jeudi 17 mars 2016

FENETRE SUR COUR-S

Cours, cours ! ni ne trébuche, ni ne vole en éclats
Cours, cours ! turbo sur ton coeur
le danger à tes trousses, mais loin déjà
les jonquilles se fanent dans l'air que tu déplaces, la route du tremblement de terre qui s'élargit derrière toi
Cours, cours ! avale ton haleine
recrache tes poumons en feu
Ton visage écarlate à portée de fusil, ce n'est que le sang qui te bat, tes tempes tamponnées de douleurs scintillantes, ajournés les sons dans tes oreilles assourdies.
Cours ! le salut est dans la ligne de fuite. Plus de distance tu mettras et plus de chance de respirer encore d'autres fois. Cours ! Loin devant
Cours ! prends tes jambes à ton cours, prends ton coeur à ton pouls. Cours ! Laisse derrière toi le velours des mensonges, les mobiles immobiles, les pannes d'oreiller.
laisse derrière toi les nuits sans rebours, les neiges sales amassées sous le lit, les repas de petite vieille à la coque, les attentes inutiles entre 2 pages de livre.
Cours !
Agrippe toi au paysage, aux arbres qui n'attendent rien de toi, à cet écureuil tendre. Cours !
Ne pense plus à cette maison aux fenêtre sans jour, aux fenêtres qui emmuraient ton regard. Ne pense plus à cette femme à sa fenêtre, qui dévoilait à peine le rideau pour épier l'ombre d'un événement, la venue du printemps.
Ils ont coupé le cerisier, ils ont cisaillé le printemps.
Cours ! oublie la fenêtre, oublie la porte, oublie la cabane douillette, oublie le jardin, oublie la cour.
Cours ! courage ! Cours !

1 commentaire:

lin a dit…

comptine douce et grave, légère et sévère... magnifique