dimanche 23 février 2014

fleurs de lotus marque-pages, pousses de bambou & co




Confectionner un marque-page en papier, très simple ! Vous pliez pour obtenir une montagne, plier encore et creuser deux vallées, dresser la pyramide, puis replier deux pétales de chaque côté, déplier le tout, vous obtenez un compotier auquel vous ajoutez quatre pieds, redressez le tout, glissez un pétale sous l'autre ... et hop miracle c'est terminé. Il suffit de jongler avec les couleurs et de le glisser au coin d'une page de votre bouquin préféré ou d'en faire de très jolis présents.
Quoi ? Vous n'avez rien compris, c'est pourtant simple, adressez-vous à Natô elle vous montrera



Celle-ci, c'est la carte de voeux. Et, il y a aussi la lettre d'amour déguisée en pousse de bambou.
Mais là, il vaut mieux s'entraîner soi-même, je risquerais de vous embrouiller.

Atelier ORIGAMI chez Natô

tout commença le jour où
ça pisse à l'intérieur
elle lui fit comprendre
"je préfère être un peu chèvre même si.."
ses moyens de persuasion ? pas suffisamment développés
tu ne t’étonnera pas si je pouffe
si l’on me retrouve congelée
elle n’arriverait jamais
voudrait être belle
à être convaincue


tout commença le jour où
l’infini clapotait au bord de ses orteils
elle lui fit comprendre
"je ne me nourris pas d’yeux de patates"
ses moyens de persuasion ? pas 
une butte passagère en cours de réalisation
je t’aime 
suffisamment développée 
à tort et à travers
elle n’arriverait jamais à être convaincue
toute normalité est atroce


tout commença le jour où
elle n’a pas dit qu’il ne fallait pas parler
elle lui fit comprendre ses moyens de persuasion
"même avec mes chéris je ne dors pas» 
pas suffisamment
si passionnellement amoureuse qu’à tout instant 
sur le point de bondir 
développée 
comme un jaguar
la fureur de survivre 
le carrefour des transactions
elle n’arriverait jamais à être
avec sa haine du patronat
convaincue

mots de nelly kaplan
mots de la boite







vendredi 21 février 2014

charlotte, etty, les autres

en remerciement à Natô de m'avoir offert la lecture de Charlotte Delbo en me prêtant "aucun de nous ne reviendra".

contexte de la première phrase : une des personnes auprès desquelles je conduis des entretiens participe au nouveau concours de lire à saint-etienne, la phrase de départ est "j'ai étalé les photos sur mon bureau". Je ne participe pas à ce concours, mais j'ai joué avec cette phrase de départ, pour A la brise de.

