Figeac peinture de Sacksick photo JFB |
dimanche 22 novembre 2015
Aujourd'hui suffirait de trois fois rien ...
samedi 21 novembre 2015
pique-fleur noyé dans la coupe paysage
hérisson de plomb au fond de l’eau
un pique-assiette il attend
au bois dormant le fuseau chute
la belle pique un fard
un hérisson passe
sur le pic du midi
rencontrer un pique-feu
rêve de cactus
devant la tige de la rose
hérissée d’épingles sans tête
le pic vert s’incline
entre piquets et piquette
un vol de pique-bœuf
pique-nique au lointain
l’aiguille de la brodeuse file
l’épine perce le doigt
il pique et elle coud
(18-11-2015)
l’aiguille pique entre les mailles
c’est une pelote d’épingles
le papillon transpercé se retourne
c’est un hérisson tête rentrée
une goutte de sang perle sur le doigt
c’est l’écorce d’un marron rond
ça ressemble à une brûlure
quelque chose de transparent entre deux eaux
(03/04/2015)
jeudi 19 novembre 2015
Aujourd'hui une lumière
« Aujourd'hui
une lumière
parce qu'il finit toujours par apparaître une lumière au bout du
couloir, même au bout du bout de l'horreur, beaucoup l'ont vu. Cette
lumière a rempli leur vie alors qu'ils avaient voulu la détruire.
Gratitude à la lumière. « …
et puis devant l'inéluctable, l'impossible car la souffrance et la
fatigue au maximum deviennent insupportables … quelque chose
soudain craque …; Je suis deux. Je dis oui. J'accepte
inconditionnellement … de mourir. … Je tombe mais pas en bas, en
haut, je tombe, je me trouve dans le bleu … et c'est une immensité
infinie... Je suis en vie avec un regard qui voit à 360 degrés.
... »
En italique Extraits de "Algérie le soleil et l'obscur" Madeleine Chaumat
Editions La Rumeur Libre
A bas les proverbes
M'y frotter, moi j'aime
ça, mais d'abord c'est qui « i grec » ? et de là à m'y
piquer …
Un hérisson ? Un pinson
? Un garçon ? Un blouson ?
Pic et pique et colégram,
am stram gram, bour et bour et ratatam.
Si je monte tout en haut
du pic trouverai-je le hérisson ?
Entendrai-je le pinson ?
Me cognerai-je à un garçon ? Devrai-je mettre un blouson ?
Je frotte une allumette,
pas de piquants
Je frotte un meuble,
c'est tout doux
Je frotte ma joue à la
tienne, ah ! Tiens ça pique
« Tu chauffes »
dirait la comptine
Je frotte ma brosse à
cheveux, ma lime à ongles
Je frotte mes pieds nus
sur le paillasson. Aïe, là ça pique sérieusement.
Tu frottes tes mains dans
les orties
Il, elle, on frotte son
nez dans la fourrure du chat
Nous frottons nos yeux
quand nous n'en croyons pas nos oreilles
Vous vous frottez à de
drôles de gens, pas étonnant que ça pique.
Ils, elles frottent deux
pierres l'une contre l'autre, ça pique le nez mais l'étincelle ne
jaillit pas.
La devise de Louis XII et
de la ville de Nancy ne sera jamais mienne.
