mercredi 12 juin 2013

MON ENVELOPPE

La blessure noire de l'encre
que l'on porte au bûcher à l'aube
une gangue
une chape de béton coulée sur le corps
des lettres d'impuissance
un cri
un souffle
une adresse à l'encre sympathique
pas de destinataire
et plus d'expéditeur
défeuillaison prématurée
franges écornées
enveloppement fatigué
fourreau de l'âme
écaillé
pochette de papier
mâché
déguisement des jours
dissimulation des nuits
qui ne communiquent plus avec le jour
elles y brûlent
plus rien ne m'appartient
quand le corps
se laisse aller
à ses fluides
à ses humeurs
à ses désirs...

S'envelopper
s'emmailloter
s'entortiller
se laisser envahir
tout gommer
puis disparaître
papier d'Arménie
brûlé.

1 commentaire:

Ange-gabrielle a dit…

Et pourtant quelle puissance, quel souffle !
Je connais peu de corps qui se laissent si voluptueusement aller