort de sa mort naturelle, et que ce petit enfant flottant entendait sous ses boucles de mousse le chant des coquillages, et qu’une fois ses larmes  nettoyées, on ira respirer l’automne rougissant sous les arbres. Et que ce sera bien.

nouvelle consigne



notre atelier se lance dans une nouvelle session d’écriture qui devrait se poursuivre sur plusieurs séances ; il s’agit de composer une «petite forme suivie», roman court, essai, nouvelle, construction libre .. à partir du duo de photographies que nous proposera tous les quinze jours, l’artiste valérie orgeret ; l'idée est de créer un enchainement, une sorte d'intrigue, qui mettrait en lien ces images ; hier soir, première séance de travail où nous sortons deux tirages de leur enveloppe kraft, de façon à les découvrir tous au même moment ; ensemble, nous les regardons ; l’histoire peut commencer ..



mercredi 27 octobre 2010

Iro mo ka mo : pour Natô

        Origami : 
             un papier et quelques pliages suffisent 
               à faire émerger une forme à partir de rien. 
     Tel un acte divin.
                                                                             Ito Naga

dimanche 24 octobre 2010

«enquêtes» de guillevic









enquête n°1 :


est-ce que la lumière vous a fait mal ?

est-ce que parfois la lumière vous emporte ?

est-ce que c’est toujours la même lumière ?

avez-vous une fleur que vous préférez ?

la fleur le sait-elle ?

d’après vous comment l’aura-t-elle appris ?

la force de qui, la force de quoi, rêvez-vous d’avoir ?

et c’est pour quoi faire ?



enquête n°4 :


est-ce que le futur est pour vous présent ?

est-il un plafond auquel vous cognez ?

est-il autre chose, est-il familier ?

s’il prend trop de place où vous mettez-vous ?

avez-vous été l’herbe que l’on foule ?

savez-vous pourquoi l’on passait par là ?



enquête n°6 :


quand vous avez choisi d’être telle couleur, que faites-vous des autres ?



enquête n°7 :


si vous étiez le géranium en pot sur la fenêtre, voudriez-vous avoir plus de fleurs, plus de feuilles ?



enquête n°8 :


quand vous êtes la nuit qui saisit les campagnes, que vous promettez-vous qui vous étonnerait ?



enquête n° 9 :


quand vous voyez le ciel regarder nos journées, n’avez-vous pas pensé qu’il aurait mieux à faire ?



enquête n° 10 :


est-ce le soleil vous quitte sans regret ?

s’en est-il expliqué ?



enquête n° 11 :


si il y avait un dieu et qu’il n’existerait que la nuit, pas le jour, voudriez-vous dormir dans le monde avec dieu ?

dans le monde sans dieu ?

même question pour le réveil





tout a l'heure j'écoutais guillevic lire ses "enquêtes",

quelle merveilleuse découverte !

envie de la partager avec vous



jeudi 21 octobre 2010

Quelques unes des 33 questions puisées parmi les images (Patrick Dubost)

S’agit-il de démontrer l’existence d’un puits de parole au fond des corps ? Ne sommes-nous pas tous  des archéologues enfermés depuis 3 siècles dans une chambre d’enfant ?POurquoi ne pleut-il jamais dans les traités de géométrie ? Pourquoi suis-je dans l’impossibilité de laisser la parole à mon ombre ? […] Tout silence ne serait-il qu’une accumulation de paroles non dites ? En quoi mes mains sont-elles plus bavardes et plus nombreuses que le reste de mon corps ? Dois-je numéroter mes bouches ? Puis-je glisser une infinité de choses finies dans un temps fini ? Quel est ce monde où s’accumulent dans tous les recoins, tels des bourrons de poussière, des bouquets de messages ? Les mots prononcés depuis 3 siècles, du haut des falaises d’Etretat, et tombés en désuétude, sont-ils plus lisibles que ceux rangés dans mes yeux au rayon des souvenirs ? Ne traversons-nous jamais qu’un grand cimetière de mots ? A force de tant se grimper les uns sur les autres, les mots finiront-ils par dire quelque chose ? Où vont ceux pour qui la parole navigue sans le corps ? Suis-je pensé par mon corps ? Suis-je une réponse ? Si je suis une réponse, quelle est la question ?Suis-je condamné à fuir devant les questions, poussant devant moi des brouettes de réponses ? […] Tout silence n’est-il qu’un empilement de valises mortes ? Savez-vous que les questions sont le carburant du temps qui passe ? Qu’un temps sans question s’arrête ? […] Combien de questions inventez-vous le matin au petit déjeuner pour les générations futures ? […] Catalogue de l’exposition Mots d’images – Corbas - février 2003 – ce qui ne nous rajeunit pas.

