mardi 4 décembre 2018

"Quatrième de couverture" à partir des titres sélectionnés

   
    1.Promeneuse d'un bois dormant :

Trente kilomètres de la maison de la mère à celle de la grand-mère, parcourus chaque dimanche pendant vingt ans, à l'arrière d'une vieille Terrot puis d'une Traction noire. Il faut pour cela traverser les Bois Noirs, espace intermédiaire, dangereux. On ne saurait trop se méfier du « Bois qui dort », lieu de métamorphoses obscures. On y rencontre aussi bien des fées et des génies que les crapauds et les charbonniers. L'adulte d'aujourd'hui vient y rencontrer l'enfant d'hier, le suivre dans ces sentiers inquiétants, en état de dormance depuis tant d'années. Le perce-forêt ouvre les ronces et les épines qui aussitôt se referment sur cet univers.


       2. Béances :

Un voyage avec les yeux dans une vieille carte IGN, son atlas intime, son livre de géographie, son livre tout court. Un voyage avec les noms à qui elle fait dire ce qui a marqué sa vie, une recherche du sens de ses paysages inscrits en elle. Se compose peu à peu un atlas intérieur où chaque sentiment, chaque émotion, heureux ou malheureux, s'incarne dans un ou des lieux. Les noms éveillent des échos sans lien avec la géographie et n'obéissent à aucune hiérarchie des distances. Aussi impossible de retourner dans ce cimetière qu'à Montréal : les lieux les plus proches comme les plus éloignés se situant à la même latitude, c'est à dire aux antipodes de la vie. Au coeur de l'atlas intérieur se sont inscrits et ouverts des territoires en creux – indélébiles.



  1. Au centre exact de mon corps :
Là, au plexus ; là où tout se passe ; là où est la vie, le souffle ; là où ça fait mal si on vous atteint ; qu'y a t-il là, caché au plus profond ? Quelles routes y conduisent ? Et que découvre t-on au bout du chemin qu'on ne savait pas connaître ?



  1. La piste ancestrale :
Lorsqu'on observe le paysage de loin, s'inscrivent d'immémoriales pistes, suivies jadis et de tout temps, autant par les humains que par les animaux. Accepter de les suivre pas à pas, jour après jour, nuit après nuit, accepter qu'ils hantent nos rêves, c'est pour sûr accepter le risque de se retrouver nez à nez avec ses ancêtres.



  1. Le pays dans lequel je suis née par hasard :

Vous vous croyez citoyen du monde, vous avez voyagé, vous vous pensiez sans attaches. Ni ligne verticale vous reliant vers le bas à vos ancêtres et vers le haut à des croyances, ni ligne horizontale vous rattachant à un territoire et une culture. Vous - au croisement exact de ces lignes - un électron libre, libéré de toutes ces entraves. Et si, un jour, une année, pas très loin de cette fin qui s'approche à grands pas, le pays, votre pays, votre minuscule bout de pays vous rattrapait ? …



  1. D'où monte ce bruissement ? (ou « Ecoute la carte murmurer d'anciennes histoires d'aujourd'hui ») :

Une carte anodine, des routes, des villes, rien que du banal. Peu à peu, la carte se met à murmurer, doucement d'abord ; au bout de quelques mois, tous ces chemins bavardent tant, ont tant à dire que l'auteur est étourdi, abasourdi. Du fond des ravins, en lisières de bois, de chaque clairière, du plus petit cours d'eau, de chaque pierre, des animaux près du tas de fumier et même des tombes recouvertes de lourdes pierres tombales depuis tant de temps, montent des histoires tues.



  1. 100 000 vies sur une ancienne carte :

Comme dans les rêves, des souvenirs se croisent et s'entrecroisent quand on suit des yeux les routes de la carte. Le temps n'existe plus, vous découvrez des millions de vies parce qu'il y a là, à la fois hier, aujourd'hui et demain ; vous n'êtes jamais seul, votre vie se mêle à celle de tous les autres, vos gestes s'entremêlent, vos pensées se fécondent, vos vies rejoignent le grand cours de la vie. Tant de vie, tant de temps en une seule vie, si peu de temps sans savoir le commencement ni la fin, on embarque accompagné, on est des milliers.



  1. Imprécis de géographies passionnelles :

Nez au vent, sac en bandoulière, esprit léger, vous embarquez pour une balade dans ce paysage familier ; vous connaissez chaque tournant, chaque arbre, chaque maison, à peine si les volets ont été repeints durant toutes ces années ; même les nuages au ciel semblent être au rendez-vous, identiques. Vous réalisez que ce paysage c'est vous, vous n'êtes rien d'autre que ce paysage, vous en êtes sa transsudation.



  1. Ces chemins qui pénètrent dans l'épaisseur du temps :

Qui a dit que les chemins nous emmènent loin dans l'espace, que « tous les chemin mènent à Rome » et qu'il suffit de mettre un pied devant l'autre pour avancer dans le territoire ? Et si les chemins, à l'inverse, nous conduisaient à l'intérieur du temps, s'ils étaient des machines à remonter le temps ? Peut-être suffit-il de leur laisser la parole.



  1. Tous ces inconnus qui circulent dans mes veines :

Vous vous croyez seule, vous êtes tranquillement assise seule avec vous-même et décidez de réfléchir une bonne fois pour toutes « Mais, qui suis-je ? Qui suis-je donc à la fin ? » … et voilà que se mettent à bruisser une voix, puis deux, puis d'autres se mêlent au concert appelées par les premières. Au bout du compte, après quelques heures, vous êtes une foule dans ce fauteuil, tous sont venus. Vous êtes une somme.



  1. On n'en aura jamais fini avec ces vies 11) Voix emprisonnées (ou « Ces voix qui sont miennes) 12 ) La carte des visages perdus 13 ) Egarée dans ce coin de pays 14) Ecoute la carte murmurer d'anciennes histoires d'aujourd'hui 15) Intimes territoires :

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