mercredi 9 juillet 2025

L'œil et la source/ 12



 

 


 

les images de la pensée comme une écriture cartographiée



avec ses frontières, ses limites et ses lisières

ne pas lâcher la corde des mots

corde en hébreu se dit tikva

qui a aussi le sens d’espérance

le fil de chanvre de l’espérance

à serrer fort jusqu’à la fin





c’est le fil qui nous relie à nous-même

autour duquel on s’entortille

qui cerne notre visage et notre silhouette

en une errance de lignes frêles

en une chorégraphie de ricochets

en une narration de nos évasions

 



sur le fil des jours qui fuient on accroche nos mues

ces morceaux d’ordinaire de nos ciels

qui ont obstrué l’horizon

morphoses ou anamorphoses

qui nous ont déformés et nous laissent comme des copeaux de bois rabotés sur le bord du chemin





depuis toujours on se confronte à l’incertitude

d’avoir été, d’être, de devenir

par l’écriture des images de la pensée

on s’évade de ce qui nous a tenu lieu de réel

entre déchets et reliques

on frôle ses lisières

on lutte contre l’effacement





à chacun d’imaginer

son bassin de nymphéas pour se procurer

l’illusion d’un tout sans fin

où le corps s’accorderait à la parole

où les mots dits traduiraient

ce qui est en train d’advenir

cette métamorphose de l’être



qui est en chemin pour devenir soi


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