mercredi 20 octobre 2010

grand Glaïeul

Ai-je la berlue ou confirmez-vous qu'un contributeur nouveau du nom de Grand Glaïeul (c'est moi la marraine) est bien listé sur le côté ? pour l'instant, ça aboutit sur le vide, mais au moins, une carpe est franchie, que dis-je une baleine !
Laura aurait-elle fait un miracle ou bien est-ce Notre Dame de Lourdes par l'intersection (euh cession ?) de Notre dame de Dallas
oui mais je me souviens (excusez-moi de faire aussi les réponses) qu'il a dit sur le Causse (parole sacrée sur le causse) : "je n'aime pas qu'on me presse", dont acte et  ah mais !! et Allez LouYa!

mardi 19 octobre 2010

questions

j'ai tout lu, j'ai peuré, pourrais je renaitre ?que d'eau est tombée, la pluie m'a mouillée, je ne me suis pas essorée, entre chien est loup je vais revenir chez vous le prochain atelier j'apporterais mon passeport, je l'ai renuvellé merci de m'accepter, je serais en règle je n'ai pas de faux papiers
Jeannine de Dallas

samedi 16 octobre 2010

en attendant le facteur









l’écrivain venue du valais suisse -j’entends des accents de mon enfance- nous propose à nous dix assis en grand cercle dans la pièce pleine de couleurs, rouge rose orange peluche violette, sous le regard bienveillant du daim blanc, d’écrire une histoire -aucune imagination pour la fiction j’aime écrire le réel- un récit d’une phrase sans point ni coupe une seule traite -ma passion pour la ponctuation ne connaît pas le point final- qui démarrerait sur le nom d’un personnage-métier donné par notre voisin de droite -j’hérite du facteur- se terminerait en une chute à prévoir au départ histoire de trajectoire de savoir où aller -pas capable d’envisager la chute- avec l’idée de se laisser entraîner dans un vif courant d’écriture avancer vite courir sauter enchaîner les actions gommer les sensations -«écriture automatique» dit-elle- j’essaie de lancer ma plume comme un javelot -l’écrivain semble surprise que nous n’utilisions pas nos ordinateurs en atelier- je gratte le papier d’un carnet rouge -son plus sensuel que celui des doigts heurtant les touches d’un clavier mais moins rapide quoique- mon stylo-plume trace des courbes de lettres mots phrases -comment raconter une histoire quand le réel me paraît plus intéressant surprenant émouvant drôle que nos projections imaginaires- toujours pas de chute à l’horizon, juste un facteur qui, triste de ne plus distribuer de lettres rien que des factures, compose des missives amoureuses qu’il sème à tous vents dans des boites croisées sur sa route, les boites ornées de prénoms de femmes avec beaucoup de i, il aime les i -amorce prometteuse, facteur à la tati, de la poésie, dit-on- pourtant, coup de frein, ralentissement, point d’interrogation, questions, le flux de l’intrigue à peine esquissée s’arrête : qu’arrivera-t-il à ce petit facteur épris de mots d’amour, quelle suite suffisamment belle, pas de fin ? et la sonnerie retentit deux fois.



