lundi 29 mars 2010
lettre à une feuille de papier,
Feuille de papier, où je peux gribouiller,
Pour écrire ce que je suis,
Pour écrire ce que j'étais,
Pour le futur, je ne saurais,
Je n'ai pas envie, à toi de trouver,
Et puis je n'aurais pas le temps,J'ai peur de mal anticiper.
Je veux rester présente
Mais il va falloir veiller,
Je laisse une lampe toujours allumée
Il faut qu'on puisse me trouver,
Avant qu'un grand sommeil,
Me fasse m'endormir
Pour peut-être un jour
Dans l'audelà me réveiller,
Et retrouver des mots
Qu'ici je n'ai pas su écrire
Et qu'enfin sur toi
Je pourrais coucher,
Laisse moi de la place,
Il y a tellement des phrases,
Que je n'ai pas su trouver.
Jeannine
dimanche 28 mars 2010
Cher vous,
J'ai cru que je ne pourrais plus vous écrire,
Mais je retrouve ma plume quel bonheur Pierrot me l'avait égaré.
Morphé m'attendra je vais continer, puisque je sais maintenant comment tremper mon porte plume dans l'encrier.
La nuit sera douce, puisque demain je pourrais continuer.
Bonne nuit cher vous me voilà apaisée.
Jeannine
vendredi 26 mars 2010
lettres entretissées
Cher R,
J’ai parcouru ta longue lettre avec une pincée frémissante aux commissures des lèvres et la gravité de ton discours ne m’a pas empêché de penser que tu dois souffrir et le devras toujours.
Pardonne moi, je ne me moque pas des difficultés que tu évoques. La terre peut maintenant trembler, je ne te sauverai pas de tes égarements, de tes errances, de tes humeurs chagrines.
Que te dire? Rien n’a changé.
Nous nous sommes liés quand un monde chancelait. Rien n’a changé. Ou plutôt si, les choses sont bougrement plus complexes qu’autrefois. Plus subtiles. Non, pas plus subtiles, plus embrouillées. Est-il possible qu’on ait toujours de son époque une vision pessimiste, pour peu qu’on se retire de loin en loin dans sa marge? A lire tes lettres c’est ce que je me suis demandé.
Mais qu’avons nous perdu? L’essentiel peut-être.
Etre seul, un peu chancelant au bord du flot tumultueux et accepter la béance de sa solitude intérieure. D’ailleurs, il n’est pas indifférent qu’un garçon tel que toi, qui fut l’inquiétude même, non, il n’est pas tout à fait négligeable qu’un bonhomme dans ton genre vive ici, sur cette lande où la mort cogne sans faire d’histoire.
Mais tu le sais, je garderai toujours en moi ces rêveries toutes bêtes des récits de notre enfance qui ne nous suscitent encore que parce qu’elles se sont insinuées dans le silence des jours.
Je te quitte à présent. Je t’envoie toute mon affection et puisse ma paix, ou ce qu’il en reste, arriver jusqu’à toi.
(lettre écrite avec le concours de morceaux d’autres lettres réalisées à l’atelier, et d’emprunts à des lettres de Lionel Bourg, René Pons, Lou Salomé…)
mercredi 24 mars 2010
LETTRE A TOI QUI ME CONNAIS SI BIEN.
lundi 22 mars 2010
ma moitié de Rilke reconstituée en pierres de tailles
lettre à Lydie,
J'ai besoin de savoir, maintenant que je n'ai plus ma mère,c'est curieux les derniers temps elle était devenue mon enfant et moi j'étais sa mère alors je ne sais plus tout s'embrouille se mèle. Je t'avoue que quelquefois j'ai peur de cette phrase que je lui entendais dire il y a quelques annes " elle est retombée dans l'enfance" Cete enfance la je ne la veux pas encore aide moi.
Je vais luttr , tu sais je vais même te confier que cet anniversaire important que j'ai eu en Janvier, m'a fait demarrer, j'ai voulu braver et sais tu ce que j'ai fait, cette excroissance disgracieuse que j'avais sur la figure je lai fait enlever un peu de laser et le tour est joué, c'est ridicule et bien c'est une petite Anapurna que j'ai escaladé.