J’ai étalé les photos sur mon bureau. De ces photos jamais prises.
Couleur sépia, un sourire, un corps qui pause. Elles, bras dessus bras dessous, leurs sourires factices. J’imagine. L’insipide pellicule. Est-ce de la neige qui recouvre tout, est-ce un soleil brûlant qui confond les toits, les murs, les rues, en un lavis trop lumineux ? La pâleur du jour ressemble à celle des autres jours, une saison après l’autre. La nuit une lueur perdure, sans relief, le gèle d’hiver rayonne dans l’obscurité, à moins que ce ne soit la lune au-delà de l’immonde, à moins que ce ne soit l’ultime combat des âmes qui se meurent chaque soir.
J’imagine. Des barbelés et le marais au loin. La baraque. Ces files décharnées dans l’attente du matin. Serrées les unes aux autres, celles de derrière se réchauffent contre le dos des premières. Elles se tiennent, se retiennent, debout. Elle, a lâché prise, glisse au sol, la photo se brouille. La pellicule imprime-t-elle le froid, la peur, la douleur, la nausée ? J’imagine. Là un ruisseau gelé. La soif sèche. La bouche qui ne peut s’entrouvrir, ne peut mastiquer le pain mouillé.
La pellicule ne renvoie pas d’odeur, la putréfaction reste invisible, tout comme la fadeur  du thé, les relents des corps et puis des habits qui n’ont pas été lavés depuis des semaines, rien ne s’élève. Pourtant la fumée. Pourtant les charognes prisonnières de la boue.
Ils se sont croisés du regard, à travers la palissade, ils faufilent des mots d’amour, elle dit qu’elle reviendra, qu’il viendra et l’épousera, les quatre yeux se racontent, dessinent un même chemin de pierres  et de mousse, une même clairière, il y a des pins parasol, une nappe et de la belle vaisselle, deux enfants, rieurs. Puis la photo s’embrase, d’abord lentement. La flamme s’éteint et carbonise le papier. Hier ils portaient leur désir. Hier ils croyaient que son ventre se remplirait d’une douce caresse. Qu’elle s’arrondirait. Hier, ils ont été fusillés. Ses entrailles ne portaient qu’un placenta vide.
De là où elle observe, elle voit les convois arriver. Son regard filme les ultimes mots jetés à tous vents avant que le silence ne s’impose, des mots, des lettres, des pleurs, que des cheminots ramassent et renvoient aux familles, restées, là-bas, dans l’autre temps. Elle voit les nouveaux arrivants, leurs ombres trembler, des peluches tomber au sol, les regards fixer la terre, les bras se serrer, et les enfants qui n’osent lâcher la main de leur mère, de leur sœur, de leur grand-mère. Elle les voit, et elle sait, d'une "connaissance inutile":  Ils ne reviendront pas. Alors elle imprime leur image avec une légende : si. 
Si elle retourne dans l’autre temps, elle témoignera. Si ce n’est pas elle, ce sera lui, eux, et quelques autres encore. Si elle retrouve la parole. Que dire de l’indicible ? Dire et se heurter à l’incrédulité, aux regards fermés, à la souillure de la pitié ? Je l’imagine. Encore. Il y a urgence, le temps passe. Elle dit : "aucun de nous ne reviendra". Ses joues se creusent. Elle commence à délirer. Elle sue. Vacille. Elle n’a plus de voix. Elle n’est que lutte. Concentration. Elle dit qu’elle crie sans pouvoir ouvrir la bouche. Elle dit la solidarité. Elle dit les mortes. Elle dit la folie des tortionnaires. Elle dit la cruauté. Elle dit l’acharnement. Elle dit la puissance de la parole, elle dit le salut par la pensée. Elle dit le retour. Elle dit le non-retour à la légèreté. Elle dit le faire-semblant pour continuer à vivre parmi les hommes, la gaîté du jour, le chagrin à la nuit tombée. Elle dit la solitude qui ne peut se dire. Elle mesure ce qui est resté là-bas.

Elle déchire les photos qui ne se prennent pas, ne se développent pas, ne s'encadrent pas.

Il ne fait plus nuit, il n’y a pas de brouillard ce soir.
J’ai étalé ses poèmes sur mon bureau.


mercredi 19 février 2014

Le vertige danois de Paul Gauguin

 Ecouter dans l'émission "Entre les lignes" une interview de Bertrand Leclair à propos de son dernier livre "Le vertige danois de Paul Gauguin"
http://www.rts.ch/espace-2/programmes/entre-les-lignes/5570756-entre-les-lignes-du-13-02-2014.html#5570755

dimanche 16 février 2014

On devrait toujours


On devrait toujours accrocher un miroir au mur de ses rêves, de même que l’on devrait toujours laisser ouverts les volets de la fenêtre de sa chambre, pour qu’y pénètre le rêve du jardin.


