lundi 29 août 2011

" je compris à ce moment-là l'Atlantide que Charlotte (la grand-mère qui vient de mourir) m'avait laissé entrevoir, dès mon enfance, cette mystérieuse consonance des instants éternels. A mon insu, ils traçaient, depuis, comme une autre vie, invisible, inavouable, à côté de la mienne (...). c'est cette vie qui se révélait maintenant essentielle. Il fallait, je ne savais pas encore comment, la faire épanouir en moi. Il fallait, par un travail silencieux de la mémoire, apprendre les gammes de ces instants. Apprendre à préserver leur éternité dans la routine des gestes quotidiens, dans la torpeur des mots banals. Vivre, conscient de cette éternité..." (A. Makine, "Le testament français", p. 308)

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