lundi 27 décembre 2010
au secret
dimanche 26 décembre 2010
Message important de Jeannine de Dallas
Jeannine s'en est allée
A la messe de la Nativité à Sainte Thérèse du Rond Point.
La chaussée était glissante,
mais elle savait qu'elle était missionnée A l' Église le divin enfant
lui a dit clairement entre deux
Jouez hautbois résonnez musette
que l'année serait plus douce
pour ses amis écrivains du mercredi soir
Oh douce nuit,
Oh Sainte nuit,
Elle a remercié
Et s'en est allée réveillonner.
Elle était heureuse de transmettre le message.
Enfin la lumière brillera au cours de cette nouvelle année.
mardi 21 décembre 2010
Ho vomitato l’anima ieri (fin)
Ho vomitato l’anima
ieri
ma tu mi sei rimasta dentro
Eravate nella stessa cella
ma lei se n’é andata senza dirti nulla
o sei voluta restare :
tim manca poco per uscire regolarmente
perché scappare, dunque ?
No, tu mi sei rimasta dentro
dentro come sempre.
E’ uscito di tutto dal mio corpo
Umori, bestemmie, sogni, raffreddori;
denti da latte
Adesso anche l’anima,
E’ uscito di tutto, dicevo,
tranne te
e tranne me
Ho vomitato l’anima
ieri
sembrava un mazzo di rose sul pavimento
come uno di quelli
che mi facevano arrossire al ristorante
perché non sapevo cosa dovevo fare
e ti avrebbe tenute le mani occupate
tornando a casa
Quelle mani, ahimé solatanto due,
che avrei voluto sanguisughe da salasso
su di me
dieci, venti soffici centose tiepide sulla
schina
a togliere umidità, vuoto ed amarezza.
Ho vomitato l’anima,
ieri.
Claudio POzzani (Saudade e spleen)
lundi 20 décembre 2010
Roche Baron
longues dames aux chapeaux d'astrologues
oubliettes
on avait bivouaqué
monte dru et fait suer
dans nos sacs de couchage sur la première photo, juste à la place du spot
et dans le rond de la lune le jeune homme depuis longtemps mort déjà, sûrement
on n'a pas voulu visiter le musée.
dimanche 19 décembre 2010
Photos 7 et 8
Friture palissade
Sur front de céramique sable
Cette diablesse aime les animaux morts
Alignés comme des Caran d’Ache
Tous argentés
Leur œil ne lui dit rien qui vaille
Qu’en faire ?
Dans quelle histoire les fourrer ?
Seront-ils friturés ce soir dans l’appartement vide ?
Dans la solitude de la ville hivernée ?
Sera-t-elle seule ?
Son amant viendra-t-il ?
Ou sera-t-il avec l’autre ?
Il reste de son dernier passage
Cette fleur véritablement artificielle
Guindée comme le sexe d’une poule de luxe
Cherchant la lumière fantôme de cette ville fantoche,
Toute hérissée de tours ce que ses collines ont de creux
Elle risque à peu de frais la fraîcheur maritime,
L’odeur du large et de l’oubli
L’odeur de l’ordre et de l’alignement
L’odeur du rien qui dépasse, du lisse, du temps présent sans passé
De toute façon qu’il vienne ou pas que lui importe
Elle vient de se rendre compte qu’elle déteste sa voix de téléphone
Et que depuis quelques temps, elle est sensible aux voix comme elle l’est aux odeurs
Et que la sienne lui soulève le cœur
Elle voit passer l’heure
Et jette la palissade de poissons dans le vide-ordures
Elle épargne la fleur, qui périra seule dans peu de temps
Retenant ses effluves, comme on se retire, à reculons
Sur la pointe des pieds
Tire les rideaux jusqu’au printemps.
chute libre
anchois ou sardines
j’ai le choix
contre les autres serrés
(rayures)
l’orchidée nénuphar
en lotus
veille sur-veille
planquée derrière ses carreaux
(observation)
ai-je le choix ?
de ne pas choir ?
les anchois
(j’ai décidé que c’en était)
me scrutent
(entre parenthèses)
des yeux des yeux des yeux ..
au nombre de 19
déployés en éventail
mon chat y goûterait-il ?
arrêtes !