Anapurna tu te rappelles lorqu'on lisait les Conquérents de l'inutile, comme on s'emballait comme on révait.
Je veux réver encore peut-être différement aucun prine ne viendra me chercher, il n'y a jamais eu de carosses dans les rues boueuses de notre village, mais cela a quand même été royal, les vsseaux valent bien les monarques.
Mais non, je ne suis pas nostalgique, je devrais s dire que des trésors j'en trouve encore tu veux des exemples , ma petite fille qui me demande de lui apprendre à coudre moi qui n'ai jamais su tenir une aiguille elle s'étonne de ma dextérité n'est ce pas merveilleux ?
Oui Lydi, nous sommes riches de tout nos souvenirs mais il faut que nous ravivions de temps en temps le feu qui couve; tisonnons la vie tant qu'il y a de la braise cele ne s'éteindra pas.
Nostalgique tu crois que je suis Lydie, non, mais il faut que nous replacions tout cela et pour commencer je vais signer Jaja comme avant.
Jaja
dimanche 21 mars 2010
ma moitié réduite de Rilke
forme délirante
"Dans ce monde que nous ré-endossons chaque matin comme une vieille veste usée, totalement immunisés contre la surprise, l'arbre est la seule forme qui de temps en temps, à certains brefs moments de stupeur où les yeux se décapent de l'accoutumance, m'apparaît comme parfaitement délirante"
Julien Gracq :"Lettrines 1"
samedi 20 mars 2010
Lettre à Isabelle
J'ai l'impression que c'est la première fois que je t'écris. Devant moi, une immensité d'espace et tout le temps, j'ai du bois pour la cheminée, des provisions dans les armoires et des idées à mettre en ordre, plein d'amis autour de moi et je te parle comme les enfants parlent dans la nuit : le visage enfoui contre l'oreiller - sentant la proximité et la présence de ceux qu'il aime - Dans ce lieu, entourée de toutes ces présences qui écrivent, je suis seule comme l'enfant est seul quand ses pensées se rangent en lui et qu'alors des certitudes lui viennent, mêlées à des choses futiles, intimes et importantes du seul fait que tous autour de lui s'affairent et que l'enfant ne comprend rien à ce tournoiement du monde. Et moi non plus je n'y comprends pas grand chose. Je veux juste te faire partager ce moment magique où toutes les plumes dessinent les arabesques des futures phrases, où le silence bruit de pensées, la table toute jonchée des lettres découpées où chacune a puisé de quoi mettre en branle sa boîte à images et à sensations. Parfois, une page se tourne, une semelle frotte le plancher mais l'essentiel du silence est habité par le glissement des plumes qui courent sur le papier, la respiration des pensées, concentrées. L'application d'écolière de Janine m'émeut, comme toujours. Et toutes ces zones d'ombres où sont amassés des trésors d'où vont remonter à la surface tous ces mots féconds que nous entendrons tout à l'heure. Du bonheur, pas un souvenir de bonheur, le bonheur, là, vibrant dans la pièce.
Tous ces mots, tu pourras les emporter avec toi, comme un livre qu'on a bien aimé, et que l'on sait avoir quelque part dans son univers, même si on ne sait plus très bien où , dans quelle région du coeur, même si on ne l'ouvre plus très souvent -jamais-
Mais, c'est terminé, le temps resserré, concentré est écoulé.
Ecoute, quelqu'un commence à lire : " Toujours à minuit, il se fait une fente minuscule entre le jour qui finit et celui qui commence, et une personne très adroite qui parviendrait à s'y glisser sortirait du temps et se trouverait dans un royaume indépendant de tous les changements que nous subissons ; à cet endroit sont amassées toutes les choses que nous avons perdues ..."
Je te le dis avec force, glisse toi dans cette faille.
