lundi 24 novembre 2025

L'oeil et la source / 11bis/ Imprévisible

 

  

 

Comme pour aiguiser la vision que l’on a du réel, toucher l’écorce de l’arbre, en tâter la rugosité pour qu’elle s’imprime dans la peau de la paume et fasse circuler plus loin encore, dans les replis internes du corps, cette vie que l’on sent vibrer sur les troncs des arbres, et ressentir que l’ordre des choses peut se remettre en place si l’on tente quelque chose. Dans le dedans de ce qu’on nomme soi, une sensation de plénitude, et même si on réfléchit bien aux mots que l’on emploie, on pourrait parler d’un sentiment d’amplitude, comme si notre cage thoracique s’était écartée et, dans cet espace augmenté, encore plus d’air pouvait pénétrer, plus de perceptions s’affiner avec une sensibilité intensifiée. Les pulsations du cœur amplifient leurs battements et donnent aux pensées un champ plus vaste de tremblements. Un paysage intérieur s’étend sous ce regard. Quelque chose de plus ample que le réel où avancer. Une architecture différente du lieu prend forme, une géographie creuse des sillons nouveaux, délimite de nouveaux lieux qui s’illuminent d’une manière différente. Une transhumance, de celles que l’on n’espérait plus, cherche à se faire jour. Continuer alors à écrire pour se recommencer, pour mettre en mouvement d’autres enfantements sur le seuil de paysages nouveaux. Aux marges du regard, un horizon où accrocher les songes dans le trouble de ce qui est en devenir. Trouver dans les replis du grand livre de nos existences, dans les pages déjà tournées de la vie, la langue qui saurait dire ce qui est en train de se produire, une langue inédite. Une langue trouble, délivrant des pépites surgissant d’un ailleurs dont on ne sait rien, élargissant l’espace du jour et donnant à voir ce qui est le plus secret. Il ne reste qu’à déchiffrer ce qui est éparpillé sur les marges de la page, ce qui est mais que l’on ne voit pas toujours, ces lambeaux de pensées qui cimentent chaque être, et qui restent dissimulées longtemps, et soudain par des chemins imprévisibles, se laissent contempler. À l’intérieur de ce paysage, des points d’incandescence à fixer, sur lesquels concentrer le regard, et vers lesquels se dessine une possibilité de chemin. À l’intérieur de ce paysage, inscrire un ciel bleu, et une silhouette qui marche en traçant ce nouveau chemin espéré depuis tant de temps. Cela sinue encore, comme ces longues phrases dont on ne vient pas à bout, car les lignes droites n’existent pas. Dans la peau de l’écorce sommeillait l’élan.


samedi 22 novembre 2025

L'oeil et la source/ 10 bis/ Indéfini

 

     

