lundi 13 janvier 2020

atelier 2018-2019, Cartographie 21/méditation

Le chemin s’ouvre au-delà de la terre froide, refusant ces parcelles d’un seul tenant. Cette non localité diffracte à l’infini des bruits à rebours, discordants, désarticulés.
Le chemin devient sentier, puis sente qui effleure la masure, gravité ruinée, impuissante. Sur le crépi morcelé de l’ancien café perdu au milieu de nulle part, les lettres violettes pleurent en profondeur sous les fenêtres. Se balance au loquet rouillé un carton incongru mentionnant « fermé jusqu’à nouvel ordre ». Ordre de qui ? De quelles divisions fractionnaires ? Une perte habitée à grands frais. Renvoi à l’absence désordonnée, sidérante, la burle sibère sur la berge. Les congères appellent au loin les barres de mers et se lovent dans leur confinement poétique. Congères au grain tassé, si compact localement. Mais les franchissent inlassablement des pistes menées de biais, révélant des écroulements a minima.
Le chemin préfère l’écartèlement outre les surfaces et au-delà des carcasses, les débris de mots, au creux dans la poitrine.

La terre froide, morcelée, mais bornée par l’arbre du temps, repère rassurant, incompressible de toute éternité.

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