mercredi 18 janvier 2012

non itinéraire

Cela est clair désormais, je ne peux que rester au bord. Il est impossible, après maintes tentatives, de réaliser l'itinéraire tracé, sacré, emmagasiné, délimité, choisi pourtant, élu parmi tant d'autres possibles. C'est celui-ci et il ne peut pas être. Alors biaiser, l'attraper par surprise, en un angle d'approche inédit, une digression, une transgression même. L'emprunter quelques pas et puis s'en éloigner, très vite. Rester au bord de ses limites, et même un peu plus en retrait, et écrire par éclats de regards. Le récit ne peut plus être. Mais écrire le minuscule avec la pulsation intacte, toujours dans l'alerte, où  le regard et le réel s'affrontent et, dans cette tension, les mots donnent la respiration. Jusqu'à ce que la langue gouverne et lève un peu l'enceinte du peu.*

*Caroline Sagot-Duvauroux


2 commentaires:

Marie, Pierre a dit…

de toutes façons on aime les marges, les entre-deux, les bas côtés, les tréfonds, les bas fonds, les hauts fonds et les ainsi font font font font.

Ange-gabrielle a dit…

"Ecrire par éclats de regard", c'est tellement ton art d'écrire