Bruits et lumières engloutis, se contenir, s’enserrer, se complaidans le refuge silencieux de son enclos. On peut y dresser l’inventaire des ailleurs auxquels on n’a plus accès, ou plus la nécessité de s’y rendre, mais on sent bien qu’ils sont présents en soi et qu’ils continuent de dispenser leurs bienfaits au-delà de notre présence dans le réel. Dans la substance trouble du songe, il y a une autre vie qui se profile où des figures effilochées se suspendent, empruntent des voies de secours pour parvenir jusqu’à nous. Bien à l’abri dans cette grotte, tout peut encore se tramer : du passé il peut se tisser des lendemains et la vie continuer de se tresser et de chercher et explorer sa voie vers l’indéfini. Plus rien ne fait frontière. L’esprit arpente une géographie intérieure, se rassasiant de paysages incrustés à la mine de plomb, tatoués sous l’envers de la peau et qui, encore vifs, poursuivent leur suintement intérieur. De leur épanchement, naissent des forêts, des rochers infranchissables pour la stature de l’enfant, des espaces où se perdre, des lieux mobiles avec les souvenirs qui les font revivre. L’espace du dehors revisité depuis l’espace du dedans. Et ces lisières à peine effleurées, estompées d’un voile dont on n’a plus envie de lever le tulle pour donner à voir ce qu’il cherche à cacher. Entre le dedans et le dehors, il n’y a plus de frontières ; des images se dressent laissant deviner le parcours d’une vie, ses méandres et ses lignes droites, ses creux et ses promontoires, ses lacs de sérénité et ses mers à la houle provocatrice. Derrière les volets clos d’une cartographie intérieure, un sentiment étrange d’une intense présence qui ne s’est pas dissoute au fil des ans et des pérégrinations. La fillette d’avant, celle d’un lointain passé, celle qui se posait des questions mais ne parlait presque pas, celle qui restait emmurée dans ses soliloques, celle traversée de silences toujours plus amples, est toujours là, dans cette mémoire fragmentée d’une femme assise près d’une fenêtre, buvant un café, songeant à ce chemin, dont elle a parcouru bien plus de la moitié, et sur lequel surviennent encore, malgré les angles morts qu’il reste à dépasser, de denses appels de vie, des passages encore à franchir, même si la falaise ultime se rapproche chaque jour davantage. Intérieur irisé d’un jadis dont il n’est pas possible de se défaire et qui éclaire ce vers quoi les pas doivent désormais se diriger.


mardi 18 novembre 2025

VIII  -  VOIR  -  CHERCHER où TROUVER.     (VIII  BIS )


   La grille rouillée roule ses yeux ardents sous leurs semelles meurtries. La longue marche a épuisé leur légèreté et leurs pas sont les larmes des coups reçus enfouis sous leurs cicatrices à corps ouvert. Le silence emmure les lèvres vrillées par la souffrance et le temps accélère la douleur des non-dits. Plus rien n'affleure à la surface des sentiments. Même la haine a suivi l'envol des oiseaux . Elle s'est muée en une traversée diagonale de la frayeur pour échapper à la résurgence du mal. 

    VII  -   CHERCHER   -  VOIR où TROUVER.     (VII   BIS )

   Le goéland sur son nuage
gardien du sable
gardien de l'eau
son oeil glauque et perçant
reflète les incertitudes 
du monde.
Petit Pouvoir
au-delà des luttes intestines
Sa solitude vulnérable
n'en fera qu'une bouchée
sous les incisives grotesques 
de l'Univers
ensorcelé
combat des chefs
yeux révulsés
par l'appât du vide
du rien qui servent tout
Il s'accroche à la certitude du ciel
à sa noirceur qui n'existe 
que par l'aiguille de Lumière
qui traverse les nuages
 de la nuit
L'Aiguille-Espoir.


 

 

 VI  - VOIR  - CHERCHER où TROUVER.   (VI  BIS)


    L'horizontal
entre le ciel et l'eau
Figure géométrique
Figure équilibriste
mais maintenir
se maintenir
sous les ciels laiteux
Ne pas poser bagage
Fendre les vagues
Guider sa barque
sur les strates de l'eau
Elire la nuit épistolaire
pour réécrire sa vie
Pouvoir encore rêver
et voguer, voguer
sans vague à l'âme 
à l'abri des maisons endormies
Enfin pouvoir aimer
à portes grandes ouvertes.



 

 

 

V - VOIR - CHERCHER où TROUVER.  (V  BIS)

(pour les photos, voir Version 1)

   Vouloir s'évader des eaux troubles confondant les rochers, les poissons, les ombres des grands fonds et tous leurs démons de l'oubli relève de la magie du corps à vouloir vivre à tout prix, surgir, émerger, prendre les vagues dans ses bras et se traîner sur le rivage. Le sable offre sa couche profonde, tendresse, caresses assurées. Un bras se lève et la main pointée vers le ciel la falaise s'entrouvre, laisse passer une silhouette étonnée, remplie d'une rage joyeuse. Les pieds nus flottent au-milieu des grains blonds-cendrés, entonnent une valse silencieuse d'abord étourdissante ensuite de la tête et du coeur. Dès lors, elle ouvre les portes des rocs engrillagés et le chemin dans la campagne hospitalière sinue sous la lumière d'un matin prêt à offrir le gîte à un corps révélé. Fermer les yeux, respirer, savoir que l'on peut exister.

