samedi 19 mars 2022

 Chacun vaque à sa vie, 

par deux, par trois, en solitaire

L'enfant califourchon

sur le torchon

Le torchon sur les cuisses

De la nourrice

de la main gauche elle puise 

l'eau dans la jarre cuivrée

l'équilibre est précaire pour ce marmot fessu

sa tête escamotée par la main qui appuie

à moins qu'il n'en ait pas ?

et pas plus que de bras.

Son cul proéminent absorbe la lumière

puisée à même l'eau dorée de la cuvette

Est-elle fraîche cette eau ? par ce beau jour d'été ?

 

Chacun vaque à sa vie, et à sa mort aussi

chacun à son affaire, le voisin égorgé

le chien en rond couché, le cochon avisé

chacun sa mer à boire, sa solitude épaisse.

explorer sous les jupes, accoucher d'un néant

ou d'une apocalypse au visage d'enfant

A l'orée des vacances les embouteillages

Cauchemar du quotidien 

de la vie vitrifiée

chacun jouant sa scène hors sol de son voisin

les gestes suspendus, les flaques de soleil

les fils des marionnettes retenus par les bras

du tout-puissant trônant 

à l'auvent bleu du ciel

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