Je t'embrasse tout simplement d'un amour qui n'a rien de virtuel
Avec tous les mots découpés dans le bleu du ciel
lettre à O
Cher O,
dans ta dernière lettre tu m’écris : toi ? tu choisis la solitude ? je veux dire : l'absence d'amour ? n'est-ce pas l'absence d'amour qui t'a choisie, plutôt ? si l'amour ne se présente pas à toi, tu iras le chercher, tu l'inventeras, tu le construiras de toutes pièces. peut-être que j'ai tort. je te connais très peu, en réalité. j'ai pourtant l'image d'une femme pour qui la seule chose qui compte, au fond, c'est justement l'amour. c'est ce qui te porte, ce dans quoi tu te prélasses et te débats ... tu as raison, je le sais ; je me leurre en pensant avoir eu le choix ; j’ai simplement trouvé le courage de trancher un lien, avec mes mots ; c’est donc bien la solitude qui est venue me chercher, presque à mon insu ; et j’aime que tu me le dises pour que je n’ai plus peur, parce que cela me rassure ... dans la solitude encore des nuits, il y a des pensées nouvelles qui se dénichent et courent sur les pays, dans le règne des songes ... il y a ceux qui viennent me rendre visite à l’improviste, comme s’ils avaient deviné ; je revois mon père, il a l’âge que j’ai aujourd’hui, et je lui dis que je l’aime ; une autre nuit, un amant, que je ne connais pas, et puis, un homme sans visage qui m’immobilise par derrière, et ... et si tous ces fils entrelacés ne sont pas faits pour être lu, ils n’en sont pas moins des antennes lancées en vrille pour tâter d’un monde inconnu. Ils ne cassent pas et tissent en moi et autour de moi un cocon qui m’apaise ... même si tu m’as plus souvent lu que vu de vive voix, tu me connais mieux que je ne l’imagine ; est-ce là la force des mots ? parmi les petits papiers, papiers découpés ce soir à l’atelier pour t’écrire, j’ai pioché celui-ci : les mots ne sont que la tige débile d’une racine compliquée qui enfonce profondément ses réseaux dans les strates de l’humus intime ... même si le terme «débile» me heurte, même si cette phrase est la seule avec les tiennes à n’avoir pas été produite par mes camarades de plume, je la retiens, je la garde ; elle me parle de l’écriture comme d’une nature profonde, ma nature, la vraie nature ... et c’est là que mes peines s’apaisent, que mon regard se purifie et que mes mots trouvent souvent ... leur élan pour s’élancer, parfois vers toi, dans ton bel ermitage en plein champ ; l’été dernier, j’osais te confier mes mots, mes 3 lignes journalières ; et tu m’as si bien lue, si bien comprise, que j’ai pensé un moment que tu en étais le destinataire, mais ... après tout, peu importe ce que nous comprenons, l’important est ce lien, le maintient de ce lien : que nos deux mains tiennent ce fil fragile du bout des doigts. Ce fil de soie, je le vois se dérouler, il s’écoule de la fine patte d’araignée de mon crayon, en volutes, courbes et lignes, il s’étire ... il me rappelle mes pelotes de fil, toutes ces ficelles qui dessinent mes chapeaux, «le fil qui chemine crée le volume», mes armatures de têtes qui laissent les pensées libres de s’envoler.
alors, pour tous nos mots échangés,
je te dis merci.
N.
(avec des mots amis découpés au hasard)
vendredi 19 mars 2010
"l'écriture fait grandir"
jeudi 18 mars 2010
lettre
etre pourrez vous reprendre la course avec des valises moins lourdes.
Pour avoir moi-même
voyagé trop chargée ma destinaton c'est soudain annulée je n'ai plus les jambes et il me reste le regard.
Je range vos paroles avec soin.Je n'hésite pas à venir les visier de temps en temps.
J'ai besoin que vous me rassuriez que je n'ai pas révé que je vais lutter.