lundi 10 novembre 2025

L'oeil et la source/ 9bis/ Insaisissable

 


 

 Quand l’insaisissable d’une pensée cherche un chemin, une échappée pour pouvoir s’énoncer. Alors pour commencer, il s’agit de créer une ouverture pour sérier le propos. Mais commencer n’est pas le mot qu’il convient, car cela vient de plus loin que devant cette image d’une ouverture sur un paysage ou sur quelque chose que l’on devine ou que l’on aurait envie de voir. Des bruissements de pensées existent dans l’amont qui se révèlent sans doute face à ce qui est regardé. Bien avant que des mots s’écrivent il y a eu un mouvement intérieur qui, confronté à la force de l’image, se coagule dans un fragment qui, parfois s’apparente à un vertige. Ici c’est le cadrage qui importe, avec cette succession de parois qui cernent l’ouvert, qui ceignent la mise en place d’une pensée dont on peine à la mettre en mots. Ce qui va naître alors était déjà dans les limbes mais ne se savait pas être en état d’être pensé et encore moins dit ou écrit. S’ensuit un mouvement ascendant de mots qui s’articulent et tentent de s’élever dans un équilibre qui n’appartient qu’à eux. Ils se portent les uns les autres, font un exercice d’haltérophilie en tentant de se soupeser les uns les autres pour que tout tienne debout et que la phrase se déploie avec justesse, prenne confiance en elle-même et poursuive son ascension, guidée par la lumière d’un sens qui se révèle au fur et à mesure, et dans l’intention de vouloir aller toujours plus haut, plus loin, presque à notre insu. Et les mots qui s’ajoutent, se greffent les uns avec les autres, intensifient leur emprise en laissant une empreinte dont on n’avait certes pas la conscience avant de se lancer dans cette aventure, ces mots qui s’écrivent, presque sans nous, ne sont là que pour nous faire toucher du doigt ce qui en nous est déjà présent mais dont on n’avait pas encore atteint la lumière qui les irisait. Dans une osmose bleutée, on s’échine à faire naître, à donner une existence, même éphémère et même confidentielle, à ces paroles qui jaillissent d’une intimité dont on ne savait pas posséder les clés pour les libérer, bien calfeutrées entre le visible et l’invisible. Quelque chose était là, qui se faufile, apparaît, disparaît, se murmure, se laisse presque caresser, toucher, épiphanie de l’être en constante mutation, sans cesse à onduler entre ombre et lumière, entre caché et révélé.



jeudi 6 novembre 2025

L'œil et la source/ 8 bis/ Intériorité

 

 

