vendredi 3 février 2017

A quelle heure l'homme sera t-il un poème ?



Est-ce vraiment une question d'heure ? Faire de sa vie un poème ne serait-ce pas plutôt une question d'écoute, d'affût ?
Ecoute du vent, celui qui souffle au dehors et rugit au dedans. Affût de la moindre pousse verte qui va se déployer comme la crosse de la fougère au jardin ou pousser en grinçant les portes de l'imaginaire. On peut être un poème sans avoir jamais écrit un seul mot de poésie. Je connais plusieurs personnes dont le rire fuse comme une source, dont le sourire illumine notre journée quand nous les croisons et qui n'ont pas écrit un seul vers. Leur vie est telle qu'elle est un instant de grâce et de légèreté dans tout ce qu'ils disent, dans tout ce qu'ils font.
Si un poème est une bulle légère qui éclate sous les yeux d'un enfant émerveillé, s'il est ce qui redonne à mon pas grâce et jeunesse et à mon coeur encore un peu l'envie de vivre, alors point n'est besoin de mots avec ou sans pattes, avec ou sans toute leur cohorte de sens.

Ces personnes bénies qui ont cette grâce et cette légèreté jamais ne médisent, ne se plaignent ou ne blessent. On dirait qu'elles ont oublié de dire « je », vous écoutent pleinement, l'oeil plein d'étincelles et d'émerveillement devant ce qu'elles croisent, et le pardon tout près quand elles rencontrent le malheur ou le laid.

2 commentaires:

MarieBipe REDON a dit…

Alors que nous nous sommes tous plus ou moins engouffrés dans la noirceur de l'homme poème, tu nous ramènes un de tes anges et nous incites à regarder du côté clair de la force. ça laisse donc un peu d'espoir !

Linette a dit…

C'est l'ange de Bourdeaux!