lundi 23 novembre 2009

sans voir

nuit,
ville la nuit,
dans les villes de nuit,
marcher,
déambuler,
quand le ciel passe au noir,
parcourir la ville,
courir les rues,
quand tout s’assombrit,
s’assoupit,
se calme ;

une nuit,
jouer aux «yeux bandés» dans la ville,
accrochée à un bras qui me guide,
m’entraîne,
en essayant de me perdre,
et moi,
mettre mes sens aux aguets,
une odeur de foin ?
la rue du poisson ?
des pavés ?
mes pieds remarquent les reliefs du trottoir,
l’inclinaison des rues,
la pente ;
percevoir d’autres sons,
grésillements d’éclairages publiques,
invisibles ;
surtout ne pas me perdre,
garder mes repères,
allumer mon «système de positionnement global»
sens de l’orientation sur chemin urbain,
visualiser mentalement le fil du parcours ;
du noir devant les yeux,
je sens mieux la nuit,
la ville,
ma ville ;

bientôt, on me fait toucher une chose,
et puis,
j’entends la question attendue,
«où sommes-nous ?»

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