mercredi 14 juillet 2010

Frisson


Frisson :

Ecrire sur le frisson quand il fait 35° et que souffle un brûlant vent d'ouest peut-il apporter un peu de fraîcheur ? Il y a tellement de frissons.
Celui qui vous court sur la peau quand votre amant promène sur votre corps ses doigts avec la vélocité et la douceur d'un pianiste sur les notes de son clavier.
Celui que procure la douche, quand pour fouetter votre énergie, vous décidez de terminer par un jet d'eau glacée.
Celui qui vous transit quand, sortant du cinéma par moins dix degrés, vous devez attendre trop longtemps l'autobus. Adolescente, j'ai souvent attendu l'hiver le bus scolaire. Sur la gauche de l'arrêt, une petite boîte à lettres jaune, je rêvais de m'y lover entourée d'ouate, tant me rouler en boule m'apparaissait la position idéale pour offrir un minimum de prise au froid.
Le frisson que je fréquente le plus ces dernières années est celui que donne la sensation permanente de fièvre. Tout le corps si fatigué, ou bien certaines parties si douloureuses et depuis si longtemps, l'épuisement découlant de trop de nuits sans sommeil qui en résulte, l'exaspération de la douleur pulsative et titillante déboussolent la régulation thermique. Vous avez toujours froid. Quel que soit le nombre de vêtements , la chair de poule.
35° à l'ombre, le soleil brûlant ma peau, des rayons qui dardent et je ne sens plus la douleur.
Finis les frissons

3 commentaires:

béatrice a dit…

4h du matin je viens de relire une nouvelle fois tes quatre textes que j'avias lu il ya deux jours. l'autre jour avec noelle revaz mous discutions sur l'opportunité de s'autoriser à faire des commentaires mutuels sur nos textes. alors je me risque à t'en faire un. chaque fois que je te lis je suis saisie par des images très belles dans tes textes, la petite boite aux lettre où tu r^vais de te rouler en boule entourée d'ouate est un exemple, certaines tournures très fortement évocatrices et poétiques avec des mots vivantes et charnels que je trouve de grande qualité se trouvent aussi dans les suivants , et je les trouve renversants.et puis il ya à côté d'autres developements plus explicatifs qui viennent casser ce registre et lui ôtent cette unité évocatrice; si je puis me permettre de te donner mon avis, tu devrais ne pas mélanger ces registres. il ya des qualités d'évocation énormes dans ce que tu écris que j'adore, et puis parfois tu diverges sur un aute registre plus prosaÎque ou intellectuel.peut être devrais tu faire ce travail d'élagage ou au moins de séparation des registres, et developper ces qualités d'écriture plus évocatrices d'images que tu possèdes. en tout cas continue. voilà c'était mes commentaires de la nuit, le somnifère commence à agir je retourne au lit, je sais pas si j'ai été bien claire...
ton évocation de la douleur me parlent beaucoup...je suis souvent transie moi aussi...

Marie, Pierre a dit…

ça ressemble à ce que je t'ai écrit en privé suite à la lecture de ton texte sur tes voitures. Trop d'explicatif tue l'évocatif, comme si on donnait la marque de l'encre et celle de l'encrier, alors que l'écriture suffirait amplement, fut-elle écrite sur un clavier d'ordinateur, comme s'il fallait garder la distance alors même qu'on se livre et montrer qu'on n'est pas dupe, et du coup ça enlève de la limpidité et de la force à toutes ces humeurs et tous ces fluides qui circulent de notre corps au bout de nos doigts (je m'inclue aussi dans le bourrage de fioritures !)

Ange-gabrielle a dit…

De Bourdeaux, au seul café "Wifi" où je prends connaissance de tous ces beaux textes (au-dessus) et de vos commentaires.Oui, tu es très claire Béatrice et je sais ce dont tu parles, j'en ai parfois tout à fait conscience, je "sens" bien en relisant que ça passe pas, mais je ne sais pas toujours comment m'y prendre pour dire autrement ou pas dire. Et puis, il y a ce côté, études de philo + petit prof qui me joue des tours. Démontrer, je tombe dans ce travers. En tout cas, profite de tes insomnies pour "dire" et dors aussi cet été