mardi 2 février 2016

ON PARLE DE MOI.

     On parle de moi dans les jardins de l'imparfait
dans un sens qui n'est que figuré
au passé qui n'est plus jamais simple.
     Sous les frondaisons
qui ne sont plus  si vertes roulées
dans des chandails à motifs ajourés
piquées de souvenirs filant les mauvais jours.
     Dans les cabinets d'aisance
ou peut -être de curiosité
à virgules ou à points feutrés
avec la langue en suspension
les yeux tout  en interrogation.
     Sous les lazzis les quolibets
les rires goguenards et gras
elle a joui ça m'étonnerait.
     Dans les salons
à mots couverts
à mots voilés
en demi-teintes fatiguées
les paupières tombant à moitié.
     Dans un vocabulaire choisi
entre perruche et canari
entre argentique et numérique
maille à l'endroit maille à l'envers
entre la violence et l'envi.
     Dans le vouloir tout conjuguer
les modes les temps accorder
mais obligeance est de constater
je ne peux être et avoir été.

1 commentaire:

Ange-gabrielle a dit…

Quel texte émouvant et quelle belle écriture. Tu écris de mieux en mieux d'année en année et de séance en séance.Mon écrivain préférée