et toujours cette neige derrière la baie
blancheur de fleur
l’antenne parabolique scrute le paysage
comme je contemplerais des anchois
(sans voix)
en ligne sur un cylindre jaune
troués de leur regard cerné d’argent
quelqu’un a écrit : ‘la ville est un trou’
vide de la ville
mise en abîme
(colonne vertébrale de poisson)
dans les portes-écran
transparence
projection du grand vide
pour chute libre
samedi 18 décembre 2010
Vision de loin, vision de près ... suite
A peine les 7ème et 8°ème photos sont-elles apparues sur mon écran, qu'aussitôt me voilà dans un double temps où le passé empiète sur le présent. Légère hésitation pour savoir où je suis, où j'en suis …
Cette bulle à transformations multiples me transporte dans des espaces qui sont tout autres que ce qui était supposé apparaître : je tourne la tête et … ou tout est oublié ou tout a disparu, qu'en sais-je …
Devant mes yeux une orchidée albâtre veinée de rose, à l'intérieur un minuscule masque comme en peignait Ensor - encadré de deux grosses moustaches à la Dali, fuchsia les moustaches - entouré de deux petites ailes palpitantes, transparentes, fragiles, prêtes à faire prendre son essor à la fleur entière aux cinq pétales veinées. Bien qu'attachée à une branche épaisse, elle est bien entrain de prendre son envol … franchit le lourd rideau de théâtre sur le point d'être tiré. Je heurte sans m'en rendre compte les battants sombres de la fenêtre fermée, ce qui la fait s'ouvrir, alors que j'aurais pu chercher en vain pendant mille ans en le voulant, l'ouverture. La scène entière bascule, saut dans un autre univers, changement de plan, bousculade, les immeubles s'envolent, se disloquent en petits pointillés et s'alignent bien sagement rangés en ligne parallèles, tels des sardines dans une boîte, chaque fenêtre est un petit oeil brillant, ce qui était blanc devient sombre, l'orangé a pris la place du rose. Le rideau a joué son rôle : séparer les univers.
Fragment, éclat, brisure, diffraction, éclatement, fulgurance, déchirure, prisme, dépliement, mosaïque, puzzle, défiguration, permutation, lambeau, haillon, bribe, loque, rupture, fulguration, métamorphose, condensation, révélation...
Mon stylo-poisson, mince, froid, brillant se faufile sous mes paupières, je soulève délicatement cette paupière boursouflée, la retourne. Surprise par sa couleur orangée je fais vite, me saisis du stylo et le brandis comme une arme contre ma feuille de papier qui n'a qu'à bien se tenir, j'ignore si le poisson va lui écrire dessus ou la trouer à petits coups, car à chaque fois que j'essaie de prévoir quelque chose, c'est autre chose qui advient. Cet univers m'échappe, je ne contrôle plus rien depuis que je suis dans l'espace de cette histoire, ce ne peut être la mienne, je n'y vois que le chemin sinueux et sans cesse à la dérive d'une vie que je ne reconnais pas.
Le stylo à écailles se contente de se faufiler et de me filer habilement d'entre les doigts pour se réfugier dans les pétales de l'orchidée, se cacher dans les replis du masque qui n'était là que pour ça, je ne le comprends que maintenant, en fait le tout immense se cache dans le coeur minuscule, tout était contenu depuis le début dans le moindre petit repli et il y a longtemps que je ne suis plus dans la boule ...
Photos 7 et 8
vendredi 17 décembre 2010
dernier départ
Emma lui parla de la ville de son enfance qu'elle regardait par la fenêtre du
dernier étage de l'immeuble sur la colline, des hivers enneigés de la guerre
qui n'en finissaient pas , des longs après-midis de solitude quand sa mère la
laissait pour rejoindre l'homme qu'elle connaissait à peine, ce père traqué,
cet homme fuyant, cette silhouette qui quelquefois se penchait sur elle au
milieu de la nuit, chargée des odeurs troubles de la clandestinité. Elle lui
parla toujours de cette même histoire, de ces hommes qui se penchent sur
leurs enfants endormis et s'en vont ,comme son homme, tout à l'heure,
dans le silence de la chambre. Elle revivait sans cesse ce déchirement
silencieux des corps qui se répète à l'infini.
Puis elle parla enfin de ce jour où sa mère lui annonça qu'il ne reviendrait
plus, qu'il était monté dans un train en partance pour une destination
inconnue, quelque part vers l'est, là où le froid est plus vif et la neige plus
profonde,un pays de grandes plaines sous le ciel bas .Ce jour-là, le front
appuyé contre la vitre glacée, Emma s'était efforcée de fixer son visage,
mais elle ne voyait qu'une figure inconnue traversée par l'éclat métallique
des rails, noyée dans la lumière froide des lampadaires. Elle avait entendu
sa mère chuchoter à la voisine qu'on les avait poussés dans le wagon,
qu'elle n'arrivait pas imaginer comment ils pouvaient tenir aussi
nombreux,qu'ils devaient être serrés comme des sardines dans leur boîte.
