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mercredi 1 mars 2017

"A quelle heure l'homme sera-t-il un poème?"


L'homme à des heures variables est poème ou poète; ou rien; ou tout; ange ou bête, ou monstre, ou être honteux, ignoble, abject, infâme et terrifiant qui se dévore le foie ou sanctifie le monde et mange ses enfants que pourtant il adore, les étouffe ou les noie.
Mastiquant les étoiles il se brûle les dents et la langue et la bouche: et ses cordes vocales quand il respire: adonc les mots deviennent inutiles à dire: ne servent plus qu'à écrire/lire.

L'homme est poète à heure fixée d'avance, mais pas par lui, ni par personne, que par le poème lui-même lorsqu'il remonte de l'inconscient ou bien en descend, ce n'est qu'une question personnelle, chacun situant son inconscient où il le désire, enfin qu'importe, les mots se cristallisent, et c'est ça l'important, ils viennent par fragments remplir un peu d'espace, dès lors, l'homme se sent parfois un peu poète.


L'homme est poème enfin, lorsqu'il devient intrinsèquement essentiel et se réduit au cœur sensible, pas le cœur physique, mais le cœur symbolique centre de ce corps mystique, allégorie dont l'homme a besoin pour s'imaginer lui-même. L'heure de survenue en est aléatoire, incertaine et stochastique.

lundi 27 février 2017

Et vingt-trois

Et vingt-trois

Pour ta peau et ta prose tu effleures et bouscules, libères les mots qui te protègent, tu ne les choisis plus. Plus assez, pas toujours. Tu les jettes en manteaux qui encombrent le dossier et les entends parfois pour te mordre les doigts mais, trop tard. 

Alors tu changes le ton, penses être lu avec justesse. Dans le texte précisément. Mais saisissant la méprise tu t'agites doucement. Et tandis que tes gestes font rebondir l'erreur, la grossissent et t'éloignent de ton pauvre auditoire, tes manteaux compriment mes dorsales et me gardent en veille.

Tu expires et renonces, enfin, quand tu me vois sourire.

C'est l'heure.

Pas l'heure pile non, plutôt vingt-trois. Cette heure qui n'intéresse personne. Celle que l'on ne relève pas et qui glisse à vingt-quatre. Celle où mes vertèbres pourront se dérouler. L'instant où bienveillante je pourrai te revoir.

L'entre-minutes où fourbu tu renonceras au verbe.

L'heure où bien malgré toi tu seras un poème.

mardi 14 février 2017

A quelle heure l'homme sera-t-il un poème?


à l'heure de l'intime
en cet instant dérisoire
tremblement du miroir
et moire de mots
on voit et 
on ne voit rien
on entend presque rien
énigme voilée
odeur de désir
le je délié

à l'écart


vendredi 3 février 2017

A quelle heure l'homme sera t-il un poème ?



Est-ce vraiment une question d'heure ? Faire de sa vie un poème ne serait-ce pas plutôt une question d'écoute, d'affût ?
Ecoute du vent, celui qui souffle au dehors et rugit au dedans. Affût de la moindre pousse verte qui va se déployer comme la crosse de la fougère au jardin ou pousser en grinçant les portes de l'imaginaire. On peut être un poème sans avoir jamais écrit un seul mot de poésie. Je connais plusieurs personnes dont le rire fuse comme une source, dont le sourire illumine notre journée quand nous les croisons et qui n'ont pas écrit un seul vers. Leur vie est telle qu'elle est un instant de grâce et de légèreté dans tout ce qu'ils disent, dans tout ce qu'ils font.
Si un poème est une bulle légère qui éclate sous les yeux d'un enfant émerveillé, s'il est ce qui redonne à mon pas grâce et jeunesse et à mon coeur encore un peu l'envie de vivre, alors point n'est besoin de mots avec ou sans pattes, avec ou sans toute leur cohorte de sens.

Ces personnes bénies qui ont cette grâce et cette légèreté jamais ne médisent, ne se plaignent ou ne blessent. On dirait qu'elles ont oublié de dire « je », vous écoutent pleinement, l'oeil plein d'étincelles et d'émerveillement devant ce qu'elles croisent, et le pardon tout près quand elles rencontrent le malheur ou le laid.

jeudi 2 février 2017

A quelle heure l'homme sera-t-il un poème ?

L'heure est déjà passée, l'heure n'est plus à jouer des mots, l'heure est au chaos. Tant de mots à notre disposition et si peu de sens en commun. Tant de mots qui ne veulent dire que des tiroirs grouillants de vers. Il serait urgent que l'heure sonne, que l'heure de l'homme-poème s'apocalypse un bon coup. Le poème ne se relève qu'à grand peine, et il chancelle. 
Je compte jusqu'à 10 - 3...4...
Le boxeur sue son poème de sang à grands gargouillis qui lui sortent par le nez et par la bouche.
Depuis moi je ne vois qu'un grand corps malade, agonisant.
L'homme poème mange ses enfants. Il recrache à flux tendus les petits os des phalanges et ronge les autres.
Toutes les alarmes hurlent en même temps. L'heure de l'homme poème arrive à grand renfort de feu. Il se tient encore droit 5...6...7... mais il n'y croit plus. Il tombe.
Je compte jusqu'à 10. Je me tiens au-dessus de lui, assénant le compte, sachant que s'il ne se relève pas à temps, je sombrerai aussi, englouti par tous les mots qui n'ont servi à rien, tous les chiffres qui ne comptent plus que pour du sable.
L'homme devient poème et s'en est fini de lui, de nous, des heures où l'on mangeait des cerises, où l'on caressait des textures douces. L'heure de l'homme devenu poème est un glas, une aube ultime, un dernier souffle. 9...10... KO.

CONSIGNE DU 1ER FEVRIER 2017

Lire le texte et répondre à la question de la dernière phrase