lundi 4 mars 2019

méditation floue

Dans le battement d’une attente, sous le vent ou la lampe, se trame ce goût de caduc à errer dans les marges avides d’un jadis qui s’extrait des friches, des doutes incessants de l’encre et de ses ratures , d’un passé convoqué aux hasards de courants, des petits à coups sur les flancs de la feuille. À ras de souffle, les ombres s’allongent dans la contemplation de leur silence et soulèvent des averses de riens sacrés, grain à grain desquamés, dans l’égarement, jusqu’au blanc. Des visages, entre matière et forme, souillés des débris du néant naissent à nouveau dans le flou, délabrés mais rendus à eux-mêmes. Oui, faire naître à nouveau par frottements de ces houles, faire revenir des revenants, dévoiler les frôlements d’ailes d’une langue à petites lèvres, faire flou en un hors d’encre, déborder de l’informe, du précaire, du brouillon de l’œil puis faire la mise au point face au vide qui arrive comme l’éclair, à la limite du cri, source secrète d’une joie dissonante.

2 commentaires:

Ange-gabrielle a dit…

C'est fabuleux l'écriture, comment avec et à partir des mots des autres, on retombe sur nos thèmes, nos obsessions.

Linette a dit…

On a tellement envie de la suivre cette "Méditation floue"!