Elle avait répété plusieurs fois: comme des sardines et cette image ne la
quitta plus pendant ses années d'enfance. Presque chaque soir,avant de
s'endormir,elle voyait derrière ses paupières apparaître le corps brillant de
son père,allongé sur le côté, parmi d'autres corps identiques, l'oeil
globuleux, parfaitement rond, la fixant avec un air de reproche.
Il ne revint pas, on lui révéla plus tard, qu'il mourut quelques jours avant la
libération du camp.
Puis son image s'estompa encore un peu, il n'avait laissé aucune photo et
seul resta gravé dans son souvenir l'oeil rond tellement humain de la
sardine au milieu du wagon.
hibernation monstre
photos 7 t 8 Valérie Orgeret Jeannine de Dallas
Il est commandé par le lieutenant : oeil d'argent.
Les rangs sont serrés, tous les soldats sont en garde à vous.
La ville semble pétrifiée, endormie, pas d'âme qui vive.
Il a neigé, les bruits sont encore plus étouffés.
Personne dans la rue, les balcons sont vides.
Ce n'est pourtant pas encore l'heure du couvre feu.
Mais quelle est donc cette fleur ?
Une orchidée.
L'ennemi se rend , il n'y a pas eu de sang.
La seule tache rouge, c'est le coeur de la fleur.
On entend "oeil d'argent" ordonner :
"Rompez les rangs"
l'hymne national est entonné.
C'est l'huile qui grésille dans la poêle
Les soldats peuvent aller se faire dorer
La guerre est finie
Publié par Jeannine De Dallas
jeudi 16 décembre 2010
Jardin d'hiver
Ecriture de travers
Mots mal couchés sur la page comme le gras du ventre dépassant légèrement du pantalon
Verbes conjugués au petit bonheur comme l’emprunt d’un chemin non balisé
Adverbes choisis par inadvertance comme l’on saute, de dos, sur le vieil ami que l’on croit reconnaître dans la rue
Virgule, point d'interrogation, point-virgule placés maladroitement comme un maquillage oublié de la veille
Ecrit de la fragilité comme acceptation de ma vulnérabilité qui résonne avec la tienne
Mots non conformes comme le sont les émotions spontanées
Lapsus scintillant comme les gouttes d’eau d’un robinet qui fuit
Puis-je accueillir tes maux, ce que tu « et » « es » pense, ici et maintenant ?
Orthographe malhabile, je t’aime bien malgré tes imperfections scolaires et sociales, quand (ou car?) tu es l’encre invisible de l’écriture de soi sans stratégie de séduction
Dans l’abandon de toute manipulation.
Felix Nussbaum
"La main tend le rectangle clair lisible nom d'un arbre-dans-la-langue-allemande, prénom de félicité, désignation majuscule JUIF-JOOD lettres rouges barrant l'espace au-dessus de la photographie d'identité qui reproduit en miniature le portrait de celui qui tend le rectangle de la carte lisible nom prénom JUIF-JOOD regard biais nez busqué sous le rabat du chapeau mou ..."
Et bien avant l'horreur, l'enfance heureuse, les vacances en famille au bord de la mer du Nord, le portrait de son père ...
Une superbe exposition actuellement à Paris au musée d'art et d'histoire du Judaïsme
Egalement une rétrospective intégrale des films de Werner Schroeter à la cinémathèque du Centre Pompidou
mercredi 15 décembre 2010
désilluminations
samedi 11 décembre 2010
Jeannine de Dallas et les madeleines
Nous mangerons une Madeleine faite par mes blanches mains.
Ce n'est pas le Carême, nous avons le droit Monsieur Proust nous contrariera pas Nous sommes dans le temps de l'avant Béatrice c'est-à-dire dans l'attente.
Tout peut arriver
Soyez pas bégueules, c'est une bonne idée, même américaine...
jeudi 9 décembre 2010
Poulpe et poupée à la manière de.... JC Lalumière
écrit à partir de deux photos, l'une présentant un poulpe dans une bassine, l'autre une poupée ancienne brune en porcelaine délicate.
