lundi 18 mars 2013


c’est dans une maison qu’on est seul. 
et pas au dehors d’elle mais au dedans d’elle

dedans elle 
regard décidé
mèche rebelle
lèvres serrées

dehors  
danse la nuit froide 
de la bouche sort
la fumée blanche

dedans
bras croisés
perles en rangs
sourcils arqués

dehors 
conte d’hiver
roule petit vélo
compte les numéros

elle, tête inclinée
kimono d’ombre  
l’oreille dénudée

dehors un groupe de jeunes gens
cris - rires - cris
bons entre façades
glissades

l’écroulement silencieux du monde aurait commencé ce jour là ..

au dedans d’elle
du fusain
son coeur douloureux
à la sanguine

dans sa maison et pas au dehors 
il neige 
morsure de poussière glacée
mort subite
murs - rues - murs
elle murmure
«arsenic sans dentelles»
cheveux noirs
cheveux longs
halo tout autour
couleur noix de coco

a aimé autrefois un informaticien
c’était l’hiver
la piste glissait serpentait sifflait 
«paranoïa et belles prunelles»
elle susurre

quel talent
quelle étrange mission
dans une maison elle
sans orgueil ni préjugés

est seule et pas
souris au dehors
mais au dedans
d’elle seule 


                                                         le poisson de mpb plié ce soir là



2 commentaires:

lin a dit…

magnifique, cela raisonne très fort en mot, en moi

Anonyme a dit…

ce n'était pas évident d'intégrer tous ces mots.
tu t'en es bien tirée!!
les oulipiens seraient satisfaits de ta prestation.
j'aime particulièrement " roule petit vélo
compte les numéros "