jeudi 26 juillet 2018

Quelque chose de sacré sans doute. # 13.

    


 
      Le goût du sacré?  Aurais-je dû le trouver en épelant le nom de La Chaise-Dieu? Je réponds immédiatement "Non"! C'est un sacré qui ne m'interpelle pas trop bouffi de certitudes, d'immobilisme et de rigueur.
     Non, ce goût-là, je l'ai rencontré dans toutes les haltes, les interstices, les intervalles qui  ont étayé mon parcours. Au creux des sources claires et de leur chant cristallin, le long des chemins tortueux, de leurs bordures de pierres sèches piquées de fleurs et d'herbes folles. A l'ombre des grands pins du bois de Jagonard. M'asseoir à leur pied, prendre racine en quelque sorte a souvent été une réponse à la supplique lancée par un quelconque dieu. A moi de donner l'offrande de ma respiration, le souffle de mon apaisement dans cet espace majestueux, empreint de magie, propice au recueillement, au spirituel, loin des bruits et des lumières du monde.
     La poésie de la forêt qui se terre sous chaque brin de mousse, calée contre l'écorce rugueuse des arbres, qui respire et qui vit au rythme du soleil ou de la lune, au rythme du cœur aux abois de celles et ceux qui qui s'y cachent pour s'aimer, pour pleurer, rire ou contempler.
     Prendre son temps, respirer l'humeur changeante et mutine de la petite Dorette  qui continue de couler des jours heureux d'amont en aval jouant de son pouvoir de séduction sur mes sens en sommeil. Perpétuer l'attente du visible et de l'invisible. Continuer la route qui m'emmène vers le petit cimetière là où les lumières de la mort jouent avec les ombres de la vie, là où les renoncules et les oeillets ont le langage du souvenir.

3 commentaires:

Ange-gabrielle a dit…

Beaucoup de douceur et de poésie dans ton sacré, j'aurais envie de t'y accompagner.

Laura-Solange a dit…

Je déguste ! Merci pour ce texte...

MarieBipe REDON a dit…

Sacrée Toi, Linette !