La nuit était silencieuse et la chambre encombrée, mais tranquille. Sur les murs, quelques clichés figés à des degrés divers de bonheur, une photo et une aquarelle représentant des lieux anciens, dédiés à des dieux tombés au champ d’honneur de la désuétude, mais redorés au plaqué-or des parcours incontournables des guides touristiques ; abris de vent pour âmes solitaires, temples solaires aux colonnes desennoblies, dont le socle, telles des souches de pierre, servaient à présent de siège ou de piédestal à des fantômes ;  l’esprit du photographe ou celui du peintre

lire la suite   On devrait toujours

La maison en son miroir


On ne devrait pas davantage laisser les miroirs accrochés aux murs qu’on ne laisse traîner ses vêtements sales, roulés en boule pour garder leurs souvenirs, sur un vieux fauteuil à l’osier dévoré par le temps et les transpirations.Tous ces après- midis d’été à guetter l’imperceptible bruit, à sonder les ciels de leurs moindres nuages, à jouer dans la transparence de la lumière avec les mêmes rais de poussière qui venaient se poser sur le coin de la table ou bien sur un dossier de chaise ou encore qui s’écrasaient sur une porte de l’armoire, échouée dans cette cuisine sans âge mais pas sans âme. Par la porte grande ouverte, rentraient les odeurs du jardin, des prés fraîchement fanés, des vieux arbres tordus par des années de neige et des blés qui n’en finissaient pas de mûrir. Sur le mur du fond, un petit miroir rectangulaire sans fard et sans caractère réfléchissait le tronc du prunier centenaire ou bien, selon les heures, son visage lavé des impuretés du jour ou débarrassé des cauchemars de la nuit

lire la suite La maison en son miroir, par Linette

mercredi 12 février 2014

Ceci n'est pas une pub mais un coup de coeur : Lightpainting

 
Nous nous retrouvons, à la tombée de la nuit, à la Maison d'Animation de la Cotonne : Trois jeunes, trois « seniors », Slimane animateur secteur « Jeunes » et Arthur, graphiste, adepte du Lightpainting.*
Peu de matériel : un appareil photo permettant des temps de poses de 15, 20, 30 secondes, voire plus, un trépied pour que l'appareil reste immobile, quelques lampes de poche, des feuilles de couleurs variées afin de coloriser la lumière … et un peu de créativité.
Dans une salle absolument obscure, ou à l'extérieur quand la nuit est noire, quelqu'un réalise un dessin dans l'espace avec sa (ses) lampe(s) pendant que le photographe fait démarrer la prise de vue.
Le dessinateur agit lentement pour impressionner la pellicule (il est de préférence vêtu de sombre afin d'être totalement masqué sur la photo finale). Quelques minutes plus tard, miracle : le dessin lumineux apparaît sur l'écran.





  • Si vous voulez en savoir plus, participer à une séance ou plusieurs, vous pouvez m'écrire ici ou contacter Slimane au 04-77-57-14-21
  • Les séances sont à des dates aléatoires en fonction des disponibilités d'Arthur mais décidées 2 semaines à l'avance, tout le matériel est apporté par Arthur, on peut participer les mains dans les poches
  • Elles se déroulent le soir (condition sine qua non), durent environ 2 heures, sont libres (simple condition être adhérent à la M d'Animation moyennant 6 euros par an)


Définition Wikipédia :

Lightpainting : technique de prise de vue photographique qui consiste à utiliser un temps d'exposition long dans un environnement sombre en y déplaçant une source de lumière. La photo obtenue révèle toutes les traces lumineuses.

