mercredi 11 février 2015

PROPOSITION VI.

     Ton visage n'est plus là où le questionnerait le monde. Il s'est assoupi du sommeil si familier à nos corps fourbus quand vient le temps d'éteindre les lumières.
     Un sourire interrogateur et perplexe flotte entre tes lèvres minces: "Tiens, il est déjà venu le temps de m'en aller, j'aurais tellement voulu..." et l'écho d'agiter les ailes de ton nez comme autant de questions innocentes et malignes.
     Qu'attendre de l'au-delà s'il ressemble à la couleur de cire dont on t'a enduit l'épiderme? Le souffle de ta pensée a du mal à en franchir la barrière. Tu transpires des gouttes d'opale et tu pleures.
     Mais tout de suite, des verbes sauvages glissent de tes paupières au sourire moqueur. C'est celui de l'adolescent qui vient de chaparder des pommes, c'est celui du marin qui agite sa main avant son long voyage, c'est le tien qui jette son oeil vif sur tout ce qui l'entoure.
     L'éternité l'étreint et le monde rougeoie dans tes prunelles espiègles.
     Ton visage n'est plus solitude il est l'attente de tous les tiens, il est la forêt de la foule sans nom que tu as croisée un jour quelque part, par hasard.
     Il erre d'une errance que je veux paisible à ton âme endormie.

     Pouvoir te dévisager sans en être inquiétée en temps illimité...

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