dimanche 1 mai 2011

Journée ordinaire

cela commence par une vague au milieu de l’euphorie ; un remue-ménage des tripes suivi d’un léger vertige dans un levant trop brusque ; l’image de la nuit et une porte cochère semi-ouverte ou semi-fermée – affaire de point de vue ; là ce sera devant et semi-ouverte ; tables mises pour une fête ; personne ; quelques-uns arrivent pauvres de quelques bouteilles dans la cour d’immeuble grise et disponible pour l’égaiement ; froideur pourtant sortie du rêve nocturne par la porte semi-fermée ; immersion du présent dans du passé régurgité par la confusion des mots dispersés en semis et lapsus et images brûlées par la nuit ; il y a eu la relecture du journal intime d’une année d’où surgit le mot inavouable dans une réalité refusée durant ces mois de mots saisis sur le vif ; difficile rappel en double simple ; impulsion de dé-écrire d’un clic ‘suppr’ nerveux ; même mort le mot gagne encore de par les résurgences des émotions fébriles en ces semaines cochères sans eau ni en-vie sauf de refermer la tristesse d’un bond définitif et d’aller vers l’autre et malgré cela qui commence ; une vague rappelle l’odeur de la culpabilité /
terminés les mots gris et les formes verbales agonisantes ; le jour d’hui est ordinaire clair comme le ciel de ce printemps aoûtien ; mots ordinaires ; un voisin vient d’annoncer la défaite en joie de son invisible auditeur téléphonique portatif criant puis raccrochant et chantonnant en mettant la table satisfait de sa satisfaction donneuse de peines ; il porte une ombre dans la transparence de l’air : pourquoi des hommes maigres et nerveux s’accouplent-ils avec des femmes graisseuses et lascives ; une affaire d’emboîtement d’âmes malchanceuses ou fainéantes au moment de se réincarner ; le mystère se décale du côté de la laverie automatique ; les machines à laver ont-elles une âme et avec quelles sécheuses s’emboîtent-elles pour la vie /
au creux de la vague au loin près de la bouée jaune ce n’est pas un rocher semi-noyé mais un nageur ; au bas de la vague avortée un monticule de sable mouillé le dissimule progressivement ; enregistrement automatique des images égrainées par le vent ; où cela mènera-t-il sans fin ni transition ; l’odeur qui reste après la lecture du récit du fils de vingt ans décédé subitement est-ce l’insoutenable légèreté de l’être mortel ou l’indécise force de l’être vivant par-delà les dangers ordinaires qu’il courre à chaque respiration ou encore l’étrangeté de la persévérance de cette machine à laver qui en voit pourtant des tissus et des poudres à longueur de tambours/
décidemment je n’aime pas les blondes semi en longueur ; elles me rappellent marine/
cela commence par un clic d’ordinateur ordinaire risquant à jamais l’arrêt subit du disque dur sans tête ni tête-à-queue/

1 commentaire:

Marie, Pierre a dit…

ET PENDANT ce temps-là, je mettais sur mon OUI MES MOI des photos de machines à laver en liberté.
j'aime quand tu haches menu ce présent à double vue, que tu explores tes-les coulisses, et les cous gras, j'adore les coulisses, et les emboîtements de corps pour âmes malchanceuses, les marges, les making off, les sens qui s'accouplent à la va comme je te renifle. Aurions-nous besoin chère Lin, d'un lavage de cerveau, d'un lavage de linge semi sale du passé en famille recomposée décomposée ? ou bien faire du propre avec du sale, au bout de la route scabreuse la machine à laver de l'Oisans, sur tréteaux, comme un spectacle rondement mené face à la montagne, quoiqu'un peu répétitititif, le tuyau d'arrivée d'eau directement relié à l'eau des toilettes publiques, un village en auto-gestion de machine à laver ? rien n'est ordinaire, et combien de fois je me suis dit, quelle merveille cette fleur, cet air, cette sensation. Continue de nous contempler la mer, et de ramener dans tes filets des beautés ultra-marines et sans amertume.