mardi 26 février 2013

mon ours


Du plus loin du passé, assis sur le divan, il condense le temps que l'on a oublié. Au-delà des étoffes qui calfeutrent l'enfance, il y a une parole confiée au silence que l'ombre nous transmet à laquelle on peut croire.

Il était ce gardien dans le jardin des ombres de tous ces souvenirs que l'on entend si mal. Et c'est en trois couleurs que sa vie se décline: le jaune du couvre-lit, puis le rouge du pouf, et pour finir le blanc du mur où il s'adosse.

L'oeil est un peu moins vif, le pelage aussi rêche, absorbant les tristesses et les failles secrètes, son rôle est identique à celui de l'enfance: il écoute, il observe et ne renvoie rien d'autre que le reflet du jour dans la pupille éteinte.

1 commentaire:

Ange-gabrielle a dit…

Tout en alexandrins ! Mazette