vendredi 15 octobre 2010

La lavandière

Une lavandière agenouillée sur les pierres plates de la rivière lave jour après jour le linge qui lui est confié chaque matin par la blanchisseuse dont certaines pièces sont parfois si usées qu'elle ose à peine les frotter, son esprit vagabondant et imaginant pour chacune le propriétaire si bien qu'après des années de lavage elle parvient sans peine avec chaque vêtement à se remémorer la personne telle qu'elle se l'est représentée et qu'elle voit les gens vieillir et mourir quand disparaît leur linge dans le ballot, ou alors grossir ou maigrir d'après les coutures que l'on a reprises, resserrées ou élargies avec des bandes de couleurs parfois différentes ou bien encore connaître le chômage par les vêtements de plus en plus élimés, leur propriétaire n'ayant plus les moyens de s'en acheter de nouveaux et d'autres rayonner de richesse et d'opulence par la finesse, l'élégance, la coupe parfaite et le parfum qui s'en dégage à tel point qu'il lui semble voir virevolter une belle jeune femme ou parader un frais jeune homme que naturellement elle rêve de rencontrer, et inévitablement à maintes reprises elle croise dans la rue cette belle chemise fine qu'elle a lavée et cette robe reprisée dont les dessous de manches sont toujours auréolées de grandes taches de transpiration portée sous un gilet tricoté main par une grosse femme, et ce pantalon si bien coupé moulant les cuisses, les fesses et les jambes qu'il a si galbées de ce beau jeune homme brun, à la fine moustache et à la taille aussi cintrée que sa chemisette, dont aussitôt elle pense qu'il a la beauté du diable, et bien sûr elle les salue ayant d'eux une connaissance si intime qu'elle se sentirait impolie de ne pas le faire, la plupart lui rendant son salut tant et si bien que le jeune homme aux fesses si dures et rebondies la prend un jour par la taille, puis par le menton et finit par arriver dans sa chambrette d'où elle s'enfuit en hurlant lorsqu'au moment de se déshabiller, elle aperçoit les deux sabots fourchus qu'il tente vainement de cacher sous la couette avant qu'elle ne les voit.
 COUCOU ! (mon commentaire du diable dans les plis. MPB)
L’astronaute
L’astronaute sonna à la grille d’entrée de la base surveillée par plusieurs vigiles, puis franchit les sas des divers services grâce à son badge électronique ce qui lui permit d’atteindre le bureau de son supérieur hiérarchique en 5 minutes et, bien qu’il détestait être dirigé par un militaire du sexe opposé, il lui su grée de la nouvelle incroyable qu’elle lui annonçait : rejoindre immédiatement son équipage et le singe Toto - qui l’irritait également bien que le primate ne soit pas une guenon -, pour ce voyage sur la lune tant désiré, qui se réalisait enfin, accepter donc ce tournant de l’existence se disant en lui-même, tout en se dirigeant vers le tarmac, qu’il devait dominer son excitation en se rappelant calmement la mécanique bien rodée des gestes longuement appris et répétés durant ces 5 dernières années d’entraînement, à savoir s’installer dans le cockpit, vérifier l’altimètre et le variomètre, mettre les gaz, contrôler l’évanouissement et les fourmillements dans le ventre, retenir la salive de tout débordement buccale, observer le comportement des co-équipiers et leur donner des directives, admirer la terre bleue s’éloigner jusqu’à être enfouie par l’obscurité, s’interroger soudainement sur les raisons des gestes agités et des cris de Toto, découvrir, à sa suite, le globe laiteux et majestueux, demander au co-pilote de faire les manoeuvres d’atterrissage, ajuster la combinaison, aider Toto à enfiler la sienne, descendre tous ensemble tranquillement les marches de la fusée, poser un pied puis l’autre sur le sol poussiéreux, écouter le silence recouvert par le souffle respiratoire amplifié par le scaphandre, avancer devant soi, toujours plus loin vers le sud sans boussole, avancer jusqu’à ne faire plus qu’un avec son corps, être conscient de n’être ni lourd ni frêle, n’avoir ni chaud ni froid, être sans leste et sans odeur, avancer jusqu’à se rendre compte que l’on a perdu de vue l’équipage, chercher des yeux le vaisseau, ne pas le trouver, appeler dans le talkie-walkie inséré dans le casque sans obtenir de réponse, appeler encore, chercher des yeux encore, sentir les larmes affleurer, la gorge se nouer, se répéter qu’un astronaute ne pleure pas, sangloter malgré soi comme le petit enfant qu’on a été, perdu dans l’immense supermarché, se rappeler que l’on avait été retrouvé par une caissière, à même le sol entre deux rayons, recroquevillé dans le sommeil, et là sur le sol lunaire renoncer à l’espoir, accepter la perte des autres, de Toto, essayer de se coucher malgré la pesanteur, serrer les genoux contre la poitrine, se bercer de l’inspire et de l’expire, entendre les battements d’un coeur lointain, accepter cette fin... / Réveille-toi ! Réveille-toi ! Le commandant se retourna machinalement sur le dos, cligna des yeux gêné par l’éclat du soleil, aperçut une ombre floue qui prenait peu à peu forme... / Lève-toi c’est bientôt l’heure des mamans ! Toto ? Il est là, je l’ai trouvé près de la balançoire. L’astronaute s’agrippa au singe en peluche que lui tendait sa maîtresse.