« Tu l'as bien
cherché », « On récolte ce que l'on sème », « A
trop s'approcher du feu, on se brûle », « Qui aime le
danger en périra ». Je n'ai entendu que ça de tous mes
éducateurs. A bas les proverbes, tous les proverbes incitant à la
prudence et prévoyant déjà toutes les conséquences. Je leur
préfère :
« Jette toi dans le
feu et tu verras tes forces croître », « Qui ne se jette
jamais à l'eau ne connaîtra jamais rien de la vie », « Jette
ta chemise par-dessus les moulins et jouis de la vie », ou
encore « Frotte toi à tous tes semblables »
mercredi 18 novembre 2015
au fond des bois, se cacher
qui cherche le vent récolte la tempête
qui se frotte à l'absurde se pique aux aiguilles de sang
qui s'agenouille à la proue de sa vie, voit s'abattre le glaive des rois déçus
qui panse ses plaies ne réfléchit plus la lune
qui rêve du frotti frotta des vagues se réveille avec le mal de coeur
qui imite les dervishes tourneurs rend à l'océan un torrent d'âmes
qui voudrait épouser une princesse finit en frêle-crapaud
qui tire l'as de pique se frotte aux menus fretins
qui se frotte à l'absurde se pique aux aiguilles de sang
qui s'agenouille à la proue de sa vie, voit s'abattre le glaive des rois déçus
qui panse ses plaies ne réfléchit plus la lune
qui rêve du frotti frotta des vagues se réveille avec le mal de coeur
qui imite les dervishes tourneurs rend à l'océan un torrent d'âmes
qui voudrait épouser une princesse finit en frêle-crapaud
qui tire l'as de pique se frotte aux menus fretins
comme une envie de n'importe quoi au fond des bois
quand l'orage grondent, mes dents font des claquettes
comme je vieillis, j'aime mieux Dalida
quand ici gît un plat de courgettes, mon neveu râle
quand ça frotte, c'est que ce n'est pas la frite
comme je Desproges, je Coluche
quand la rose flétrit, les pervers rient
comme ça pique, ça fend le coeur
comme charlie, nous sommes à la terrasse d'un café
quand Sissi FiFi et Alice se rencontrent, les gens merveilleux du pays font un brin de fête chez l'impératrice
quand l'auteure retourne à ses héroïnes d'enfance c'est que ça froufroute aux encolures
quand les I grecquent, les films Xent
comme l'encre et la neige, les grues suspendent leur vol.
comme je vieillis, j'aime mieux Dalida
quand ici gît un plat de courgettes, mon neveu râle
quand ça frotte, c'est que ce n'est pas la frite
comme je Desproges, je Coluche
quand la rose flétrit, les pervers rient
comme ça pique, ça fend le coeur
comme charlie, nous sommes à la terrasse d'un café
quand Sissi FiFi et Alice se rencontrent, les gens merveilleux du pays font un brin de fête chez l'impératrice
quand l'auteure retourne à ses héroïnes d'enfance c'est que ça froufroute aux encolures
quand les I grecquent, les films Xent
comme l'encre et la neige, les grues suspendent leur vol.
LA LUMIERE DANS LE COULOIR....
Des points, des points qu'on voudrait lumineux, des points de suspension,d'interrogation, des virgules transparentes saccagent le couloir de leur monotonie monochrome.
Des éclairs noctiluques, blafards et imprécis laissent entrevoir l'encoignure d'une porte, la peinture écaillée de la plinthe qui court le long du mur, les contours déformés d'une poubelle éructant des seringues et vomissant des larmes de désinfectant. Une ombre glisse dans ce clair-obscur nauséeux puis disparaît à l'angle du boyau verdâtre percutée par le noir et les tubes lumineux intermittents. Les mâchoires de la nuit mastiquent bassement sur ses pas, à Elle ou à Lui, dans le contre-jour malade où la question du genre n'a pas été invitée.Un chariot est échoué là, par hasard, jeté contre le mur douteux, un peu comme un voilier après une avarie. Un peu plus loin gémit un lit. Sous le drap, tache huileuse, s'agite un spectre lent aux gestes déjà morts.
La radiométrie de cette lumière froide et fausse, donne le diagnostic d'une maladie prolongée qui l'oppose à la vie.
Conjonction de sources malfaisantes, propagation de virus ennemis, révolution des organes internes, déclin des esprits éclairés, noeud gordien.
Et le couloir clignote, sans soins prodigués, quelquefois agonise, réfractaire aux signaux clairvoyants du bon sens. Pas la moindre échappée prometteuse.
De points-virgules en points-virgules, les aubes tristes se succèdent, les aurores sales se rejoignent en palabres désabusées. Mis en suspension les lits souffreteux; entre guillemets les lits condamnés; points de conjonctions,points de convusions, points de commotions.