Sujet : chute de poulpe
Cher Monsieur, je viens par ce mail vous prévenir qu’un poulpe est tombé du plafond de mon appartement, cette nuit, et habite maintenant la bassine rose que tante Anna m’avait donnée et que ceci est bien embarrassant. J’aimerais donc savoir si l’assurance marche et comment, et si vous pouvez m’envoyer une personne d’entretien pour enlever la bête de mon machin. Bien à vous. Madame Z.
Chère Madame, l’assurance pour laquelle vous cotisez comprend les dégâts des eaux mais pas les dégâts de poulpes. Je suis donc au regret de vous dire qu’il n’est pas en mon pouvoir de faire intervenir un professionnel. Veuillez agréer, Chère Madame, mes respectueuses salutations. R. Y, pour l’assurance M...F.
Je suis vraiment scandalisée par votre réponse, depuis des années que je cotise chez M....F, je vais changer d’assurance ! je pense que si j’étais une jolie poupée aux yeux brillants et au teint de rose vous auriez trouver une solution, car assureur ou pas, les hommes comme vous, sont tous les mêmes. Pas cordialement. Madame Z.
Chère Madame, votre dernier mail n’est guère compréhensible. Vous m’aviez parlé de chute de poulpe mais pas de poupée. Si vous avez un problème de poupée, j’ai le plaisir de vous dire qu’un complément « assurance corporelle de la vie quotidienne et de désagrément pour rupture de poupée » vous coûtera 135 euros par an et couvrira les accidents de poupées, mais ne pourra en aucune manière être rétroactif. Dites-moi ce que vous décidez. Cordialement. Renée Y., pour l’assurance M...F.
Non seulement je suis scandalisée par le non remboursement des dégâts suite à ma chute, mais en plus je vois qu’il y a usurpation d’identité sexuelle puisque, monsieur, vous vous nommée Renée. Je suis donc doublement irritée par votre assurance et je vous annonce dès maintenant mon interruption de contrat. Pas cordialement. Madame Z.
Chère Madame, pour rompre le contrat vous devez nous adresser une lettre recommandée trois mois avant la première échéance du contrat suivant le dernier mois de l’année en cours et ceci à condition d’avoir cotisé au moins pendant 24 ans à compter du premier jour du premier mois de la nouvelle année précédent le premier contrat à la M...F. Cordialement. Renée Y., pour l’assurance M...F.
Vous m’énervez, si j’étais une poupée brune je dirais même que vous me casser les pieds ! Je suis adhérente de curé en fille depuis au moins... (attendez je réfléchis) dix lustres. Pendant ce temps mon poulpe pue et ma bassine rose est devenue toute verte à l’intérieur, que même ma voisine qui m’a apporté mon courrier m’a dit que ça sentait bizarre. Je vais aller me plaindre à la police et vous serez bien content ou contente puisque vous faites partie de ces gens opérés apparemment. Pas cordialement. Madame Z.
Chère Madame, je ne comprends pas votre allusion à une opération. Je vous rappelle que votre cotisation comprend le Pacte assurance-opérations-diverses-sauf-de-poulpe et qu’un complément peut être versé à votre Mutuelle en cas d’hospitalisation de plus de 32 jours à partir du 3ème jour que ne prend plus en charge la Sécurité sociale et avant le 40ème jour du complément de votre Mutuelle pour « grave maladie ». Je vous prierai donc de me renvoyer par courrier recommandé l’ordonnance de votre médecin, la facture de votre hôpital et le devis pour enlèvement de poulpe que vous pourrez demander à l’une des entreprises avec lesquelles nous travaillons et dont la liste est jointe en pdf contracté à ce mail, puisqu’en cas d’opération l’enlèvement de poulpe devient possible. Cordialement. Renée Y., pour l’assurance M...F.
mercredi 8 décembre 2010
mardi 7 décembre 2010
Vision de loin, vision de près ... suite
Raté. L'ombre m'a aspiré et me voilà dans la boule de verre du dessous, le pendant exact de la précédente mais à l'envers. J'ai quitté la belle neige immaculée et fais face à ce qui se cache au-dessous : encore des images se répondant deux à deux. Toutes ces images se télescopent, mon esprit ne parvient à établir aucun lien entre ce sol qui brille, cette table cirée comme un miroir, ce mur blanc, ce plat de porcelaine qui éblouit, toute cette chair visqueuse et blanche, l'horizontalité du sol, la verticalité du mur, une nausée me remonte de l'estomac, enfermée là-dedans avec mes entraves, seule dans mon effort inutile, avec deux regards fixes d'outre-tombe ou bien est-ce moi qui suis passée outre-tombe ?