L’ARCHITECTE

Benoît de Sales, architecte de chair, mais peut-être moins de coeur, affectionnait particulièrement les réduits, les cachettes, les trappes ou autres recoins dissimulés à la vue ordinaire, et néanmoins bien réels, dont il truffait les maisons qu’il avait la chance de faire construire et dont on pouvait découvrir, ou non, l’emplacement: ici sous une dalle du carrelage, là dans une cloison, une autre derrière une plinthe, sous le seuil de la porte d’entrée ou même au fond de l’âtre, et il se réjouissait de la surprise - dont il ne saurait jamais rien - de celui qui dévoilerait cette cachette, qui  en extrairait le trésor dissimulé, enfin trésor est un mot un peu pompeux, car il s’agissait d’un simple bout de papier où étaient griffonnées quelques phrases à l’encre rouge, qui, si l’on était un tant soit peu attentif ou perspicace, étaient cohérentes, dotées d’ une certaine fluidité , dignes de ce roman que Benoît de Sales avait entrepris d’écrire et dont il déposait ainsi au fil des jours, des mois, et il faut bien l’avouer des années,  des centaines de feuillets dans ces centaines de maisons qu’il construisit tout au long de sa carrière, et, lorsqu’il ressentit une certaine lassitude à bâtir ces édifices tous reliés par ce fil labyrinthique du roman de sa vie , il sentit  aussitôt poindre la conclusion de ce livre qui n’avait  de réelle existence et que nul ne pourrait lire, car c’est ainsi qu’il envisageait les choses, ne s’étant pas aperçu que son associé, intrigué depuis toujours par la composition et création  de ces cachettes, avait dérobé tous ces bouts de papier, les avait numérotés consciencieusement et hormis quelques disparitions  infimes qu’il ne pût maitriser ( mais maitrisons-nous tout dans l’écriture ou la lecture d’un roman) réussit à “ tenir” quelques centaines de pages qui furent dévoilées en public lors de la dernière réalisation de l’architecte qui n’était , ni plus ni moins, que le tombeau où on l’enterrait.

jeudi 14 octobre 2010

la danseuse

Une danseuse fort médiocre et pourtant au chômage qui avait eu son heure de gloire à l'époque où les chorégraphies balourdes étaient en vogue et ne qui parvenait jamais à retomber sur ses pieds même au temps de sa splendeur au fond des bouges -ce qui lui avait valu le surnom de "La Grosse Dondon"- car elle avait un problème de gravité, de balance, d'équilibre, de mesure et à chaque entrechat se vautrait allègrement, tombait sur ses fesses rembourrées rendant les spectateurs hilares, et plus il riaient plus ils avaient soif plus ils avaient soif plus ils commandaient de tournées et plus ils etc. et plus le patron du bouge était content et puis un jour plus personne ne le fut, ni le patron ni les spectateurs ni ses fesses rembourrées pleines d'hématomes, se reconvertit dans le théâtre brechtien, le registre dramatique lui convenant sûrement mieux avait-elle pensé et ce genre de spectacle avait toujours besoin d'une grosse danseuse réaliste et boudinée, mais là non plus ça n'avait pas très bien marché parce qu'elle avait l'habitude de trop en faire et le kitsch, même chez Brecht ne faisait plus tellement recette, envoya un CV à Pina Bausch, celle-là au moins, elle était humaine, pas du tout dans le jugement, ça se voyait dans son regard, oui mais chez Pina, il ne fallait pas peser plus de 35 kg tout habillée, c'était rédhibitoire, tata ensuite de la TVréalité, en femme tronc, tenta l'Inde, fit Katmandou dans la foulée, tous ces endroits où la danse a du goût, où bien sûr les canons de la beauté sont un peu pinabauschiens, mais quand même où on sait aussi apprécier à sa juste valeur des formes un peu plus rupestres, un peu plus à la Fragonard ou à la Boucher, pour ce qui étaient des formes, ça oui elle en avait, mais la forme, moins, la machine ça s'entretient et déjà avec ce problème de pesanteur, ce n'était pas de la tarte, le manque d'entrechats et de travail à la barre quotidiens lui avaient rogné sa souplesse et ça s'était vu, constaté, ouvrit finalement une baraque à frites.

