vendredi 7 décembre 2018

Hypothèses

À l’intérieur, des voix: le souffle d’une voix se met à murmurer, une autre prend le relais et encore une autre...On se prend à les écouter jusqu’aux silences. Des mots se glissent entre les lèvres, sans savoir ce qui, de tous ces miroirs brisés, va bien pouvoir éclore.

Tesselles d’un passé: que l’on recueille au gré d’ici ou là, que l’on nettoie un peu puis pose sur l’étagère des souvenirs. Cela constitue comme une collection de grains de vies réelles ou irréelles donnant un surcroît d’existence à des êtres oubliés.

Carte d’intensités: entre ombres et lumières, quelques flaques de vies irisées de bleu ou de gris, des nappes étalées sur le bas-côté des chemins de traverse où mon pas n’en finit pas de chercher ce qui peut être sauvé.

D’un regard flou: rester dans une évocation, au cœur des doutes que l’on porte. Rien ne serait vraiment visible. On serait dans une errance, à la fois dans le style, et dans les pensées de la narratrice qui dérive entre passé et présent, noyée dans ses visions.

Quelques lambeaux d’avant: cela cogne aux tempes depuis tant d’années, ces petits ourlets de riens qui se sont transmis de génération en génération, cousus, décousus, recousus avec des fils dorés et dont on souhaite prolonger encore un peu l’existence.

Cartographie des ombres: quelque chose ou quelqu’un s’approche, vous frôle puis s’éloigne esquissant une chorégraphie entre ombre et lumière , un monde se détache, un rêve s’élabore. Ce serait une tentative de se débarasser de ces danses envoûtantes qui n’en finissent pas de s’agiter autour de moi.

Des plis du paysage: chercher ce qu’on ne voit pas dans le pli, ce qui est caché, dont on ne saura jamais la réalité, mais qu’on ne peut s’empêcher de gratter comme ces croûtes qui vont jusqu’au sang. Quelque part un peut-être, plein d’incertitudes, où vaciller.

De l’oubli, ne pas: serait-ce ce qu’on nomme un devoir de mémoire qui guide tous ces mots, une voix intérieure qui martèle que c’est la fin d’un monde et qu’il faut faire oeuvre de sauvegarde.

Tranchées d’ombres: des mains qui se blessent à traverser des lieux où il n’y a plus aucune raison de passer, s’accrochent aux barbelés des souvenirs jusqu’au doute 
 
Jours d’apparitions: hors du droit chemin , l’esprit troublé par ce qui advient ou ce qui ne se voit pas ou ne veut pas être vu, à ne plus trop savoir ce que les mots écrivent, dérives diaphanes par ces rais de lumières nés des mots qui s’épousent et polarisent le regard jusqu’à mettre en lumière quelques traces qu’on pensait disparues


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