Maladie cérébrale. Encéphalogramme plat mais ni sombrer, ni se noyer dans l'obscurité. Injecter des vers luisants aux frontispices des hôpitaux, que les bals des lucioles commencent, qu'enfin "danse la lumière dans le couloir".
la lumière dans le couloir
Eric Chevillard "L'autofictif" 2278 du mercredi 18/11/2015
Avec un peu de retard, mais malgré tout présent, il a bien répondu à la consigne. Nos remerciements.
dimanche 15 novembre 2015
Aujourd'hui dans le rôle principal il y a ...
L'eau
Elle contient la vie, elle la détient : toute vie vient de l'eau, notre
corps est d'eau. Qu'elle soit de glace, pluie torrentielle, bras de
mer, rivières ou vapeur d'un très lointain quasar, elle est le
coeur de tous les éléments, Elle vient du cosmos, arrive sur terre,
retourne dans l'atmosphère, ubiquitaire, elle est partout. Gazeuse,
liquide ou solide, on la trouve dans la voie lactée, dans les
nébuleuses, les comètes, les planètes … Son cycle est un
perpétuel échange entre l'hydrosphère, l'atmosphère, l'eau de
surface, les nappes phréatiques et les plantes. Notre terre est à
trois quart recouverte d'eau et 97% de cette eau est salée. Elle
symbolise la purification, le renouveau et dans la mythologie elle
est tour à tour destructrice, purificatrice, source de vie,
guérisseuse, protectrice ou régénératrice. Elle a une
mémoire et pour qui sait l'écouter, une voix.»
samedi 14 novembre 2015
il y a un filet d’or sous la porte
comme dans un film de hitchcock
comme dans un film de hitchcock
il a un fil à la patte
« voyons voir »
elle tire un trait de lumière
pâle blonde brillante
la majorette fait tourner sa canne clignotante
l’agent nippon lève son bâton néon
la lueur rend la nuit plus claire
« je veux voir »
il vole des vers luisants
il passe des étoiles fileuses
l’enfant frileux ferme les yeux
« n’éteins pas la lumière »
point de jour au bout du tunnel
dans le film de hitchcock il arrive
un signe ?
une insomnie ?
un interrupteur ?
« tu n’as pas peur »
à pas feutrés dans le noir
c’est une ampoule sur le fil
au bout du film
le clignotement de l’enseigne
est régulier régulier régulier
un grésillement
un rythme
des yeux pleurent
d’autres se ferment
s’ouvrent dans le couloir
lumière
(28/10/2015)
éteindre la lumière
courir dans le couloir
aux courant d’airs
allumer une bougie
au couloir noir
existe-t-il dehors ?
en pleine lumière
dans celle du soir
le couloir est-il long ?
rime-t-il toujours avec noir ?
au bout du tunnel
en haut du puits
au fond du couloir
la lumière
(27/2/2015)
lundi 9 novembre 2015
Aujourd'hui hommes et femmes
Aujourd'hui hommes et femmes continuent à être inégaux. Et d'abord pourquoi pas femmes et hommes. On a beau être au XXI° siècle, en Europe dans une démocratie éclairée (c'est bien cela qu'elle prétend être, non ?), un libellé s'écrit encore en sens unique, les salaires des femmes continuent à être inférieurs, la double journée leur lot. Au Centre Social où je suis bénévole, on ne voit que les mamans, où donc sont passés les papas. Pas un, lors des fêtes de quartiers, aucun lorsqu'il s'agit d'accompagner les sorties d'enfants ; en sorties d'activités ou lors des inscriptions en début d'année, absents les mecs. Alors, ils m'exaspèrent : les femmes s'occupent des bébés, des enfants, des malades, des vieux, des morts (vous en avez vu beaucoup vous lors de ce 1° novembre entrain de nettoyer les tombes ?) et tant pis, si j'ai dépassé les cent mots exigés par la consigne.