Réclame :
Une danseuse qui a eu son heure de gloire à l'époque où les chorégraphies balourdes étaient en vogue et qui n'est jamais parvenue  à retomber sur ses pieds même au temps de sa splendeur au fond des bouges -ce qui lui a valu le surnom de "La Grosse Dondon"-  un problème d'oreille interne, de gravité, de balance, d'équilibre, de mesure - et à chaque entrechat de se vautrer allègrement, de tomber sur ses fesses rembourrées rendant les spectateurs hilares, assoiffés, alcooliques... et le patron du bouge, richissime, reconvertie dans les années 70 dans le théâtre brechtien, toujours friand de grosses danseuses réalistes et boudinées, puis après un passage éclair chez Pina Bausch, en tant qu'ouvreuse, a refait so coming out  dans les shows de TVréalité, s'est exilée en Inde, a refait surface à Katmandou, tous ces endroits où la danse a du goût, où bien sûr les canons de la beauté sont un peu pinabauschiens, mais quand même où l'on sait aussi apprécier à sa juste valeur des formes un peu plus rupestres, un peu plus à la Fragonard ou à la Boucher, a finalement jeté l'éponge pour ouvrir une baraque à frites (voir du côté de la fête du livre)

Imaginaire

Que dire de la séance d'hier animée par Noëlle Revaz? Que ce fut une belle séance, certes, mais ce serait être un peu faible! Ce fut un réel temps d'écriture , riche d'une consigne bien calibrée, de travail sans temps mort, de retour sur les textes produits intéressants et d'une véritable écoute...
La consigne s'articulait ainsi: écrire une histoire qui va très vite avec beaucoup d'éléments et d'actions, un début , une fin,  susceptible de couvrir toute une vie, et ce en une seule phrase! Le personnage principal nous était soufflé par notre voisin de droite qui, avec malice ou sérénité, ouvrait ainsi les portes de notre imaginaire.
Les "héros" ainsi donnés furent: un astronaute, un conteur, une lavandière, un alpiniste, un boucher, un aviateur, un orphelin, une danseuse, un architecte, un romancier... (je sais il en manque un... : le facteur* )

Noëlle Revaz est actuellement en résidence d'écrivain à Saint-Etienne et nous la remercions vivement pour ce temps qu'elle nous a accordé. Elle sera présente à diverses manifestations durant la fête du livre.

*(rajouté par MPB)

mercredi 13 octobre 2010

Le prix Nobel de littérature en 2 coups les grosses

- Ah ! c'est Mario Vargas qui a eu le prix Nobel de littérature
- Llosa
- Oui Llosa
- et ? (je pense qu'elle confond avec Fred vargas...) - Tu le connais ?
- Oui, ça me dit quelque chose
- tu as lu un de ses livres ?
- oui, je ne me souviens plus du titre, c'était un peu romantique, un peu d'action, c'était vraiment bien

QUESTIONS QU'IL ME RESTE A POSER!

