samedi 3 mai 2014

ça, y est, je suis devant l'armoire




Depuis quelques jours déjà, plantée devant l’armoire
Hésite à l’ouvrir
La météo est changeante, je ne saurai quels oripeaux choisir
Oripeaux de vache, oripeaux de tigre, oripeaux de bébé
J’imagine
Des vêtements noirs, teints à la va vite, pour faire face à des deuils
, mités
Des vêtements démodés, mais je me fiche de la mode comme de ma première chemise
de nuit, comme de jour , je privilégie le confort au look
de bouc
dans l’armoire familiale,
Les fringues de ma mère, toujours,
Fidèle entre les fidèles,
Mais comment la renier ?
Parfois on lui achetait des vêtements qui l’auraient fait ressembler
A la mère qu’on aurait voulu montrer
On avait tenté le pantalon
Je me rends bien compte, ventre venant, combien il n’est besoin de ne point
Etre manif pour tous pour s’éviter de porter les braies
Ça fait mal, ça coupe en deux, ça irrite la foufounette

de mes oncles,
Non, je plaisante
Ils sont tous au paradis
Au paradis des carottes, des racines qui font les arbres
généalogiques
Le printemps est en avance, puis recule de deux cases
De deux degrés sur l’échelle sous laquelle il porte malheur de passer
Je pourrais me draper dans ma dignité, mais je l’ai déjà fait
Ce ne fut pas très concluant
- Que dit le code vestimentaire ?
- Le sac poubelle ne convient pas
A moins de s’en servir de sudisette, pour faire fondre les bourrelets audacieux.
- Tu ne vas quand même pas sortir comme ça ?
-          non mais t’as vu comment t’es attifée ? quelle farouille !
du rouge avec du rose, pfff !
Eh ! on voit ta culotte,
ça m’étonnerait, j’en mets jamais !
Mademoiselle votre combinaison dépasse
-          ça m’étonnerait j’ai un panty !
dans l’armoire familiale, je prélevais quelques beaux vêtements de ma si élégante
autre petite sœur
par la taille
un soutien gorge rembourré, pour faire croire que j’en avais
moi si longtemps plate
qu’est ce qui fait pousser les seins tout à coup ?
quel élixir ?
elle si généreusement pourvue de belles mamelles bien rondes
une mini jupe rouge à plis
une  petite veste à fines rayures, d’un chic !
un jour j’ai hérité d’une armoire, je ne sais pas pour combien de temps en fait
ça allait avec un lot soumis à gardiennage
il y a un tiroir, avec dedans, les clés d’un mystère
on m’a dit « peux-tu garder ce naufrage ? »
il me semble que le phare luit toujours
que la tempête n’a laissé que des coquillages un peu ballottés
mais le tiroir est toujours vivant, et lorsque je l’ouvre, j’entends la mer.

2 commentaires:

Ange-gabrielle a dit…

La pluie, le froid semblent te réussir. Tu ne trouves peut-être pas à te vêtir dans cette armoire mais le ton pour le dire sans aucun doute, du rouge et du rose sur lequel on rajoute du orange, mais rendez-vous compte ! J'adore

Lìn a dit…

très beau et de belles trouvailles de mots et de phrases