jeudi 5 novembre 2015
Aujourd'hui dans l'actualité
« Aujourd'hui dans l'actualité, la bière belge victime du réchauffement climatique : la brasserie Cantillon à Bruxelles ne peut plus brasser sa bière à cause des t° trop douces, elle a dû interrompre le brassage. En effet, les t° nocturnes atteignent actuellement 10 à 15° ce qui empêche le refroidissement naturel à l'air libre et le brassage artisanal selon la méthode ancestrale. Il doit faire entre moins 3° et 8° pour un refroidissement optimal. De plus, la période de brassage est écourtée d'année en année. Mais ce n'est pas tout : l'augmentation des t° influence la composition de l'orge. La quantité d'amidon dans l'orge diminue, la bière change de goût et risque de fortement augmenter. Que la calotte glaciaire disparaisse, que des populations entières soient menacées n'inquiète personne, mais si la bière s'y met, ça risque de mousser. »
La lumière dans le couloir...7
Aux abords du miroir qui ne reflète plus que la mémoire d'un passage furtif s'évaporant entre le regard, qui a soigneusement évité de se rencontrer et la lumière qui scintille encore, comme les bords d'une plaie ayant du mal à se refermer, il y a dans cet espace étroit - car un couloir est toujours un espace resserré et sombre - une forme de terrier où il ferait bon se calfeutrer pour gratter un peu ces semences inutiles qui prennent naissance là, dans les recoins de ce couloir où l'on ne voit presque rien sinon la cartographie étudiée des toiles d'araignées où s'égare mon regard flou à le recherche de proies.
mercredi 4 novembre 2015
La lumière dans le couloir #1
Dans le couloir
Des placards
Non !! pas eux !
avec des monstres dedans
La lumière, pas assez
Verdâtre
une porte de chaque couleur
barbe bleue, ventre jaune et chien rouge des placards à laine
penderie de deuil
des restes de fleurs depuis toujours fanées, sur les autres pans de murs
dans le couloir
on y passe
dans le corridor, on y dort
un va et vient
pour faire aller et faire partir
la lumière reste
obligatoire
suspendue sans abat-jour -sinon, qu'en resterait-il ?-
glauque et si peu rayonnante
glauque étant d'une nuance vert bleu, yeux ternis
Comment bien débuter dans la vie
lorsqu'il s'agit d'emprunter un passage aussi opaque ?
il mène aussi à la sortie
ça sent l'antimite, le parapluie mouillé, la vieille pantoufle
la lumière ne sent rien, à peine le tiède d'une tristesse lente, d'un dénuement de fil nu,
l'impossibilité de faire plus.
Au milieu du couloir (1.50 l x 2.5m L), la possibilité d'une lumière du jour, vite éteinte par le verre dépoli de la porte, fut-elle à 2 battants.
Dans le placard Barbe Bleue, la photo sépia, toujours elle, avec ses pierres. Et les gravures des massacres qui font clignoter le bas-ventre.
Parfois l'ampoule grille. Le couloir à certaines heures est noir.
Ce n'est pas un lieu de recueillement. Il n'y a rien à aménager. C'est une ruelles dans l'appartement.
A une extrémité, la porte d'entrée et donc de sortie ; à l'autre, la porte d'une chambre, je n'ose dire la mienne, ce ne fut pas toujours le cas. On l'appelle "la chambre du balcon". Le balcon, on peut l'enjamber, faire le mur, aller vers d'autres lumières dans la nuit. Retrouver Roméo
Puis revenir dans le vif du sujet, par les escaliers.
C'est donc un petit couloir dont on n'a pas su tirer partie.
ça venait sans doute de la lumière, mal choisie
vers la fin du couloir et de ma vie dans cet appartement
j'avais mis un 100 watts.
ça crachait mais ça ne disait rien de plus.
aucun espoir de faire de ce non lieu autre chose qu'une fonction couloir.
stagnation, déambulation, cris et chuchotements enfermés dans le noir
Et la lumière du couloir qui au lieu de faire espoir ne révèle que l'à peine ombre.