Par quel hasard étrange suis- je sur la Terre?
S'il y a une Vie après la Mort aurais-je le droit d'embrasser puis de questionner celle et ceux qui m'ont laissée seule à me débrouiller sur la-dite Terre?
Pourquoi suis-je mauvaise en calcul alors que l'un d'eux par calcul malin est allé se loger dans mon rein gauche?
Et si mon nez ressemblait à celui de Cléopâtre, le considèrerais-je enfin comme acceptable?
Peut-on dormir nu au risque de se retrouver en délicate posture s'il y a explosion dans son appartement?
Comment atteindre l'aube quand la nuit est si longue et le corps sans sommeil?
Pourquoi atteindre l'aube?
C'est quoi être attentif au tic-tac de l'horloge?
Pourquoi les nuages pleuvent des larmes de pluie alors qu'il pleut des nuages de larmes chaque année à la Toussaint et même par beau temps?
Pourquoi les chrysanthèmes et les bruyères me rendent triste et sans attendre la Toussaint?
Y a-t-il du café dans la tasse de ceux qui le cultivent?
Faut-il grincer des dents au risque de payer des frais de prothésiste qui ne seront pas totalement remboursés à la lecture des taxes d'habitation, taxes foncières, taxes sur les retraites, taxes sur la Vie, taxes sur la Mort ajoutée?
Les Légions d' honneur sont-elles accrochées par des épingles de sûreté?
Et les épingles de sûreté sont-elles légion à recevoir des Honneurs?
Y a-t-il du cacao dans la tasse de ceux qui récoltent les fèves?
Et si demain était enfin meilleur qu'hier?
Pourquoi s'abstenir de rire devant le catafalque du Général Bigeard qui passe sous mes fenêtres accompagné des trompettes de la renommée?
Pourquoi toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire quand les mensonges sont difficiles à taire?
Y a-t-il un espoir d'entendre un jour les cloches sonner le glas des conneries présidentielles?
Et si les présidentiables n'étaient plus des prétendants au Trône?

mardi 12 octobre 2010

mise en abyme de la liste de questions

Si j'étais dieu, qu'est-ce que je garderais ?
Si j'étais dieu, est-ce que je me garderais ? (je veux dire "en tant que dieu", en tant que moi, la question ne se pose pas)
Si je pouvais me refaire, est-ce que je me rajouterais quelques centimètres ?
Si oui, qu'en ferais-je ? 
Où les mettrais-je ?
Et sinon, pourquoi ?

Combien y-a-t-il de vagues pas minute ? 
Ce nombre est-il toujours le même ?
Pourquoi n'y a-t-il d'éléphants qu'au PS ?
Les éléphants sont-ils de droite ou de gauche ?
Pourrais-je m'entendre avec une personne ayant des idées politiques très éloignées des miennes sachant que je passe pour être une personne grognon mais ouverte d'esprit et que j'entends dire ça et là que les extrêmes se rejoignent ?
Y-a-t-il des extrêmes parallèles ?
Pourquoi ne rencontre-t-on jamais d'agent secrets ?
Est-on vraiment sûr qu'ils existent ?
Peut-on entériner autre chose qu'une décision ?
Peut-on briguer autre chose qu'un mandat ?
Peut-on mandater quelqu'un pour le briguer ? 
Un lapsus peut-il être autre chose que révélateur ?
Un lapsus de Rachida Dati est-il plus révélateur de son incompétence ou de son échomimie ? 
Un collapsus est-il révélateur d'un coup de foudre partagé ?
Qu'allons-nous faire si en 2012 si ça ne tourne pas à notre avantage ?
Tiendrons-nous jusque là ?
Dans quel état errais-je, lorsque l'autre matin au lieu de ma crème hydratante à l'iris, je me suis tartiné le visage de dentifrice au ratanhia ?
A partir de combien de tubes de dentifrice doit-on envisager de se faire pousser la barbe ?
Euh, - de tirer sa révérence ?
Comment souhaiterais-je être habillée dans mon cercueil ? - si tant que je sois un cadavre localisé et non pas un corps disparu en mer, dans la plus belle crevasse des Himalayas de ma mère -
Certains se font-ils enterrer nus ?
Lors du décès d'un membre de ma famille, j'étais arrivée tard à l'hôpital, il gisait sur une table étroite, et les "personnels soignants" lui avaient enfilé sa veste "derrière-devant", car il était déjà trop raide, lorsqu'ils l'avaient découvert pour la lui enfiler dans le bon sens. Qu'auriez-vous fait à ma place ?
Y a-t-il des questions plus intelligentes que d'autres ?
Est-ce que je ferais une belle centenaire ?
La notion de beau peut-elle appliquée dans ce cas ?
 
