Je l'aperçois de loin. Son visage rubicond illumine l'autobus et reflète son amour de la bonne chère. J'ai aussitôt la certitude que c'est un bon vivant, ses oreilles d'elfes et sa bouche pleine de dents me disent qu'avec lui on ne doit pas s'ennuyer. Sa tignasse hirsute ajoute une touche de gaieté d'autant plus qu'elle est rousse, j'imagine aussitôt tous ses poils ensoleillés s'il était dans mon lit. Pas de sourcils, son visage en paraît encore plus étrange. Comment ne pas le remarquer ? Tout en lui penche à dire qu'il est un être original, son nez en trompette me joue de loin un petit air de jazz. Hop ! Je me glisse entre les usagers de cet autobus, essaie de m'approcher de ses pommettes frondeuses quand ... brusquement, le chauffeur freine et ... je tombe dans ses bras.
Texte écrit lors de jeux d'écritures au dernier atelier chez Béa