les images de la pensée comme une écriture cartographiée
avec ses frontières, ses limites et ses lisières
ne pas lâcher la corde des mots
corde en hébreu se dit tikva
qui a aussi le sens d’espérance
le fil de chanvre de l’espérance
à serrer fort jusqu’à la fin
c’est le fil qui nous relie à nous-même
autour duquel on s’entortille
qui cerne notre visage et notre silhouette
en une errance de lignes frêles
en une chorégraphie de ricochets
en une narration de nos évasions
sur le fil des jours qui fuient on accroche nos mues
ces morceaux d’ordinaire de nos ciels
qui ont obstrué l’horizon
morphoses ou anamorphoses
qui nous ont déformés et nous laissent comme des copeaux de bois rabotés sur le bord du chemin
depuis toujours on se confronte à l’incertitude
d’avoir été, d’être, de devenir
par l’écriture des images de la pensée
on s’évade de ce qui nous a tenu lieu de réel
entre déchets et reliques
on frôle ses lisières
on lutte contre l’effacement
à chacun d’imaginer
son bassin de nymphéas pour se procurer
l’illusion d’un tout sans fin
où le corps s’accorderait à la parole
où les mots dits traduiraient
ce qui est en train d’advenir
cette métamorphose de l’être
qui est en chemin pour devenir soi
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire