Un monde circulaire, assez statique où les choses changent lentement et reviennent avec une certaine circularité, régularité. Monde harmonieux, naturel.
Voilà ce que m’évoquent ces fleurs séchées sur couronne d’osier. Une vie où l’homme est encore très près de la nature, plante, récolte, fait sécher puis fabrique de ses mains la plupart des objets qu’il utilise. Lieu de vie et lieu de travail, temps de vie et temps professionnel se chevauchent voire se confondent. Je fabrique mes paniers de l’osier que j’ai récolté puis trempé dans l’eau avant de le tresser, assis près du feu dans ma cuisine, l’hiver quand aucun autres travaux extérieurs n’est possible. Je me chauffe avec le bois que j’ai coupé, tronçonné, transporté, et me nourris de ce que j’ai semé, du lait et de fromages que j’ai transformés. C’est mon voisin qui fabrique lui-même les pâtes et baratte le beurre. Mon cousin, lui, modèle l’argile des marmites, assiettes dans lesquels je mange et je chante sous l’effet du petit vin que nous donnent les vignes.
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Quel contraste avec cette rue-tunnel, où l’homme n’a plus du tout de contact avec la nature, les arbres, le ciel, la terre ; où il foule le béton, ne voit plus les saisons se profiler, mais y est subitement plongé, cerné de toutes parts de murs verticaux qui l’étouffent, le font paraître minuscule et tellement insignifiant. Monde totalement artificialisé où circulent des hommes tous identiques, entourés de machines, voitures, vitres, béton. L’être humain a t-il développé une maladie auto-immune, est-il devenu son propre ennemi ? Pour s’échapper, il leur faudrait grimper le long de ces hautes murailles sans aspérités. Je les imagine suffoquant à la recherche d’un peu d’air, d’un peu de fraîcheur, d’un peu de silence aussi ; mais où se cacher ? Tout y est lisse, fonctionnel. Où est le cercle, la courbe , la couleur , la niche ? Un brin d’herbe, au secours je cherche un seul brin d’herbe qui aurait échappé au béton, ne vois qu’arbres en pots, mutilés, alignés, au garde à vous le long de trottoirs rectilignes. Je ne vois nulle trace de vie, de bonheur. Nos coeurs vont-ils devenir aussi secs que ce béton ?
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De
l’espace, de la verdure, des enfants, tout un groupe d’enfants
dans une vaste étendue regardant le ciel et souriant à la vie, la
saluant. L’espoir, l’air respiré à plein poumons, les bras
grands ouverts près à accueillir tout ce qui se présente, les
couleurs explosent comme un arc en ciel, seul l’adulte à droite,
statique, ne participe pas à la liesse, immobile, spectateur passif.
Ils saluent le ciel, ils crient leur joie d’être ensemble, d’être
vivants, de n’être pas enfermés, libres de pouvoir courir. De
très jeunes enfants semblant nous interpeler « Vous avez vu,
on est là, on exulte, on jubile, la vie est en nous, bouillonnante.
Laissez-nous agir, rêver, avoir des utopies. On n’en veut pas de
votre vieux monde, laisser nous arpenter l’espace, ouvrir des
brèches, nous seuls avons le pouvoir de sauver le vivant » Ils sont
aussi beaux et fragiles que notre planète, ils sont la seule
aventure qui nous reste.
2 commentaires:
Comme je suis heureuse de te lire avec régularité ici! Et le partage de ton univers fait beaucoup de bien...
Je ne sais pas si je tiendrai longtemps, je me suis encore lancé dans une autre aventure : la préparation pr le mois de juin d'une déambulation " théâtre de rues" ds les rues de Bourdeaux avec des habitants de ts âges+ un déménagement de + au printemps !!!
Merci pour tes consignes si inspirantes
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