vendredi 16 janvier 2015

visage

Il a dans la bouche le goût de l’agitation du ruisseau et de la fougère sur la lande au petit matin ;
Il entend 77 sursauts dans son corps, Bang Bang Bang : des pas étouffés marcher vers lui;
Il aspire une dernière fois le souvenir de sa femme, encore à moitié nue deux heures avant de prendre le train pour Moscou ;
Il attend
observe le chant des cigales cette fin d’été, le bruit des vagues en contre bas de la route ;
Il attend,
écoute le caillou sur lequel sursaute son monologue intérieur, s’écrasent les mots trop lourds. Des légers, aussi.
Il fait grincer sous sa langue, le souffle du papier à lettre et la gifle de cette troisième ligne : « je te quitte »
Il effleure du bouts des doigts Le Partir et dans un dernier geste, il murmure : « ma vie a été riche, mais elle a été vaine ».



1 commentaire:

MarieBipe REDON a dit…

le souffle du papier à lettres, exactement ça