jeudi 30 juin 2011

bipe de brise et d'àlabrise au rize


Je suis allée avec asso Brise au Rize. Y avait une exposition de Dominique Blaise dans tout le lieu. une vraie dans une salle (un aperçu sur oui mes moi) et des bouts de meubles accrochés aux murs ; et dans la médiathèque des cannes à pêche dans tous les sens. J'ai dit que je pouvais fournir une lecture de mouches si ça les intéressait.Mais seulement une à la fois...
à suivre

Feuilleton (suite)

Episode 1 in "Train de nuit pour Lisbonne" P Mercier

J'habite en moi comme dans un train qui roule :


Je n'y suis pas monté volontairement, je n'avais pas le choix et j'ignore le lieu de destination. Un jour du lointain passé je me suis réveillé dans mon compartiment et j'ai senti que je roulais. C'était excitant, je guettais la trépidation des roues, j'exposais ma tête au vent de la course et je savourais la vitesse avec laquelle les choses passaient devant moi. Je souhaitais que le train n'interrompît jamais son voyage. En aucun cas, je ne voulais qu'il s'arrêtât quelque part pour toujours. Un jour brusquement je pris conscience de ce fait : je ne peux pas descendre du train. Je ne peux pas changer de voie ni de direction. Je ne détermine pas la vitesse. Je ne vois pas la locomotive et je ne peux pas savoir qui la conduit, ni si le chauffeur donne l'impression d'être fiable. Je ne sais pas s'il lit bien les signaux et s'il est capable de remarquer une erreur éventuelle d'aiguillage. Je ne peux pas changer de compartiment. Je vois des gens passer dans le couloir et je pense : peut-être est-ce dans leur compartiment tout différent du mien. Mais je ne peux pas aller vérifier, un contrôleur que je n'ai jamais vu et ne verrai jamais a fermé et scellé la porte du compartiment...
à suivre

mercredi 29 juin 2011

Feuilleton


Je ne peux m'empêcher de vous faire partager, ne serait-ce que par des extraits, une époustouflante lecture : "Train de nuit pour Lisbonne" de Pascal Mercier.
Je vous le propose sous forme d'épisodes sur 4 jours. Le premier est très court, juste à méditer. Le reste est un tout dont il faudra, avec impatience, attendre la suite.

"Sur mille expériences que nous faisons, nous en exprimons tout au plus une par le langage. Parmi toutes ces expériences muettes sont cachées celles qui donnent secrètement à notre vie sa forme, sa couleur et sa mélodie."

mardi 28 juin 2011

mots de Erri de Luca

"On tombe amoureux de près, mais pas trop, on tombe amoureux d'un angle aigu, un peu à l'écart, dans une pièce, à côté de toute une tablée, assis dans un jardin où les autres dansent au rythme d'un petit air (...)"

" quand il se mit à mourir rapidement, bien des années plus tard, ce fut parce qu'il avait cessé d'être au centre de son corps"

Erri de Luca, Tu, Mio, Gallimard, 2001 (1998)

jeudi 23 juin 2011

a la brise de

A la Brise de,

Ouragan Alizé je ne sais,
Je vais dormir cet été,
Peut-être comme la cigale chanter.
A l'automne je pense,
Que je pourrais
A nouveau t'écouter,
J'aurais rempli mes greniers
de blé et de vitalité,
Brise laisse moi  t'oublier.

Jeannine de Dallas

Devoir de vacances pour les mouches

La nuit dernière, est apparu dans mon jardin, ce mystérieux message, ce matin, il est encore là et je pense même qu'il pourrait se transformer, d'autres lettres traînent de ci de là

dimanche 19 juin 2011

une mouche sur ta bouche, une mite sur ...

Hier je suis allée au pays des vierges noires, au pays des vierges perchées, au pays où poussent sur les rochers des éminences roses ou grises, c'était ça ou les canons des russes, on a beau être laïques, on peut aussi être pacifistes, l'un ne pêche pas l'autre.
je nous ai allumé une bougie de neuvaine, à l'effigie de Michelangelo terrassant el dragon, mais c'eut pu être à l'effigie d'ange Gabrielle, de Thérèse etc, finalement j'aime bien celle-ci aussi, qui ressemble à une mite, donc, bien alignée avec ses soeurs jumelles, offrande conseillée : 8 euros. J'espère que ça nous fera du profit

600 messages

Lors de la lecture au Remue Méninges, nous en étions à 500. 
Lors de la lecture à la Médiathèque, nous en sommes à 600. 
Lorsque nous en serons à 7000, et que nous lirons au Zénith de New York, nous pourrons dire que nous avons rempli le contrat qui nous liait à nous-mêmes.
Vive Nous !

mardi 14 juin 2011

Heureux anniversaire Mr. Mathieu



Tous les 15 juin, il y avait ma carte de voeux, puis votre voix au téléphone. Attachée aux rites, ce 15 juin déboule dans mon année comme les hirondelles. Je voudrais que l'une d'elles vous porte dans son bec ma lettre d'anniversaire, là-bas, dans l'éternité d'où vous nous observez nous agiter.
Récemment, j'ai fait une bouleversante rencontre : un livre intitulé : « Lettres au hirondelles et à moi-même » de Ramon Gomez de la Serna

