mardi 17 septembre 2013

17 septembre



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Comme cette nuit-là s'est gravée dans ma mémoire : je rentre d'un concert où j'avais beaucoup pensé à vous tant cette musique était vivante et j'entends encore celui qui ne savait pas comment annoncer … « Il y a une mauvaise nouvelle … J'ai reçu un appel … Mr Mathieu est décédé ... ».
Comme une prière à l'envers, les mots se couchent. Quel piège s'est refermé ?
Le monde se fragmente en images fixes, fragments silencieux, temps figé.
Vous n'êtes plus celui qui est peut-être entrain de m'écrire, celui qui lit, celui qui va parler tout à l'heure. Je ramène des bouts d'une vie qui a explosé. Quel sens ont ces morceaux ? Quelle place va occuper le désormais « Absent » ?
Des phrases en suspens non suivies d'échanges, des éclats de silence.
Quand je vous quittais, je savais qui j'étais, il existait un enclos où ma vie était sous protection et je pouvais poser un pied de l'autre côté, bondir puis revenir.
Quelque chose s'est perdu que rien ne viendra remplacer. Il existe des impasses dont on ne sort vivant que si sa vie entière pivote sur son axe. J'ai retrouvé mon chemin, mais parfois, au sortir de nuits douloureuses -celle-ci en est une – je me perds à nouveau.
Quand les jours recommencent à raccourcir, c'est toute ma vie qui devient minuscule. C'est vous qui m'apportiez les mots d'espoir, vous qui m'avez appris à quel point chaque vie est précieuse, montré comment tenir en équilibre sur le fil de nos vies. En vérité, le plus difficile est de s'y tenir.

« Il faut être comme l'arbre à papillons, prêt à accueillir le bonheur et tu verras, il viendra sur ton épaule. C'est un jour de grande fatigue, en fermant les yeux que je l'ai vu ».
B. Giraudeau Les dames de nage


Fidèlement à vous, vers vous, encore et toujours.




1 commentaire:

Michelangelo a dit…

non torneremo mai
sui nostri passi mai [ ]
non torneremo più
o solo a ricordare
Gianmaria Testa