Je vous embrsse aec mon affection
mercredi 17 mars 2010
Lettres : cinquième consigne
mardi 16 mars 2010
j'ai réécrit ma moitié
clocher
C'est un clocher banal celui du village de mon enfance et celui là il a du me voir pour la première fois emmailloté dans des langes car il y a 60 ans on ne badinait pas lorsqu'on avait un nouveau né il fallait le baptiser dans les huit jours d'ailleurs on ne rentrait pas tout de suite dans l'Eglise il fallait passer par les fonds baptismaux c'est seulement par ce passage obligé qu'on était considéré faisant partie de la famille des élus, sans cela si on mourrait c'était dans les limbes qu'on allait, les limbes c'était pour moi, et je l'avais appris au catéchisme, une sorte d'endroit où on flottait , ce n'était ni bien ni mal c'était tiède pas le paradis, pas l'enfer non plus on n'en sortait jamais.
A onze ans un autre clocher en Auvergne belle église romane et là j'ai vécu cela un peu comme une promotion une horloge sonnait les heures et les demi. Dans la froidure des draps, il n'y avait pas de chauffage dans ma chambre, je trouvais que cela faisait chic d'entendre égrener les heures le sommeil venait très vite en comptant les coups de gong c'était magique. Le sacristain s'appelait Rémy le matin il passait en courant devant la boulangerie à midi et le soir il allait actionner les cloches pour l'Angélus, c'était tout manuel. Il y avait d'autres moments où il s'activait lorsque quelqu'un était était mort, dans les minutes qui suivaient,on voyait le curé avec sa soutane et son surplis, l'enfant de choeur en aube qui agitait le goupillon, on n'osait pas demander à l'homme d'église qui avait "trépassé" mais on essayait de voir où il se dirigeait.
Lorsque je suis partie en pension, c'est près de la cathédrale que j'ai vécu Il y avait des tours des tourelles des clochers des clochetons des pigeons nichaient dans les cavités de tous ces petits clochers et projetaient leurs fientes sur les fidèles quand ils rentraient à l'office et tant pis si je risque les damnations éternelles un jour qu'on allait accomplir une de nos innombrables dévotions un de ces volatiles à souillé le voile de la religieuse qui nous accompagnait j'ai ri tout haut cela faisait comme une grosse verrue sur le couvre chef de mère Marie des Oliviers devant mon hilarité la sanction a été immédiate : "ma fille vous viendrez me voir à la sortie de la messe" et j'ai été privée quinze jours de sortie.
Puis cela a été la ville, et dans ma tour, j'ai beau prendre garde je ne vois plus de clocher et je peux vous dire que lorsque souffle un certain vent j'entends des cloches de quel clocher proviennent elles je ne sais? mais une nostalgie s'installe et j'aime les écouter.
La semaine prochaine je pars à Barcelonne Gaudi va me faire voir d'autres clochers et il me semble que je vais apprécier.
lundi 15 mars 2010
Nuit,
Je pense aussi à ce film Paris Texas je revois la voiture sur l'autoroute tous les phares éclairés ces lumières rouges qui scintillent et la fille qui roule vers un destin qu'elle n'a pas choisi.
Nuit je me revois dans ce train qui filait sur Lyon et j'entends la voix de cette personne qui me disait "Vous ne trouvez pas que c'est joli toutes ces lumières des HLM éclairées Je répondais oui, mais j'avais mal, ma campagne était loin et la lumière blafarde de mon village me manquait.
En venant aujourd'hui chez notre hôtesse, j'ai lu son magnifique texte sur le parrain, et le tableau de Quentin de la Tour me revient je revois la flamme de la bougie tenue par la fillette: brisait-elle la nuit cette pale lueur ?
Alors je le redis haut et fort la nuit est un théâtre dans lequel des personnages se détachent il suffit de lever le rideau.Entrez - y et vous verrez que la pièce se jouera il suffit de s'asseoir et de croire en la nuit.
Nuit de Chine, nuit câline, nuit d'amour est ce qu'en Chine les nuits sont plus belles ? C'est vrai que la nuit les amours se font plus pressants , plus forts.