samedi 8 février 2014

Toute normalité est atroce


Tout commença de façon allusive. En cet instant-là, il était encore à terre. Depuis un moment, il observait dubitatif, le ciel violent autour des raffineries, leur odeur lui était chaque jour plus insupportable.
Quand il vint me voir, excédé, je lui suggérais de lui prêter mon bateau pour quelques heures afin de changer d'air. Je lui dis que sur l'eau, il n'y avait pas de femmes, il n'y avait pas de rues, ni de raffineries seulement de l'eau, et lui seul sur toute cette eau. Il accepta aussitôt et je lui recommandais de ne pas trop s'éloigner car je ne pouvais l'accompagner, trop occupé par la campagne municipale.
Il naviguait depuis plusieurs heures déjà et ici il n'avait que ça à faire : observer, écouter ; s'observer et s'écouter. Je ne sais pas, se disait-il si l'eau, l'immensité et la solitude me rendent étranger à moi-même ou si tout cela a une réalité. Il croyait sentir son bulot grossir. Quand il était encore à terre, ses pieds avaient tout leur sens et toute leur utilité : ils mesuraient tout le reste. Nos pieds forment ce compas évaluant l'ampleur, pensait-il. Nos jambes arpentent, leur écartement constitue une bonne mesure utile à toute vie. Mais ici, sur ce pont, mes pieds ne me servent plus à rien. Quand il était à terre, ses yeux lui étaient indispensables, ils lui donnaient toutes les indications utiles sur les distances, la profondeur, les volumes, le renseignaient sur les couleurs mais ici toute distance était anéantie, toute couleur excepté le bleu du ciel et de la mer avaient disparu, il aurait pu être aveugle comme ce voisin qu'il avait eu, qui était aveugle et en plus avait perdu sa jambe lors d'un accident. Ses jambes, ses pieds, pas plus que ses yeux ne lui étaient ici d'aucune utilité.
« Je ne sais pas si je dois croire ce que je ressens mais plus le temps passe et plus je sens mon bulot se dilater comme si je n'étais plus que cet orifice ouvert au monde entier ».
Tout ce qui lui parvenait de l'extérieur atterrissait dans les larges orifices de ce bulot béant qui palpitait au moindre souffle. Le vent apportait des effluves d'algues, des exhalaisons de sel, de poissons qui le prenaient à la gorge, lui montaient à la tête. Ces odeurs capiteuses remplissaient l'air, l'envahissaient et il s'affolait comme une luciole dans une cage de verre.
Je lui avais bien pourtant dit de ne pas trop s'éloigner de la côte, de ne pas rester trop longtemps seul, mais il était si pressé de quitter les miasmes pestilentiels des raffineries qu'il avait pris la direction du large sans aucunement regarder derrière lui. Par comble de malheur, il avait une nature impulsive et avait mis les gaz à fond, si bien qu'il se retrouvait maintenant sans carburant, immobile dans une mer immense et silencieuse.
Dans ses oreilles résonnait une litanie  « Aimez-moi comme un petit crabe, on le mange jusqu'aux pattes ». L'odeur des crabes pourris se faisait de plus en plus émétique et après avoir vomi, il eut un malaise et s'évanouit. Quand plus tard, il se réveilla, le soleil était déjà très haut et il était cramoisi, la tête en feu, tout près de l'insolation. Une eau stagnante et croupie empestait l'air qu'il respirait. Il n'était décidément plus en odeur de sainteté. La ritournelle de l'imprévoyance égrénait maintenant ses notes infernales à ses oreilles « Quand tu as un trou rond et que tout le monde a une prise plate, c'est difficile ». Il comprenait que sa situation était critique et maintenant était tout à fait convaincu de son intuition première : oui, son bulot avait encore pris de l'ampleur pendant son évanouissement. Il s'étalait maintenant, grand ouvert, palpitant, à l'affût du moindre souffle, de la plus petite sollicitation pour vibrer. Il pouvait repérer sa situation à des kilomètres à la ronde, rien qu'en tournant la tête et en humant l'air. Son flair lui permettait de repérer la puanteur repoussante d'un navire de pétrole à plusieurs lieux et le bouquet musqué et capiteux d'une côte, là en face de lui, alors qu'elle était totalement invisible.
C'est alors qu'il se souvint de mes recommandations et se mit à hurler mon nom. Je l'avais pourtant bien averti connaissant sa nature angoissée. Naturellement je regrettais mon bateau mais je n'étais pas responsable de ses actes, ma conscience était en paix.
Le plus infime arôme dans un premier temps lui était suave jouissance puis prenait tellement de puissance qu'elle le rendait malade, nauséeux. L'odeur du sel, de douceâtre était devenue entêtante, puis dégoûtante enfin écoeurante. Les relents immondes des crabes putrides de la chanson empuantirent de plus en plus le bateau et ça ne suffisait pas à son tourment puisque la décomposition sous le soleil de la peinture du bateau qui s'écaillait prit elle aussi une odeur nauséabonde et infecte. Il se prenait à regretter les doux effluves saumâtres de ses raffineries. Peu à peu ses odeurs corporelles devinrent si prégnantes et son haleine si fétide qu'il sut qu'il était malade : toutes ces effluves n'étaient -elles pas tout simplement des émanations de son propre corps ?
Je ne récupérais jamais mon bateau et je le regrette encore, quant à mon ami, pour ma part je n'ai aucun reproche à me faire : je l'avais prévenu.

