vendredi 10 janvier 2014

le temps qui passe

 N'ayant pas écrit à l'atelier (il n'y avait que les chats qui me venaient à l'esprit et c'était délicat d'écrire la-dessus sachant que vous êtes tous des amoureux de ces animaux et que je risquais le lynchage...), je me suis mise au travail...

Je hais les horloges. En premier lieu, parce qu'elles sont cyniques et méthodiques. Elles fonctionnent à un rythme qui ne me convient pas. Tic-tac, tic-tac, tic-tac... j'aimerais un toc de temps à autre ou un splash, ou plus précisément un arrêt sur son, une horloge emplie de plages de silence. Lorsque le tic retentit, on ne peut qu'attendre le toc et cette attente, si brève soit-elle, prend toute la place de ce temps qui file à si vive allure. Ce rythme infernal se met à résonner en moi et même les battements de mon cœur doivent se mettre au diapason sous peine de mort imminente. Me voilà à guetter chaque battement, chaque geste, chaque pas pour qu'il s'adapte au rythme du temps qui cogne.
La seconde et principale raison qui m'incite à haïr les horloges, c'est qu'elles me murmurent des choses à l'oreille que je n'ai pas envie d'entendre :
dépêche-toi, tu n'as rien fait aujourd'hui, tu vas bientôt mourir, la vie n'est pas éternelle, tu as encore perdu ton temps, bouge-toi un peu, encore une heure de perdue....
A chaque seconde qui claque correspond un coup de poignard qui me lacère d'images mortifères : la grande faucheuse qui guette, un robinet qui goutte – je sais çà n'a rien à voir, mais c'est stressant - , une bombe qui va exploser, le gros réveil de la tante Eugénie qui même enfermé dans un placard à double tour continue sa rengaine tueuse, et la main posée sur son pouls à la recherche d'un battement....
Alors je me jucherais volontiers, tel Philibert Besson, sur le sommet de la grande horloge qui gère l'univers, non pour haranguer les foules, mais pour à coups de pied stopper net le mécanisme de la fuite du temps. Et une fois cette destruction réalisée, je ne conserverai que les cadrans solaires qui eux sont pleins de douceur puisque l'ombre les caresse....

2 commentaires:

Ange-gabrielle a dit…

A l'exercice qui consiste à lire le texte et à en deviner l'auteur, il m'a fallu relire et ... finalement donner ma langue au chat. J'en reste "sonnée", comment as-tu fait ? Bravo, c'est une vraie réussite

Lìn a dit…

superbe texte, et j'attends celui sur les chats aussi, si si....