mercredi 15 août 2018

la force de la carte

quand tout est chamboulé, qu'il n'y a plus rien pour se raccrocher, quand les prises cèdent, que le gouffre là derrière le lac s'offre à soi... oui, il faut bien sauter (symboliquement parlant), aller ! va !


  sauter dans le vide du ciel.

Maintenant, perçois-tu malgré ton chagrin, cet aigle blanc qui suit les souffles, sans aucun battement d'aile, sans effort, et te montre le chemin, t'invite à faire comme lui ? Il se rapproche de toi, te regarde, fait de grands cercles autour de ce petit être que tu es, ce petit moustique. Tu n'es pas une proie pour lui (il préfère dénicher les bébés marmottes frileux et peureux). Il observe ta maladresse, ta fragilité née de la plus profonde des solitudes.

Il te dit que même la mort n'est pas solitude, du moins pour celui qui est décédé, car le défunt a tout oublié. Le vivant, lui, tout minuscule, est mort intérieurement, et malheureusement il le sait. Alors...

Demande-moi, dit l'aigle...

L'aigle répond : tu n'as pas le choix sauf de constater ta finitude. Qui est aussi une infini-tude, car - sais-tu -, derrière la montagne qui bouche ton horizon,  il y a d'autres montagnes et des plaines et des rivières, des cascades, des pierriers... je te le promets ! Bien sûr, de là où tu te trouves, tu ne vois rien, pas encore.
Commence par observer ce pic de pierre dressé très droit : c'est ta résistance  (souvent, trop forte, qui t'a amené à trop souvent accepter l'inacceptable) et puis ce massif au fond: c'est ta force totalement gratuite, généreuse (et qui effraie souvent les autres). C'est tout ce tu es.  Rien d'autre. Mais c'est bien ainsi. C'est suffisant.

2 commentaires:

MarieBipe REDON a dit…

Trouver un petit bonheur par jour. Apprendre sa patience. S'en remettre à ses yeux, à son souffle, aux mots que l'on trouve au fond de soi, et tant qu'ils sortent, et tant qu'ils sont lus par des yeux amis, ça peut aider à faire un pas de plus jusqu'au prochain horizon.

Ange-gabrielle a dit…

Ton texte me touche beaucoup, il me semble que nos 2 textes se répondent et c'est "bien ainsi"