Aimez-vous que l'on vous pose des questions ou préférez-vous qu'on vous laisse à votre mystère ?
Pensez-vous que l'autre ne s'intéresse qu'à lui s'il ne vous pose pas de question ?
Pensez-vous qu'il est indiscret s'il vous en pose trop ?
Comme l'écrivait Volodine dans "Des anges mineurs", dans lequel ne figurait pas Ange Gabrielle, qui n'est pas mineure du tout, "Et de nous d'eux, vous êtes lequel ?"
Quel effet cela vous fait-il lorsque dans un roman un personnage porte le nom rare de quelqu'un de votre entourage ? Voire le vôtre ? N'avez-vous l'impression que l'auteur vous a observé(e) à votre insu ?
Lui intenteriez-vous un procès ?

Quelqu'un aurait-il trouvé ma trousse rouge avec dedans mes clés de voiture (Béatrice ?) 

Où sera chacun de nous le 1er janvier 2018 ?
Ce blog vivra-t-il encore à cette date ?
tiendrons-nousjusquelà?
Lorsque j'avais l'âge tendre des serments, j'avais donnée RV à quelqu'un dans l'avenir : où cela peut-il bien être et quand ?
Si la personne concernée lit ce message, peut-elle me rafraîchir la mémoire et me dire s'il est encore temps ou si j'ai déjà raté le rendez-vous ?
Tiendrons-nous jusque là ? 
Pendant combien de temps encore supporterons-nous le poids de la brume sur nos épaules ?
Grâce aux nanotechnologies les poules peuvent-elles espérer un jour pondre 2 oeufs en même temps ?
Que deviennent les implants mammaires après la mort des implantées ?
Que deviendront les usines de silicone lorsque la mode ne sera plus aux gros seins ?
Aimeriez-vous vous lavez les mains avec la savonnette "mains propres" fabriquée à partir de la graisse liposucée de Berlusconnard ?
Le changement d'heure permet-il réellement aux vaches de se coucher plus tard ?  
A votre avis, combien de temps faut-il pour que les mots et expression suivantes tombent en désuétude : " y a pas de souci, festif, convivial, citoyen, sarkosisme, durable, acter" ? Tiendrons-nous jusque là ?

Si j'étais Dieu, est-ce que je révèlerais aux hommes qui m'a crée(E) ?

Pourquoi lorsque je vais au cinéma (bis etc.) et même si nous ne sommes que 3 dans la salle, suis-je toujours agglutinée de bavards ? 
Ai-je l'ouïe particulièrement fine ou le complexe de persécution particulièrement développé ?
La dame assise à côté de moi et qui a chanté les cantiques, le lac des cygnes et le reste lors du film "Des hommes et des dieux" s'est-elle rendu compte qu'elle n'était pas à la messe mais au cinéma ?
Si elle va voir les Demoiselles de Rochefort, chantera-t-elle la blonde, la rousse ou les forains ? Monsieur Dame ou le marchand de tableaux ?
Suite au visionnage du film "Moi, la finance et le développement durable", de Jocelyne Lemaire Darnaud, ne serait-il pas plus sage de creuser un trou dans le plancher, dans le jardin, dans la forêt pour y entasser - si tant est que nous ayons de quoi - nos économies, plutôt qu'elles ne servent à financer des mines anti personnels et autres saletés ??? {je mets plusieurs "???" car c'est une question qui demande mûre réflexion}
Qu'en diront les taupes ? Les vers de terre ? les capricornes ? les sangliers ? les truffes ?

Lorsque les nanoparticules nous auront remplacé par des robots, aimeriez-vous être ménagère de moins de 50 ans ou cerveau disponible ?
Où est le bout du monde ?
Pourquoi au-delà d'une certaine limite, les billets ne sont-ils plus valables ? 