D'ici-bas, je vous offre ces merveilleux extraits, à vous, tout entiers dédiés

« Chères hirondelles

Un autre printemps !
Voici que je vous ai vues revenir comme pour m'assurer que le monde tourne et que, par-dessus tout, le devenir persiste.
Vous êtes la joyeuse écriture d'une lettre quand déjà l'humanité s'est faite au régime des condoléances et qu'il faut continuer à vivre et à avoir de l'espoir.
Je m'aperçois que vous êtes l'unique consolation de l'homme, l'affirmation tenace d'un doux anniversaire.
Il n'y a personne à qui écrire ; les lettres se perdent, n'arrivent pas ou n'ont pas de réponse et, cependant, le style épistolaire et sa voix qui console et donne de l'espoir ne doivent pas s'ankyloser et vous êtes là pour ça.
Mais le fait est que vous voilà et que vous êtes la joie du printemps, en même temps que la remémoration, avec vos signes noirs et brefs, du faire-part de décès de l'hiver.

Demi-lunes noires, vous posez sur le ciel une broderie orientale.
Vous glissez sur le zéphyr bleu et quand vous effleurez les eaux lisses de l'étang vous le faites vibrer comme si une note de musique parcourait la sensibilité du monde.
Pour peu que les hommes vous regardent – comme ils vous regardaient jadis -, ils apprendraient l'identité intemporelle du bien réalisé, du désintéressement ennobli en quenouille d'hirondelle, et ils comprendraient la disponibilité envers Dieu et son appel où l'homme s'envole, faisant des S et des cercles pleins d'ivresse.
Comme vous êtes essence d'encrier, vous êtes toujours entrain d'écrire des cartes postales de votre écriture hachée et pleine de post-scriptum. Aussi, dans la crise actuelle de la correspondance privée et pour éviter que ne se perde la confidentialité du style épistolaire, à qui écrire mieux qu'à vous, vieilles et chères amies, qui cautionnez de votre signature le chèque du printemps, vous aventurant parfois à virer à découvert ?
Vous êtes le cachet qui scelle l'envoi des jours heureux. Voilà les hirondelles et les hirondelles ne se trompent jamais, dit-on en vous voyant, mais le beau temps se fait attendre et nous pensons alors que vous avez pris de l'avance par abnégation, pour donner du courage aux malades et aux convalescents en leur faisant croire à un temps beau et sec.

Vous volez et écrivez, vous écrivez et volez. Vous avez quelque chose de secrétaires de l'amour et vous griffonnez les éternels modèles de lettres, du modèle de lettre n°1 « déclaration d'amour à la voisine » au modèle où la veuve répond à celui qui veut être son protecteur et qui fut l'ami de son mari.
Vous n'avez pas la frivolité du chardonneret, car, vous, vous ne chantez pas, vous écrivez en improvisant sur les feuilles que vous arrachez au carnet du ciel, lesquelles sont bordées de noir parce que vous êtes toujours en demi-deuil.

Dans les plus vieux de vos nids, il y a comme dans un petit bénitier un peu de temps passé resté au fond.
Je vous vois entrer et sortir, nerveuses et folles, comme des coups de ciseaux dans la lumière.
Quand vous piquez de l'auvent comme si vous vous suicidiez, vous ressemblez à des papiers découpés en forme d'hirondelle lancés du haut, mais aussitôt vous vous ranimez comme de vivants alléluias dans un charivari plein de sifflements.

Tout le monde doit comprendre que la vie est chose fluctuante entre ciel et terre, fugace comme votre vol, un paraphe dans l'air dont vous signez en notre nom toutes les condamnations et toutes les grâces qui peuvent être celles de la vie.
Vous pouvez signer en mon nom tous les revirements que voudra bien prendre le destin, et si vous ne pouvez répondre à mes prières, que peut-on y faire ? Tout s'évapore dans les jours qui passent, voir et ne pas voir, avoir pensé et n'avoir rien pensé, avoir aimé et n'avoir jamais aimé.
Après tout, je sais bien que notre pierre tombale est au ciel et que vous êtes notre épitaphe définitive, l'épitaphe vivante d'avoir vécu. »

