mercredi 8 décembre 2021

à huis-clos

à huis-clos bien cloîtrée entre les quatre murs

le regard fixé sur la porte – cet ultime bloc

rempart contre un dehors dont on ne peut plus –

à détailler chaque écharde de bois – morceau de

l’obscur – écorchure du temps – toutes graphies

de pleins et déliés – toute cette ponctuation –

où le front des heures se cogne – ensanglanté –

rester dedans à regarder dehors – ne voyant que

cette répétition de rien – dans chaque fibre de

bois – puisque tout n’est rien – mots gravés là

sur le chambranle de la porte – qui martèlent –

les parois du crâne enserrées entre les mots et

les pensées sous les verrous – porte bien close

 

4 commentaires:

MarieBipe REDON a dit…

Eh ben !

Ange-gabrielle a dit…

En lisant ton texte et plus j'avance dans la lecture, et plus j'étouffe. J'aime les échardes, les écorchures du temps, je les vis comme ouverture et tout se referme. Je me précipite pour ouvrir portes, fenêtres, coeur.
Très beau texte

Laura-Solange a dit…

Vous affolez pas: tout va bien! Ce texte est monté tout seul et ça fait du bien de le poser!!! et cette phrase Tout n'est rien est bien affichée au-dessus d'une porte à T. Je l'ai vue et la vois encore ....

Linette a dit…

Bravo!!!