Là, l'oeil, l'oeil vitreux d'un poulpe sur une table et toutes ces longues pattes, pattes galbées et vivantes de la table de bois ciré, tentacules mortes et molles du poulpe, oeil qui me chavire.
Ici, les grands, gros yeux noirs d'une poupée au regard fixe, fulgurant, transperçant comme celui dont on m'a souvent fait le reproche et ses bijoux, sa chevelure. Tout s'emmêle : la table, le poulpe, la poupée, leurs regards, je sombre dans une totale confusion mentale.
Et puis je la reconnais cette chevelure noire, épaisse, c'est la chevelure de Gabrielle la morte, celle sur la photo, celle où elle s'appuie à un guéridon, celle qui était dans le cadre en bois, c'est la fille de ma grand-mère paternelle, elle me regarde comme sur la vraie photo du cadre, celle où elle avait quatorze ans, prise avant qu'elle ne meure de sa maladie bleue, ma grand-mère disait qu'elle me ressemblait tellement qu'elle me prenait pour elle, c'est pour ça que j'ai deux prénoms et que le second c'est Gabrielle. Faut que je lui parle à elle, je sens qu'on a des choses à se dire toutes les deux mais comment faire parce que je dois absolument tenir ces deux regards ensemble dans mon champ de vision, ne les quitter des yeux ni l'un ni l'autre, si je fais face à la poupée, alors le poulpe me regarde dans le dos avec ses yeux morts et moi, je suis obligée de me retourner pour le surveiller comme lorsque j'étais petite et que je devais vite allumer la lumière pour voir ce qu'il y avait au fond du lit ou dessous, ou alors que je ne devais pas me mettre à la fenêtre rideaux ouverts et lumière allumée à l'intérieur, parce que sinon j'étais une cible trop facile si quelqu'un voulait viser de loin et me tirer dessus.
Comment faire, je sens bien qu'il va faire nuit et que la peur est dans mes muscles depuis la nuit des temps, comment faire pour me tenir en vie …? Et l'ordi, lui quand je tape « vie », il propose « vieillissement », ça complique tout. Je re-essaie, il recommence. Pouce ! Les deux photos suivantes, vite, vite avant d'être pleines de rides, je suis déjà la grand-mère de ma tante Gabrielle. Au secours !
lundi 6 décembre 2010
pulpeuse poupée, calme calmar
dimanche 5 décembre 2010
Jeannine de Dallas, un dimanche ordinaire
C'est égal, je parcours le blog et essaye de comprendre :qu'est ce qui nous anime ,nous, les bloggers de la brise de ?
J'ai trouvé en tout cas pour moi aujourd'hui, de la nostalgie, le dimanche qui s'étire, la tombée de la nuit Alors quel remède ,?
Je me suis mis le disque du chant des esclaves et je me dit que je ne serais plus sous le joug d'un maître je suis un peu grâce à vus affranchie et j'ai les ailes d'une liberté celle d'écrire.
samedi 4 décembre 2010
chute de poulpe
brillantes pupilles noires
elle regarde
submergée ?
fascinée ?
décillée ?
sssssss ?
émotion d’enfance
retour en adolescence
«t’as des cheveux de poupée !»
me disait-on petite
comme si c’était du faux
ça m’énerve
planquée sous la touffe brune
s’interroge
lèvres entre-ouvertes
pulpe brillante
humide
il rayonne
irradie sa lumière
incandescente
quand elle approche
du champ magnétique
émerveillée
des vibrations
sssssssss
alors baisser les yeux
troublée
tourneboulée
dans ses boucles
battent des cils
fébriles
tourbillonnent
gestes qui s’affolent
sssssssssssss
pattes dégoulinantes
abandonné
posé dans l’assiette
n’osant descendre
nonchalant
sensuel
un poulpe
est tombé d’amour
photos Valérie , jeannine de Dallas avait vu un bouquet de mariée
Les invités dansaient, ils se sont précipités sur les fleurs qui en voulait un brin, il parait que cela porte bonheur.
Tapis dans un coin je faisais semblant de sourire, mais je saignais, oh c'était une plaie qui ne se voyait pas, mais la cicatrice ne sait jamais refermée, et même des points de suture n'auraient pas colmater la brèche, la plaie suinte toujours.
Ce n'est pas raisonnable, mais je n'irais pas chez un chirurgien esthétique.
