mardi 18 janvier 2011

Illusions d'optique, photos 9-10

Quelle étrange vue, coucher de soleil, lever de lune ? Illusion d’optique. C'était l'appel d'un possible sous les aurores boréales d’un lointain pays, bonno inconnu

Etrangère en ces cieux. Pas de place dans ces galaxies apparemment si proches. Fenêtres fragilisantes comme d'avoir voulu péter plus haut que les étoiles.

Revenir dans le monde apparu, un jour... trop ci, pas assez cela... Trop de fenêtres décidément. Pourtant aucune clarté. Tout ce remue-ménage pour une condition céleste imaginaire? recouvre l'humilité Lune, tu es en toc, un astre mort, un bout de terre décroché.

Revenir en ambulance d'urgentistes affolés : mondes de la grimpe, des oiseaux, de la danse, de l'enfance, des enfants, du vieillard, des vingt ans, des cailloux, des chouchous sur la plage, des genoux égratignés, des orgueilleux orteils froissés par l'eau de mer, des courbatures électriques, de la peur du vide dans le grand Canyon, du mille mètres à la nage, des bars, des rêves des îles, de la Réunion, des Volcans, des Nuages allités avec leur paisible montagne, de l'Espagne et de Banyos, des frères et soeurs révolutionnaires du Maghreb, du sabre et de l'épée, des amis de l'écriture, de Naples, des chants de bébé. Au jardin, ouvrier, ouvrières ! nous veillerons sur le bon grain, et planterons des choux pour vérifier que les garçons n'y poussent plus.

Ami-es où êtes-vous ?

Quand ils décrochent, les rochers, c’est pour de vrai. Si la cheville se tort dans le chausson de danse, ça fait mal pour de vrai. Si la fourche du vélo casse, tant pis, c'est pour ton bien, ça t'apprend à chuter, ça te prend par le bout de la fragilité. Pas de refuge, pas de beaux livres, pas de consolants poèmes, pas de chansons, pas de larmes, pas de rires, pas de lune, pas de miel. S’ils décrochent les rochers, ils t'emportent, à moins que tu aie sauté avant. Tête en avant.

En tête tu voulais grimper? pauvre astre ! mais le soleil va bien plus haut que toi, et te dissimule, il porte sur toi une ombre pâle, et souligne tes cernes, tu le savais depuis toujours, pourquoi encore essayer le clair de lune ? Vas soigner tes bleus et tes genoux rougis par de menus cailloux.

9 commentaires:

béatrice a dit…

tout ce qui nous fait des bleus(foulures écorchures courbatures brûlures coups durs) nous rend plus fort comme dirait ninitche!
qui s'expose sans séduire se ramasse, puis se relève, jusqu'à la fois suivante, mais à chaque à chaque fois il a ptit peu moins mal, à force la peau se tanne, de toute façon on s'en fout le coeur est en dessous.
le seul problème c'est que c'est seulement après qu'on s'en rend compte, et que la douleur on a beau dire, on peut la transcender mais on s'y habitue jamais.

Ange-gabrielle a dit…

Quel beau texte ! Je suis retournée aux photos qui ne m'avaient pas beaucoup inspirée.Quelle belle idée, ce lever de lune.
J'aime tes rêves, tes images, j'aime la chute, mais crois-tu qu'on peut cesser de vouloir encore et encore "essayer le clair de lune" ?

Marie, Pierre a dit…

Ange Gabrielle aime la chute, on voit bien que tu as des ailes pour te rattraper au dernier moment.
Magnifique la fragilité des os, des tendons, des sentiments, Icare (mais où est donc Or ?) tu as le rythme dans la peau, le rythme fracassé et sauvage soutenu par la peur de tomber encore et de pousser - comme une plante qui ne peut qu'aller vers la lumière -enfin, quelque chose comme ça

béatrice a dit…

ah ben ça c'est super, les textes se transforment entre le soir et le matin! tu avais la fièvre hier soir lìn, elle a baissé un peu ce matin, le texte s'est affiné, d'autres belles et fortes images, mais la rage est de la même trempe. une a disparu cependant qui m'avait frappé: celle de la danse et du courage de risquer le ridicule? quelque chose comme ça...le texte de bip résonne avec le tien...c'est très fort!

Ange-gabrielle a dit…

Pardon, j'aime la "chute " du texte ...

Lìn a dit…

merci les amies. Quand on touche sa folie de près un soir d'appel au téléphone, une nuit d'insomnie, au petit matin entre 3 et 5h, puis plus tard dans la journée, ça fait très mal. Comment en sortir ? attendre que la lune disparaisse à jamais ? entre temps, les amis aussi fuient, logique, tellement d'égoïsme dans la folie, tellement d'enfermement sur son petit soi, c'est affolant: folie, folio, feuilles dispersées au vent. Bonsoir. La lueur d'espoir: quand j'ai dû recopier le code du message à publier après avoir écrit à Marie, Pierre, c'est le signe Dongen qui s'est affiché, or, Dogen est le maître zen du passé passé encore du passé, qui a largement fondé le zen japonais. Une lune protégerait dans la folie ? vous voyez comme c'est fou.

Michelangelo a dit…

Esthétique de la chute, on te suit, mais il semble que la chute ne soit qu'une chute, genoux cicatrisés nous irons de nouveau "essayer le clair de lune".

Lìn a dit…

on en meure pour de vrai des chutes

Linette a dit…

20h14: Hiboux, choux cailloux, genoux, joujoux...bijou que ce texte mais chut!!!trop danse pour aimer les chutes,il vaut mieux s'asseoir sur un croissant de lune, faire la nique à la Terre et rêver d'être étoile.