vendredi 7 février 2014

autorité

Tout commença le jour où ses coéquipiers lui firent comprendre que son autorité n’étant pas assez développée, ils n’arriveraient jamais à se faire diriger par lui.
Quand il vint me voir, il pataugeait dans sa sueur, s’emmêlant avec les mots, et je constatai effectivement sa flottante motivation dirigeante, non qu’il n’ait pas de motivation du tout, mais celle-ci tendait plutôt à se faire prendre en main qu’à prendre celle des autres.
Je suis un coach sérieux, psychanalyse non psychanalysé et néanmoins hypnotiseur, docteur en méditation et en diététique, je passe mes soirées à écrire des ouvrages de coaching sur l’auto hypnose et le développement du moi sans sur-moi.
Quand il revint me voir, je lui vendais mes quatre derniers livres lui précisant de commencer par le plus ancien et de faire les exercices seulement un jour sur deux pendant deux semaines, puis d’attendre un mois avant de lire le second manuel, et ainsi de suite. La méthodologie du développement du moi sans sur-moi est très rigoureuse.
Mais il était pressé. A peine m’avait-il fait son chèque de deux mille euros, qu’il se mit à enchaîner les exercices jour et nuit, sans sortir de chez lui durant tous les mois en « re ».
Ce fut alors que le malheur commença.
Il ne s’en rendit pas compte tout de suite. Les premiers jours son autorité toute enhardie fit la joie de ses coéquipiers étonnés au début d’être aussi bien dirigés, délicieusement ravis ensuite, plus particulièrement lors des soirées d’après-match.
Deux semaines après, il fallait faire appel à plusieurs personnes du staff pour canaliser son énergie débordante. Plusieurs médiateurs furent embauchés mais tous renoncèrent à leur mission au bout de quelques jours. Ce ne fut pas inutile : les troisièmes mi-temps virent passer des têtes nouvelles, notamment féminines, ce qui permit de renouveler l’entrain des coéquipiers. Mais quand même c’était gênant, la réputation de l’équipe se faisant de moins en moins sur leurs résultats sportifs.
Son moi sans sur-moi gonflait chaque jour davantage. Chaque verrou avait sauté les uns après les autres : pudeur, sens de l’intimité, politesse, maîtrise de l’impulsivité, respect des limites physiques et mentales des autres, contrôle de soi et de ses orifices. Par malheur, il avait un moi sans sur-moi particulièrement expressif, ses coéquipiers avaient su l’apprécier mais là ça devenait incommodant. Un jour, ils le chassèrent de l’équipe. Allez comprendre les sportifs !
Il revint me voir après avoir divorcé, perdu son équipe et son travail, s’être mis à dos l’ensemble de ses voisins, s’être bagarré avec des centaines d’automobilistes, avoir cassé la figure à son banquier, s’être fait viré de tous les restaurants, et avoir été mis en procès une dizaine de fois en deux ans suite à des plaintes pour impudeur, agressivité, viols, transgressions du code de la route, expressions malodorantes et maladroites de sa nature profonde.
Ce fut un cas d’école éclairant pour moi. Imaginez un homme qui suit une égo-thérapie américaine (la psychanalyse américaine étant plutôt égo-centrifugeuse) à qui on inculque l’idée qu’il a une vie intérieure fort riche mais entravée par les autres, qu’il est puissant et d’ailleurs qu’il appartient à une nation puissante, qui se souvient peu à peu de son état d’enfant roi terrorisant ses parents et ses professeurs ?
Bon, depuis je passe mes soirées à écrire de nouveaux manuels sur le développement du sur-moi sans moi et sans reproche.