Devenir ce que nous avons à être. Mais par quel chemin y parvenir ? Et de combien de chemins avons-nous la disposition ? Hésiter, divaguer, progresser vers l’être qu’il semble que l’on doit être, ou pourrait devenir. Sans perdre le fil qui relie nos vies qui ne sont qu’un étrange serpent marin, louvoyant entre les écueils . Souvent désorientés, nous flottons, la tête tournée vers un ciel, dont on attendrait beaucoup plus qu’il ne peut nous donner. Mais c’est en soi que la réponse, si tant est qu’il y en ait une, ne peut se manifester que dans une extrême intériorité, et non plus comme dans les grands récits bibliques dans une surpuissance de manifestations qui font résonner terre et ciel, où le Créateur lui-même intervient. On ne peut pas recevoir du dehors ce que l’on a à vivre. Déporter alors son regard vers du plus infime, vers ce qui peut insuffler la mise en route du pas sur ce chemin intérieur, sans lequel nous n’arriverons à rien. Il est un peu obscur, peut-être en noir et blanc, car pas encore irisé des bleus de l’espérance. Il faut se laisser amorcer, que la peau accepte d’être piquetée des multiples sensations.  Ce qui nous a articulés avant a son poids, un poids déterminant sur ce qui sera après. L’arbre vers un devenir cherche sans fin la lumière dont il a la nécessité pour poursuivre son existence. Ses branches se tendent, luttant contre l’ombre qui s’insinue et gagne peu à peu. Et l’appel que l’on a cru ressentir d’une lumière plus grande, d’une vie plus ample, l’a-t-on vraiment entendu, ou se l’est-on fabriqué, pièce à pièce, pour se regarder en face aux petits matins d’une vie qui avance à pas comptés en direction de son estuaire. On le sait que l’advenue d’un bleu pénétrant, recouvrant ciel et terre, irisant jusqu’à nos ombres qui s’étaleraient paisibles sur le rivage, où nous accosterions emplis de cette sérénité vers laquelle on a couru tout au long de la vie, nous avancerions droits, sûrs de ce qui a été vécu, oui ce bleu pénétrant nous ravirait, où l’on serait dans une sorte de corps à corps avec lui. Mais où trouver le passeur pour nous guider, où trouver la silhouette salvatrice d’un Virgile se tenant là, à l’entrée de la forêt obscure où nous sommes déjà sur son seuil. Alors l’écriture pour aller chercher dans les quelques recoins de nous-mêmes et vouloir donner sens

mercredi 5 novembre 2025

11/V1 et V2 Tenter de s'annuler soi-même et ne pas y parvenir

           

Version1

Bien sûr je connaissais la pipe qui n'en était pas une, la pomme que personne ne pouvait croquer même pas Ève en rêve

Lors d'une exposition à paris, ça avait été une révélation : les titres des œuvres de Magritte font la moitié du travail ils interprètent au-delà de l'image, révèlent le mystère. Mon tableau préféré c'était Le Thérapeute. La silhouette d'un homme vêtu d'une cape-voile avec à la place de la tête et du tronc une cage dont la porte est ouverte, avec l'une des colombes déjà dehors, comme quand on fait une photo, le petit oiseau peut sortir. Figer l'instant de la révélation comme la photo de Harold (voir texte 3)

La parole plus que l'idée veut surgir, l'image révèle.

L'autre colombe est encore dans la cage, l'autre parole, hésite encore. Peut-être qu'elle n'est pas prête à se libérer.

Dans le film le Peuple Migrateur, vu récemment au cinéma, la liberté conquise fait hésiter aussi le bel ara, qui avec sa patte, a tourné la tourniquette et ouvert la porte de sa cage, où avec d'autres animaux, ils sont prisonniers, entassés dans une pirogue. Au moment de retourner dans sa forêt, il n'en croit pas ses yeux, il hésite un court instant puis s'envole.

Je suis dans le bleus de ces images, comme les oiseaux, à quelques milliers de mille ou de pieds ou d'ailes, nous survolons les Alpes, dans ce gros volatile vrombissant. OIseaux migrateurs, nous allons voir la Baltique, goûter la lumière de la Neva. Il y a 18 ans exactement. à Saint-Petersbourg, à cette époque de l'année, ce sont les NUITS BLANCHES.

Pendant 13 ans dans sa cellule obscure, Carlos Liscano écrit dans sa tête, les nuits blanches et les jours noirs, rien ne s'oppose à la nuit, rien ne la distingue du jour non plus. Il écrit l'histoire du corbeau blanc, une histoire qui a pour point de départ une nouvelle de Tolstoï. Un corbeau noir se peint en blanc pour ressembler à un pigeon, qui est une espèce selon lui qui a plus de facilité pour se nourrir, qui est mieux accueillie.

