dimanche 20 février 2011

Petit éloge de la rupture 1

"On ne peut écrire que contre les siens, on ne peut qu'être extracomunitario dans l'écriture.
Et je veux prendre pour mienne une langue que je ne possède pas totalement, qui se dérobe sous mes pieds, qui m'empêche une certaine facilité, vernis, bravoure et pirouettes, et m'oblige à aller vers l'essentiel. Et il faudra bien - et c'est ça qui est difficile- que je finisse par trouver mon ton dans cette nouvelle langue. Un ton ou, mieux encore, un son, un pas, ma façon de marcher ; d'ailleurs, l'écriture tient du fonctionnement du corps, du souffle, de la façon de se mouvoir, il suffit d'observer les corps des écrivains autour de soi pour s'en convaincre. Alors je veux bien continuer à m'enfoncer dans ma forêt de doutes ; c'est ça écrire, et ce dans n'importe quelle langue, maternelle ou non."

2 commentaires:

Lìn a dit…

j'aime beaucoup de lien corps-écriture; difficultés d'écriture, difficultés de corps, ou énergies variées d'écriture et de corps, écrire par corps ; qui est Brina Svit?

Marie, Pierre a dit…

je ne la connaissais pas avant de lire ce petit livre que j'ai acheté la semaine dernière à cause de nos textes sur la rupture. Elle est née à Ljubljana en Slovénie. elle habite à Paris, a fait des courts métrages et des photos, elle est aussi danseuse de tango.Elle écrit un même livre d'abord en français et ensuite en slovène