La nuit est peuplé de tant de choses, la nuit lorsque tout dort il me semble parfois que l'univers m'appartient, non ce ne sont pas des fadaises croyiez moi, je l'ai expérimenté les insomnies sont quelquefois riches en illusions.
vendredi 12 mars 2010
Lettre à un jeune poète
Voici l’extrait de la lettre en date du 23 décembre 2003 dont nous n’avions que la moitié Natô et moi et qu’il nous fallait compléter. Rendons à Rilke ce qui lui appartient!
jeudi 11 mars 2010
Lettres à un jeune poète
mercredi 10 mars 2010
au secours ! la publicité est revenue !!
quelle chance, mais je la connais déjà.
Mots en B. Dictionnaire
Boulevard
“On the Boulevard on broken dreams”… “I walk alone »...
se disent ces milliers de manifestants (quelques centaines suivant la police) qui arpentent depuis tant d’années l’asphalte, sans qu’aucune de leur chanson ne devienne jamais un tube.
Brasser
Du vent, des idées, des idées, du vent. Parfois ça finit en choucroute ; ou en bière ; car, qui trop brasse, trop vite s’éteint.
lundi 8 mars 2010
lettre avec rilke
samedi 6 mars 2010
Solitude
vendredi 5 mars 2010
Solitude
jeudi 4 mars 2010
Lettres à un jeune poète
mercredi 3 mars 2010
dictionnaire B
Brassée: que ce soit de feuilles ou de mots, ce n’est rien qu’un peu de vent que l’on enserre. Tout s’est déjà envolé lorsqu’on pose le tout .
Biais: c’est un regard qui n’ose pas; un de ces regards de malaise. Une manière de ne pas voir, de ne pas être vu , mais regardant. Un truc pas franc du collier.
Boulevard: c’est un mot qui est laid. Avenue a une autre classe quand même!
Comme je regarde parfois de biais, au lieu de boulevard , j’avais lu bouleverser! Alors je vous livre ma brassée de mots pour celui-là!
Bouleverser: conduire l’être au delà de lui-même, dans cette zone si fragile où l’on ne peut aller qu’avec d’infinies précautions. Un livre ou quelques lignes peuvent réussir ce transport.
lundi 1 mars 2010
Lettre B
Boulevard :
Je tourne en rond.Voilà des heures que je suis les feux arrières des voitures qui me précèdent sur ce boulevard périphérique. Comment vais-je en sortir ? Par quelles bretelles ? Je mets la radio.
Tout à coup, un grand coup de frein, je percute la voiture avant, reçois un grand choc à l'arrière. La nuit est tombée. Mon ange gardien qui somnolait à l'arrière, saute sur la banquette avant, pose ma tête délicatement sur son épaule et me berce. Tout est fini.
Brasser:
Ce matin, ça me brasse dans les tripes. Je crois être malade. Plus la journée avance, plus je me rends compte que ça brasse. La répétition des mêmes idées s'enroule en spirale. Les pensées se vrillent comme les viscères, désirs et regrets se mêlent, tout se noue, m'étouffe, un cordon ombilical autour du cou se resserre, noeud coulant.
La rupture devra venir du dehors pour retrouver un peu de sérénité, remettre un peu d'ordre dans tout ce merdier, faire cesser les bruits, desserrer les noeuds
Lettre A
A force d'avaler des couleuvres -école, église, société- et d'avoir trop peu vomi, j'ai avalé ma langue. Aujourd'hui, je voudrais régurgiter mais les mots restent coincés, accrochés aux anneaux.
Ailleurs:
Avec la fuite de la jeunesse, mes ailleurs sont plus souvent liés à l'inaccessible du temps passé, au paradis à jamais perdu, aux chants de l'enfance. Le champ de mes ailleurs s'étale dans une temporalité révolue, irréversible et inatteignable, ou sur les pages des livres aimés et dans mes rêves nocturnes.
Subsistent quelques champs bien réels et palpables : l'éden de mon jardin, la campagne drômoise.
Il m'apparaît soudain que jeune femme pleine d'énergie, tous mes ailleurs s'étalaient devant moi, dans l'action, sous forme de perpétuels projets se bousculant.
Lent basculement du ciel et de la terre par les ans.