Des placards
Non !! pas eux !
avec des monstres dedans
La lumière, pas assez
Verdâtre
une porte de chaque couleur
barbe bleue, ventre jaune et chien rouge des placards à laine
penderie de deuil
des restes de fleurs depuis toujours fanées, sur les autres pans de murs
dans le couloir
on y passe
dans le corridor, on y dort
un va et vient
pour faire aller et faire partir
la lumière reste
obligatoire
suspendue sans abat-jour -sinon, qu'en resterait-il ?-
glauque et si peu rayonnante
glauque étant d'une nuance vert bleu, yeux ternis
Comment bien débuter dans la vie
lorsqu'il s'agit d'emprunter un passage aussi opaque ?
il mène aussi à la sortie
ça sent l'antimite, le parapluie mouillé, la vieille pantoufle
la lumière ne sent rien, à peine le tiède d'une tristesse lente, d'un dénuement de fil nu,
l'impossibilité de faire plus.
Au milieu du couloir (1.50 l x 2.5m L), la possibilité d'une lumière du jour, vite éteinte par le verre dépoli de la porte, fut-elle à 2 battants.
Dans le placard Barbe Bleue, la photo sépia, toujours elle, avec ses pierres. Et les gravures des massacres qui font clignoter le bas-ventre.
Parfois l'ampoule grille. Le couloir à certaines heures est noir.
Ce n'est pas un lieu de recueillement. Il n'y a rien à aménager. C'est une ruelles dans l'appartement.
A une extrémité, la porte d'entrée et donc de sortie ; à l'autre, la porte d'une chambre, je n'ose dire la mienne, ce ne fut pas toujours le cas. On l'appelle "la chambre du balcon". Le balcon, on peut l'enjamber, faire le mur, aller vers d'autres lumières dans la nuit. Retrouver Roméo
Puis revenir dans le vif du sujet, par les escaliers.
C'est donc un petit couloir dont on n'a pas su tirer partie.
ça venait sans doute de la lumière, mal choisie
vers la fin du couloir et de ma vie dans cet appartement
j'avais mis un 100 watts.
ça crachait mais ça ne disait rien de plus.
aucun espoir de faire de ce non lieu autre chose qu'une fonction couloir.
stagnation, déambulation, cris et chuchotements enfermés dans le noir
Et la lumière du couloir qui au lieu de faire espoir ne révèle que l'à peine ombre.
mardi 3 novembre 2015
Dans le plafond il y a des loirs
dans les loirs il y a un cou
dans le cou, de la lumière
on l'appelle la lumière dans le couloir
les loirs couinent dans le plafond, le soir,
car ils sont nocturnes
en couinant leur lumière s'allume
on voit des étoiles couinantes au plafond
Tous ces Gliridae
qui vivent dans les climats tempérés
partagent en fait ce trait
ils mangent les livres en papier
non non, pas les ziboux
seulement les journaux, les pléïade, les polars et les illustrés du grenier
Heureusement, l'hiver arrive
ils vont dormir comme des loirs
les petites lumières vont s'éteindre
les petites lumières des couloirs.
dans les loirs il y a un cou
dans le cou, de la lumière
on l'appelle la lumière dans le couloir
les loirs couinent dans le plafond, le soir,
car ils sont nocturnes
en couinant leur lumière s'allume
on voit des étoiles couinantes au plafond
Tous ces Gliridae
qui vivent dans les climats tempérés
partagent en fait ce trait
ils mangent les livres en papier
non non, pas les ziboux
seulement les journaux, les pléïade, les polars et les illustrés du grenier
Heureusement, l'hiver arrive
ils vont dormir comme des loirs
les petites lumières vont s'éteindre
les petites lumières des couloirs.
lundi 2 novembre 2015
La
lumière dans le couloir s'est éteinte alors que je n'avais parcouru qu'un tiers
du chemin entre les deux extrémités où se trouvaient les interrupteurs.
Maugréant en silence, je tâtonnais le long du mur en revenant sur mes pas,
essayant de me remémorer l'emplacement des obstacles, caisses, bouts de
ferraille, dangereusement en équilibre, que j'avais contourné machinalement à
l'aller. Me cognant la tête contre ce qui me parut être une tuyauterie
brulante, je jurais à mi-voix, pourtant personne ne risquait apparemment de
m'entendre, le type que j'avais suivi jusqu'ici avait dû prendre du champ et
disparaître au coin de la prochaine rue depuis belle lurette. J'en étais là de
mes cogitations silencieuses, lorsque je me pris les pieds dans je ne sais quoi
et m'étalais de tout mon long dans ce qui me semblât une terre huileuse et
grasse comme on en trouve autour des garages et dans les casses de voiture.