vendredi 8 octobre 2010

questions de la semaine : liste1

Qui était la Joconde ?
Saint Glinglin a-t-il existé ?
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur ma tête ?
De quoi la Palestine est-elle le nom ?
Aimiez-vous Brahms ?
Pourquoi ne l'aimez-vous toujours pas ?
Dis, Barbie, pourquoi tue Rick ?
Loup y es-tu ?
Comment organiser une manifestation littéraire ?
A qui appartiennent les enfants ?
Entendez-vous (encore) dans nos campagnes ?
Les femmes ont-elles droit de cité ?
Quelles relations personnelles avez-vous ?
Est-ce que cette décision a été prise à froid ou les sentiments s'en sont-ils mêlés ?
La lecture est-elle menacée ?
C'est quand la fête ?
Où en êtes-vous maintenant ?
Pourquoi Beethoven vous fascine-t-il autant ?
N'avez-vous pas eu peur que les loups vous dévorent ?
Pourquoi serions-nous le seul pays d'Europe à avoir encore un impôt sur la fortune ?
Est-ce que tu peux m'envoyer un chèque ?
Pourriez-vous me donner quelque chose ?
Pouvez-vous me confirmer que ce polystérène extrudé est bien le même que celui que j'ai pris en août ?
Pourquoi n'est-il pas orange ?
Avez-vous vu le silence des nano ?
Pouvez-vous arrêter de me hurler dessus ?
Pourquoi risquez-vous votre vie pour un sens interdit ?
Tu pourrais me faire des trucs bon à emporter dans des Tupperwares (r.mark)?
 Est-ce que je peux dépenser pour 50 euros de caisse chez Ikéa (Registred mark) ?

jeudi 7 octobre 2010

Liste de questions

Se comprendre :

Passeras-tu ta vie dans un espace imaginaire ?
Et les anges, marchent-ils au-dessus de nous ou entre nous ?
Pourquoi rêves-tu toujours ailleurs ?
Ne vas-tu jamais te réveiller tel un somnambule ?
Comment ébranler des montagnes de certitudes sans égratigner ?
Que faire pour que tu sois ici, présent, maintenant ?
Quand pourrais-je avoir la certitude qu'on s'est compris ?
Et les vraies questions, c'est quand qu'on les aborde ?
A quoi pense chacun autour de cette table en cet intense instant de silence ?
Pourquoi y en a-t-il qui sourient en écrivant et d'autres qui semblent si sévères ?
Et si nous échangions nos pensées ?


Vivre et mourir :

Comment faire pour traverser la vitre ?
Où se trouve la vérité ?
Comment accepter que la vie s'écoule et qu'aucune lézarde ne s'entrouvre ? Que chacun reste muré ?
Comment tenir debout ?
La solitude est-elle un aboiement dans la nuit ?
Est-il vrai qu'il existe des pensées si belles et si tristes qu'on peut en pleurer toute une vie ?
Où est passée ma jeunesse ?
Pourquoi toujours appréhender le pire ?
Comment se fait-il que je n'aie encore trouvé aucun moyen infaillible pour ne pas avoir d'insomnie?
Et si je me foutais de tout et lâchais un peu prise ?
Parviendrais-je un jour à domestiquer mes démons ?
Pourrais-je un jour rester complètement silencieuse ?
Serait-il possible que plus personne ne me pose de questions ?

Pourquoi certains meurent-ils sans notre autorisation ?
Abréger sa vie ou supporter les dernières souffrances?
Et si c'était vrai que la mort est DERRIERE nous et pas devant comme l'écrit Eric Chevillard (voir son blog du 30-09-10), nous conduirions-nous différemment ?
Etre dévorée par les vers ou par le feu ?
Aurais-je la chance de me réincarner en un être gai, léger, insouciant ?

Ecrire :

Y a-t-il acte plus sensuel qu'écrire ?
Noëlle Revaz aura-t-elle un regard, une écoute et des critiques qui insuffleront un tournant à notre atelier ?
Quelles questions aimerais-je poser à un écrivain que j'aime ?
Ecrire chaque jour ? Même si je n'ai rien à dire ?
A qui écrirai-je désormais que vous n'êtes plus là ? Pourquoi écrirai-je ? Comment ?

lundi 4 octobre 2010

Questions en tous sens

C'est reparti pour une saison. Onze autour de la table (avec Jeannine ça fera douze), dont trois nouvelles plumes multicolores, nous nous sommes questionnés. En s'inspirant du "Questionnaire" de Max Frisch, chacun-chacune, en ce 19 septembre 2010, a rédigé sa liste de questions essentielles, futiles, existentielles ou dérisoires.
Outre la boîte à mots et à phrases mise en route l'an passé, Natô se charge de nous confectionner avec son raffinement coutumier une boîte à questions, qui, je le sens, nous entraînera sur de bien étranges pistes.

A vos claviers, les lecteurs piaffent d'impatience ...

AUTOPUB

Extrait du flyer de la Médiathèque de Tarentaize