mardi 24 mai 2011

chute d'O

«tu vas dans ton jardin ?»

ce sont

ses derniers mots

pour amortir ma chute

liquide

s’il avait dit

«o

aurais-je dit

«oui»

quelle belle paire de on

nous ferions

à l’improviste

«c’est un secret»

j’ai dit

oui

mon jardinet secret

une porte s’entre-baille

bat au vent

oscille

vacille

se fendille

lattes disjointes

déclavetée

éclatée

blessée

plaie ré-ouverte

encore

tout cacher

en rire

son désir

dormir à la cabane

«en diagonale peut-être»

moi à même le sol

contre la terre

près des pissenlits

cheveux dans l’herbe

ne craindre pas

la rosée

du matin

nuit avec lu luit

au coeur de mon jardin

secret


3 commentaires:

Lìn a dit…

magnifique texte, grande sensibilité, fleur de peau et fleur de rosée

Marie, Pierre a dit…

Comme une bouche ouverte devant la surprise, muette. Texte bÔ à voir et bon à lire. on ne sait jamais ce qu'il y a sous la chute, est-ce une cascade ou un dévissage ?

natô a dit…

un dévissage,
une cascade,
un ruissellement chaud,
et blanche-neige qui recrache le morceau de pomme coincé dans sa gorge ...