Ai commencé et bien avancé hier « Les livres prennent soin de nous, pour une bibliothérapie créative » de Régine Détambel.
Le mouvement enveloppant de l’écriture et de la lecture est capable de nous arracher à nous-même et à nos souffrances (et bien sûr, je pense à la phrase de mon père à propos du dernier livre que je lui ai offert « Ca parle de moi » ? A ma réponse négative et mon air égaré, il a rajouté « Hé bien, ça ne m’intéresse pas » ; et aussi naturellement à notre atelier d’écriture aux Moyens du Bord, à mon besoin de venir me confier à un journal dès le matin, faute de paroles possibles et d’échanges avec d’autres personnes).
Le livre, écrit-elle "permet d’élaborer un espace à soi, face à la passivité, la perte d’autonomie (vieillesse, handicap …), il a le pouvoir de favoriser la reconquête de soi du lecteur".
Mais pas n’importe quelle lecture, pas des thèses de médecine sur le pouvoir de la lecture ou ces livres de développement personnel qui fleurissent sur tous les rayons des librairies et des quais de gare, mais la littérature. Bref, elle recommande des livres qui permettent « d’entamer un dialogue identificatoire avec un alter ego, narrateur ou personnage ayant déjà éprouvé tel ou tel sentiment, et rendant compte utilement de ses réussites et de ses fêlures … Le livre permet de rendre le monde intelligible, il dénoue les conflits psychiques : m’identifiant au personnage, je comprends que je ne suis pas seul dans cette situation. … Ainsi agit l’histoire de chaque soir, qui répare le psychisme des enfants et les prépare aux inévitables anicroches du lendemain. »
Mais il me faudrait recopier tout le bouquin. Il y a aussi les pages 59 et 60 Edit Actes Sud :
« Chacun de soi, ne devrait-il pas, au plus tôt, se consacrer à ce que Michel Foucault nommait « le souci de soi », sachant que « souci » et « soin » ont la même étymologie ? Pour Foucault, il faudrait consacrer chaque jour un temps à « la culture de soi ». A l’instar des philosophes stoïciens, il préconise de réserver, le soir ou la matin, quelques moments de recueillement, à l'examen de ce qu'on a à faire, à la mémorisation de certains principes utils, à l'examen de la journée écoulée. Sénèque, Epictète, Marc Aurèle ont tous 3 fait référence à ces moments qu’on doit consacrer à se tourner vers soi même ».
Pour cela mémoriser, recopier, relire pour s’approprier mieux encore. Vraiment un livre passionnant et qui me parle au coeur.
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