Devenir ce que nous avons à être. Mais par quel chemin y parvenir ? Et de combien de chemins avons-nous la disposition ? Hésiter, divaguer, progresser vers l’être qu’il semble que l’on doit être, ou pourrait devenir. Sans perdre le fil qui relie nos vies qui ne sont qu’un étrange serpent marin, louvoyant entre les écueils . Souvent désorientés, nous flottons, la tête tournée vers un ciel, dont on attendrait beaucoup plus qu’il ne peut nous donner. Mais c’est en soi que la réponse, si tant est qu’il y en ait une, ne peut se manifester que dans une extrême intériorité, et non plus comme dans les grands récits bibliques dans une surpuissance de manifestations qui font résonner terre et ciel, où le Créateur lui-même intervient. On ne peut pas recevoir du dehors ce que l’on a à vivre. Déporter alors son regard vers du plus infime, vers ce qui peut insuffler la mise en route du pas sur ce chemin intérieur, sans lequel nous n’arriverons à rien. Il est un peu obscur, peut-être en noir et blanc, car pas encore irisé des bleus de l’espérance. Il faut se laisser amorcer, que la peau accepte d’être piquetée des multiples sensations. Ce qui nous a articulés avant a son poids, un poids déterminant sur ce qui sera après. L’arbre vers un devenir cherche sans fin la lumière dont il a la nécessité pour poursuivre son existence. Ses branches se tendent, luttant contre l’ombre qui s’insinue et gagne peu à peu. Et l’appel que l’on a cru ressentir d’une lumière plus grande, d’une vie plus ample, l’a-t-on vraiment entendu, ou se l’est-on fabriqué, pièce à pièce, pour se regarder en face aux petits matins d’une vie qui avance à pas comptés en direction de son estuaire. On le sait que l’advenue d’un bleu pénétrant, recouvrant ciel et terre, irisant jusqu’à nos ombres qui s’étaleraient paisibles sur le rivage, où nous accosterions emplis de cette sérénité vers laquelle on a couru tout au long de la vie, nous avancerions droits, sûrs de ce qui a été vécu, oui ce bleu pénétrant nous ravirait, où l’on serait dans une sorte de corps à corps avec lui. Mais où trouver le passeur pour nous guider, où trouver la silhouette salvatrice d’un Virgile se tenant là, à l’entrée de la forêt obscure où nous sommes déjà sur son seuil. Alors l’écriture pour aller chercher dans les quelques recoins de nous-mêmes et vouloir donner sens

1 commentaire:
Ce soir, je rentre de 3 jours de l'Arche de St Antoine où ns étions 45 à réfléchir, jouer, écrire, dessiner, danser, sourire, échanger ... sur le thème "Vieillir, une métamorphose". Je t'assure que nous étions entourées (il n'y avait que 3 hommes, je me permets donc d'utiliser le féminin) de bleu, assises sur un arc en ciel, les deux pieds bien ancrés dans une solide assise corporelle, psychologique, relationnelle et spirituelle. Je rentre à la fois rajeunie, sereine ; bien consciente que cette période de ma (notre) vie, la vieillesse, appelons la par son nom, est une opportunité, un passage obligé pour cesser de se contenter de ne regarder qu'en avant de soi mais pour ouvrir tout grand ce sac à dos que je porte depuis des années, car maintenant il n'y a plus d'échappatoire. C'est le moment, ou jamais "d'ouvrir la porte", d'accueillir ce qui vient à nous, (on est vivant jusqu'au bout, on ne pose pas ses valises), de faire confiance. C'est depuis la début que je suis confrontée à ma finitude, pas de maintenant, mais maintenant je n'ai plus le choix. La seule façon de faire face, c'est faire une cure de gratitude, pour tout ce que je suis, ce que j'ai reçu, ce que je vais mettre en oeuvre pour me sentir plus vivante
Je souhaite vous transmettre à toutes cette joie, n'est-ce pas cela "bénir" (littéralement "vouloir du bien)
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