Vous renouvelant mon amitié, je reste votre confiante, votre constante Anne-Marie

dimanche 12 juin 2011

Une mouche à la fois, encore : en attendant la version vivante

34, moi, puisqu’après j’étais dans la coiffure
Mon gynécologue sa mère elle était de Besançon
C’était pas Manufrance
Pus de 3000
Vous y étiez heureuses
Tout le monde commandait
Tout par un coup
On était dans le sous sol
On discutait
On faisait pas 35 heures
Y avait beaucoup beaucoup de rayons
le rayon pêche, le rayon coutellerie, le rayon librairie
Le chef du personne avait dit "c'est notre rayon de soleil"
1 mouche
1 mouche à la fois
Ça a fait du tord
Le fils, la femme
Quand Jo dassin est mort
C’était vieux jeu
Les transrouleurs
C’était vieux jeu
Une mouche à la fois, moi ça m’intéresse les mouches
Personne écoutait pus
300 licenciements
Si des fois
Mais là elle le faisait
C’était vieux jeu
C’est ce que je disais à la dame
Je suis partie en 78
C’était Blanc ou Tapie ?
Personne écoutait plus
Y avait aussi le miel pour abeilles
On faisait partir des arbres
C’était vieux jeu
Ah mais à Molina ??!
Ça a été vite fait
C’était plus moderne
Une soupière
C’était le bon temps
Après ça a été la débandade
Vous y étiez heureuses
Le dedans c’était vieux
Y en a qui en sont morts
On nous faisait compter les mouches
Tout le monde peut se tromper
Ah mais à Molina ??!
On servait les maisons
55 mouches
On était payé comme ailleurs
Comité d’entreprise, des syndicats
Y en a qui venaient de loin, de la Ricamarie
Les premiers temps on y a travaillé
Tout le monde était fautif
Fallait pas avoir beaucoup d’instruction
Les annonces du chasseur français
Et dans les bureaux
1 mouche à la fois
Une chef avait sa secrétaire
Un second avait sa secrétaire
Vous faites les gestes mais on n’a pas les mots
Ceux qui réparaient les transrouleurs
Trop de chefs
Les gros
Des objets Manufrance
Non
C’était vieux jeu
De père en fils, tous leurs rejetons
On avait reçu des abeilles, ça grouillait là-dedans
Fallait courir, marcher, enfin, courir
Les lustres, ça dégringolait
Faut pas rien travailler sans fenêtre
Allez paf c’est la grève
Un chef a sa secrétaire
Dans les rayons on était combien ?
La Rose
C’est les gros
C’était tout des passerelles, fallait marcher
Ça dépendait où on était dans les sous-sols
J’étais veuve
Ça a fait du déchet
Il faudrait pouvoir comparer époque par époque
Quand je vois toutes les mouches
Y en a qui se sont engraissé les pattes
Quand les fondateurs sont partis
On osait plus défiler
Encore eux
Ça on l’a jamais vu
Il avait acheté sa Chrysler
Paf c’est la grève
Je suis toute seule
Et vous avez pas trouvé chaussure à votre pied ?
On les voyait passer
Personne en avait peur
Encore eux
Tous leurs rejetons derrière
Les 2, le gros, le béguin de l’autre
Tu pourrais au moins le cacher
dans le temps il fallait travailler
On faisait pas 35 heures
Tout le monde y a pris part
Les mouches dans les petites boîtes
A la pêche aussi
Y avait un hameçon qui sortait de sa poche
1 mouche à la fois
Tandis que l’autre, ça faisait un beau garçon
Il faudrait pouvoir comparer
Vous défendiez votre travail
ça a pas servi à grand chose
Y avait de l’abus
Faut bien faire quelque chose
J’m’en fous
C’était vers la fin
Bon, mesdames, je sais pas si je vous reverrai
C’est triste
Les machins pour la pêche, 1 mouche
Vous y étiez heureuses, quand même ?
Oui oui
On a bien passé son temps
On a l’impression que cette dégringolade de la fin
Oui mais c’était par cinq après
Moi j’en garde pas un mauvais souvenir
1 mouche à la fois, moi ça m’intéresse les mouches.

un dimanche de souvenirs à la maison d'animation de la Métare. Merci à ces dames qui ont bien voulu nous les confier et dont je ne connais même pas le nom

vendredi 10 juin 2011

L'envers de l'envers de tous les envers



"Cher Ramon

Je suis en pleine détresse, c'est pourquoi je tente de glisser cette lettre entre les barreaux de ma prison.
Mon système intérieur se porte mal, comme s'il refusait de collaborer avec moi, et pourtant j'ai eu les plus émouvants dialogues avec mes organes les plus intimes.
J'étais entrain d'épier la vie et, soudain, le "j'étais" devient un "je ne suis pas" ... On voulait dire ce qu'on n'a jamais dit, comme si on n'avait jamais su vivre la vie, qu'on avait été mort avant de mourir.
La grande surprise ... l'envers de l'envers de tous les envers en une fraction de seconde incommensurable ... le parachute qui s'ouvrira au moment de tomber dans les abîmes insondables, le parachute qui ne trahira pas, qui se déploiera comme une méduse dans l'eau, et on se rendra compte subitement qu'on vit dans un autre élément dont on était sorti sans le savoir et auquel on retourne enfin."

Extrait de "lettres aux hirondelles et à moi-même" de Ramon Gomez de la Serna - André Dimanche Editeur - seconde partie : Lettres à moi-même

Prédestinée


J'étais dans le ventre de ma mère,  ou m'apprêtais à naître, ou étais née, puisque l'amour était passé par là.

mercredi 8 juin 2011

europe du Bouchet

le n° de juin-juillet de la revue Europe est consacré à André du Bouchet, que Laura se le dise !