« Nous sommes comme dans une cave et il n’y a même pas de soupirail » (Magritte)

Sa tête est un nuage qui s'agrège de mots et les fait plus tard retomber en pluie

Le nuage traverse la porte de la prison

Le nuage se cogne aux montagnes

Le nuage traverse la mer.

Le corbeau blanc revenu chez les corbeaux noirs n'y a plus sa place.

"On ne percevait plus que la rumeur de la fuite"

Les corbeaux, comme les nuages aiment cette vie errante et parfois, pour se reposer inventent des histoires ou se transforment en buée.

( 4 juin 2025)

Version 2 *********************************

V2

Si j'étais corbeau blanc parmi les corbeaux noirs ? parfois je pense à ça ?

Dans un pays où ma couleur de peau ne serait pas majoritaire ?

Si je devenais aveugle, parfois je pense à ça : ET si je devenais aveugle ?

Ou bien si par quelque circonstance exténuante, j'étais enfermée moi aussi dans un cachot ? Si je devais ne compter que sur mon for intérieur ?

Si je devenais pure pensée, nuage au-dessus des Alpes dans le jour polaire

où la lumière  

aveugle et fait sentir des grains de sable dans les yeux.

Si ma mémoire se dissolvait dans la sénilité ?

je regarderais à l'intérieur de moi, je deviendrais quelqu'un d'autre aussi

 

Est-ce que penser les images serait comme rêver et se souvenir de son rêve à peine éveillée ?

Est-ce que dans ma mémoire fragmentée,

penser les images serait comme construire des histoires 

avec les quelques mots qui me resteraient ?

 "j'ai eu des images belles et terribles de la parole, des images que je n'ai jamais réussi à piéger sur le papier"

 Tourner les pages de mes albums photos, classées suivant différents critères : famille, amis, vacances, heures de gloire, la joliesse de mes 30 ans, la certitude de mes 40 ans, les moues de mon enfance... quand j'étais corbeau blanc parmi les pigeons noirs.

De tous ces souvenirs quelles images voudraient bien traverser les membranes de mes méninges si souvent endolories ?

Les images seraient-elle sages ? silencieuses ? quelles histoires raconteraient-elles ? des fictions ? des inventions ? ré écrirais-je l'histoire à mon avantage ?

 "la vérité dépend de la façon dont on la raconte"

 Et au moment d'atterrir, comme dans ce rêve que je fais souvent ? quel paysage quelle image choisirais-je de laisser de moi ?

Comme le nuage de Magritte, ma pensée d'image traverserait-elle la porte, ou comme celui de Tchernobyl s'arrêterait-il à la frontière de mon inconscient ?

 Tout à l'heure à la pharmacie je demande un produit dont j'ai oublié le nom commercial et que je décris comme étant conditionné dans une boîte bleue et blanche ;  quand je retrouve enfin son nom et qu'on me soumet la chose, la boîte est orange et blanche ; et l'a toujours été.

Comment faire confiance aux images dans ma tête ? je pense que l'image est bleue parce que le produit vient de la mer et que la mer est bleue, et s'il venait du ciel ?

 Parfois j'aime regarder les films (qui ne marchent pas sur la plage) avec les sous-titres pour sourds et malentendants ; les sous-titres de couleur rose qui décrivent les bruits (porte qui grince, chien qui aboie) me plaisent particulièrement. Pour les atmosphères, tout une gamme d'adjectifs subjectifs qui ne correspondent guère à la musique que j'entends et bien sûr au moindre crépuscule, le cri de la chouette ou du hibou, un son qui colle à l'image et me fait le guetter à chaque fois

Faire parler les images, faire aussi parler les images silencieuses, comme dans un sténopé de Diane Lentin interviewant des femmes sur le silence qui les contraint

"la vérité dépend de la façon dont on la raconte"

"j'ai eu des images belles et terribles de la parole, des images que je n'ai jamais réussi à piéger sur le papier"

 (les phrases entre guillemets et en italique sont tirées du livre de Carlos Liscano)