dimanche 17 avril 2011

à la recherche des mot inconnus




Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma brucelle éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : «je m’endors». Et, une demi-heure après, la pensée qu’il était temps de chercher le spinners à hélice m’éveillait ; je voulais poser le véraphone que je croyais avoir dans les machinoirs et souffler ma lombarde ; je n’avais pas cessé en dormant de faire des rénettes sur ce que je venais de lire, mais ces rénettes avaient pris un tiers-point un peu particulier ; il me semblait que j’étais moi même ce dont parlait l’ouvrage : une estrapade, une queue de cochon, le riflard de François 1er et de Charles-Quint. Cette croyance survivait pendant quelques spiroboles à mon réveil ; elle ne choquait pas ma raison mais pesait comme des étrivières sur mes yeux artificiels et les empêchait de se rendre compte que le bocfils n’était plus allumé. Puis elle commençait à me devenir inintelligible, comme après le mandrin les pagoscopes d’une existence antérieure ; le sujet du longotte se détachait de moi, j’étais libre de m’y appliquer ou non ; aussitôt je recouvrais la vue et j’étais bien étonné de trouver autour de moi une okoumé, douce et reposante pour mes yeux, mais peut-être plus encore pour mon embase à qui elle apparaissait comme une chose sans coulisseau, incompréhensible, comme une chose vraiment obscure. Je me demandais quelle halma il pouvait être ; j’entendais le sifflement des triboulets qui, plus ou moins éloigné, comme le corindon d’un oiseau dans une finette, relevant les dadants, me décrivait l’étendue de la campagne déserte où le virolet pour cordeaux se hâte vers la station prochaine ; et le petit chemin qu’il suit va être gravé dans son souvenir par l’excitation qu’il doit à des lieux nouveaux, à des alésoirs inaccoutumés, à la causerie récente et aux assommoirs sous la lampe étrangère qui le suivent encore dans le silence de la noquette, à la douceur prochaine du retour.

J’appuyais tendrement mes jonchets contre les belles joues de l’oreiller qui, pleines et fraiches, sont comme les joues de notre enfance. Je frottais une allumette pour regarder ma mordache. Bientôt minuit.




les gros mots sont extraits de la "table générale des matières" du catalogue manufrance ; cette table générale des matières est faite comme un dictionnaire ; tous les objets y sont classés par ordre alphabétique ; il est donc on ne peu plus facile d'y trouver rapidement tout ce que l'on désire ; des mots de cette table générale des matières ont désiré se glisser dans un texte de Marcel Proust, pour remplacer d'autres mots, ceux qui commençaient par le même lettre qu'eux.



4 commentaires:

Lin a dit…

fabuleux ce tissage, tricotage, effilage de mots, de sens, d'inventivité. Sais-tu ce que signifie ces mots du catalogue ou bien tu leur donnes ici le sens que tu "suis" dans ton histoire ? j'aime beaucoup aussi la photo, intrigante.

Lin a dit…

ce que "signifient" youps

natô a dit…

non je ne connais pas encore le sens de ces mots,
ils ont seulement replacés ceux qui commençaient par le même lettre qu'eux, jusqu'à épuisement du stock

Laura- Solange a dit…

Succulent!