C'est alors que j'entendis, à l'autre bout du couloir, grincer la porte de la
rue et retentir le clac-clac lent d'une kalachnikov. Un bruit assourdissant,
ponctué par le claquement des balles lorsqu'elles passent tout près, des bouts
de bois sans doute, qui giclent de la porte sous les impacts et viennent
picoter mes mains qu'instinctivement j'ai mis sur ma tête, comme un fragile
rempart, puis plus rien, une porte qui bat, le silence où flotte une odeur de
poudre.
dimanche 1 novembre 2015
La lumière dans le couloir
Un long couloir sombre dont on n'aperçoit ni début, ni fin, peut-être un tunnel. Un martèlement lointain, régulier qui va très vite se révéler être des pas.
Des bottes frappent le pavé, se rapprochent, le son s'amplifie. Dans l'obscurité profonde l'image se précise à peine. Je devine la forme d'un homme et d'un chien, sans doute un soldat et son chien. La résonance des pas emplit tout l'espace, ce sont maintenant les murs, le sol, le plafond qui réverbèrent le bruit des bottes. Une seule attente : le bout du couloir, un seul espoir : qu'une lueur enfin apparaisse. Il doit y avoir une fin à ce couloir, il faut qu'il y en ait une. La régularité, l'obstination de ce pas impérieux devient insupportable, le chien grogne. L'image s'éclaircit encore. C'est bien un soldat, botté, harnaché, arme à la hanche, pas martial et son chien prêt à bondir mais fortement retenu par une laisse. Tout au bout, là-bas apparaît une lueur. Les pas continuent à avancer, le martèlement à s'amplifier. Brusquement jaillit la lumière au bout du couloir. L'homme lâche son chien qui court vers la clarté, se jette dans la lumière. Le son martelé s'arrête aussitôt.
Le chien n'a plus ni laisse ni muselière et gambade au soleil. Toute rage tombée, il se roule dans l'herbe et court rejoindre des enfants qui font une ronde dans les cerisiers en fleurs.
Aujourd'hui la terre
Un besoin vital de me relier à elle plus ou moins incoercible selon
la saison. Avant même l'arrivée du printemps, j'entends son appel.
Surgi je ne sais de quel tréfonds de moi, un besoin atavique d'y
mettre mes mains, de la pétrir, la retourner, l'ensemencer me
saisit. Pendant l'été, cet état perdure, le repos dans le jardin
m'est difficile, toujours un coin de terre réclame mes soins. Avec
l'apothéose de l'automne, toute balade se transforme en cueillette,
j'engrange, je nettoie, je la hume tant les odeurs fortes qu'elle
exhale me ravissent. Quand arrive l'hiver, j'aime alors qu'elle soit
recouverte de neige pour la protéger. En ce jour de Toussaint, elle
m'est encore plus chère, par tous les corps amis qu'elle renferme. »
la lumière dans le couloir #2
Tronçon bouché
ampoule déplafonnée
aucune résistance
Peur du rien
des idées qu'on se fait
des secrets qui dépassent
Quelques pas pour oser
-pointure 29-
ombres dans ma poche sous le mouchoir
confort provisoire
Derrière les portes peintes
des histoires défuntes
éboulements quelque part
La lumière mesquine
révèle des bouts de sale
fleurs en plastique dans les tombes-placards
Ampoule, Néon, Appliques
Led spot guirlande électrique
Bougies, réverbère,
Je reste un allogène dans le territoire.
ampoule déplafonnée
aucune résistance
Peur du rien
des idées qu'on se fait
des secrets qui dépassent
Quelques pas pour oser
-pointure 29-
ombres dans ma poche sous le mouchoir
confort provisoire
Derrière les portes peintes
des histoires défuntes
éboulements quelque part
La lumière mesquine
révèle des bouts de sale
fleurs en plastique dans les tombes-placards
Ampoule, Néon, Appliques
Led spot guirlande électrique
Bougies, réverbère,
Je reste un allogène dans le territoire.
Inscription à :
Articles (Atom)