lundi 1 octobre 2018

Il a de longues moustaches cirées aux pointes


Il a de longues moustaches blanches cirées aux pointes. Les longues blanches pointes cirent et tirent les pistaches. Taches de cire blanche coulent sur les pointes de la nappe. Les taches nappent de longues traces blanches ses moustaches tirées. Les longues pointes piquent et tirent la nappe qui choit sur le tapis tissé de poils de moustache. Des poils de moustache que j'ai tirés, j'ai brodé ton nom sur le mouchoir blanc. Blanc le lin, marqué de taches de mousse, longues traînées dégoûtantes et cirées comme des chaussures usées. J'arrache les pointes de ses moustaches qui me piquent quand je l'embrasse. Me reste de longs poils dans les paumes, poils blancs, longs lichens gluants. Il faut arracher pour embrasser, embrasser pour arracher. Il faut, il faut, il faux, faux-semblant, faussaire et fausse note en plein milieu de la figure. Alors fixer les pointes avec deux clous, deux clous au mur. Le visage figé, la figure ne peut plus bouger, couper, couper la moustache qui ne tient plus rien, le bonhomme chute. La longue silhouette maigre s'affale, marionnette désarticulée. Reste la moustache au mur, deux arcs blancs poilus, velus. Une accolade comme deux bras tendus. Accolée au mur se glisser de droite, de gauche, se laisser caresser le cou, gigoter, picoter. Pousser de petits cris, crisser comme un grillon ou une cigale. Enfin, lassée, se les enrouler autour du cou et tomber à genou. Long, longtemps. Blanc.


1 commentaire:

MarieBipe REDON a dit…

Poil aux mains ! ah j'aime ! Je suis FOU du chocolat blanc !