Acceptons
de lire ce triptyque comme un livre, c’est à dire de gauche à
droite puis en refermant les deux panneaux latéraux
Volet
de gauche, premier plan :
Adam
et Eve masquent
dans
un geste de pudeur
leur
sexe d’un comique « gant de toilette ».
Corps
nus mais non vulnérables
Ils
n’osent pas se regarder.
Leurs
lèvres ne sont pas de coquelicots.
Voudrait-on
nous faire croire
à
un monde idyllique
celui
du paradis perdu ?
Réponse
très vite donnée par les panneaux suivants.
Volet
central, centre et premier plan :
La
pomme rouge cordiforme
transpercée
de part et d’autre par un ver :
Le
ver est dans le fruit
l’avidité
ronge l’homme de l’intérieur
Il
se rue à mort sur les biens illusoires
du
chariot de foin.
Une
rixe entre les deux roues du chariot :
Grouillement
stérile des humains, entrain de s’égorger,
pour
un fétu de paille.
Enchevêtrement
de bras et de jambes,
carnet
du carnage
écarlate
et carmin
rupture
des cartilages
Volet
droit : La cavalcade des démons
L’humanité
va à sa perte par sottise
convoitise
et ignorance,
eux-mêmes
poisons et sources
de
tous les errements et de toutes les souffrances
dont
aucune médecine jamais ne la délivrera.
Seule
la vache
représentant
la nature
est
sereine
et
ouvre une porte à l’espoir
d’une
sortie possible de la souffrance.
Un
sang d’une douceur insolite
semble
couler dans ses veines.
Triptyque
fermé :
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L'enfant prodigue (détail)
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Le fou errant
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Le fou errant (détail)
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« Le
fou errant » ressemble à s’y méprendre
à
un de ses derniers tableau « L’enfant prodigue ».
Même
accoutrement et vêtements en haillons
même
bâton de pèlerin
même
corbeille d’exilé sur le dos
même
posture fuyant l’humanité
même
petit chien et arbres derrière lui
seule
diffère l’expression du visage
plus
torturée
au
dos plus courbé.
C’est
l’ermite, le vagabond
en
fuite vers le silence
loin
des sottises et convoitises
celui
qui choisit la voie ardue de la solitude.
Misérable
et princier
loin
du grouillement de la foule
en
qu^te de sa vie intérieure
plutôt
que des biens matériels.
Cet
errant est entrain
de
se ré-inventer.
Le
cosmos est son campement.