Il fallait que tu fasses ta vie, que ce soir la tu dormes avec celui à qui le matin tu avais dit oui.
Pourquoi faut-il que ces fleurs, tombées éparpillées sur le plancher apparaissent sur la tête de ce garçonnet ,?
Il a le regard clair il est ton fils, il est épanoui, il sort de la douche, il a des gouttelettes sur le corps un peu comme le matin lorsque je te faisais découvrir la rosée dans le pré devant la maison tu te souviens ?
On disait que c'était des perles , un jour je me rappelle avec ta logique enfantine tu m'avais dit : je voudrais m'en faire un collier que c'est loin tout cela.
Je sens l'odeur, de la savonnette tu m'échappas, comme il t'échapperas, tu étais une anguille je n'arrivais à t'essuyer, tu faisais fi de mon impatience.
Je voudrais fixer encore une fois cette scène.
C'est bon cette nostalgie qui s'empare de moi, je voudrais ne pas croire que rien ne va recommençer et je le confesse tout j'en suis sûre va continuer, une petite chose m'éclabousse et au lieu d'être trempée, je suis séchée essorée et prête à rebondir je peux l'attester.
vendredi 3 décembre 2010
départ en cascade la pieuvre
Au même moment, dans la chambre faiblement éclairée par les premiers rayons du soleil hivernal, Emma se recroquevillait, cherchant désespérément sur sa peau des parfums de la nuit, des restes de chaleur de son homme enfui, des traces de baisers sur ses blessures intimes. Un peu plus tôt,elle avait fouillé dans la vieille armoire du fond et déniché sous des monceaux de tissus noyés dans la poussière, la vieille poupée de son enfance. Maintenant, elle pouvait lui raconter son histoire
jeudi 2 décembre 2010
Grand Glaïeul écrit :
Moi, d'abord j'aime pas le poisson, alors vous pensez, les méduses et autres trucs de la mer gluants... J'voudrais pas dire, mais c'est dégueulasse, ce poulpe dans un plat, sur la désserte, qui se dégouline les jambes. Quand maman va voir ça, elle sera furieuse.
Rien que de le voir là, pendouillant, cela me retourne le coeur et me hérisse le poil. Ou plutôt cela me fait friser les cheveux, ce qui me va bien je le reconnais. Car j'ai une belle crinière, vous trouvez pas ? Je me demande même si cela ne fait pas festonner mes rubans, car je ne me suis jamais trouvée aussi belle, en vrai. Il faut dire que j'ai mis ma plus belle robe, qui me va si bien. A moins que ce ne soit le regard du photographe, qui m'embellisse ?
En tous cas, il ne parvient pas à embellir le truc visqueux que j'aperçois sur la table, avec son oeil glauque. Vu de loin, j'ai d'abord cru que c'était des jambes de fille du reste, de fille sacrément amochée la pauvre, car elle aurait la tête et le buste couchés dans le plat ! Cela me fait penser à une histoire qu'on me racontait quand j'étais petite. Barbe bleue je crois qu'elle s'appelle. Derrière la porte interdite il y avait des cadavres de femmes accrochés, et dégoulinant de sang, dans laquelle tombait la clef qu'on ne pouvait plus nettoyer.
Moi quand je serais grande, je serais couturière, car j'aime bien les beaux habits, mais sûrement pas cuisinière, car il faut toucher, couper, nettoyer des trucs aussi répugnants que ce qu'il y a sur la table, puisqu'il paraît que ça se mange ces machins là. Mais moi ça risque pas, car, je ne sais pas si je vous l'ai dit, mais moi, j'aime pas le poisson.
Non mais pour qui elle se prend celle-là, à m'insulter comme ça, pourtant j'l'avais pas traitée !
A fait sa crâneuse de bellissime, mais on voit qu'elle a pas vécu dans la mer. Et puis elle est trop jeune pour savoir que mon nom désignait autrefois une courtisane , une femme entretenue, et insatiable de surcroît. Avec son petit air d'innocence.
Ceci étant, j'voudrais bien voir sa tête après un séjour maritime. Pas sur que sa crinière frisotte aussi joliment, et je ne parle pas de ses yeux. Glauques qu'elle dit les miens, soit, mais si elle avait séjourné dans les profondeurs, j'vous dis pas comment ils seraient ses yeux. Et puis me confondre avec une méduse, quelle ignorance pourquoi pas gorgone ou polype pendant qu'elle y est ...
Bon c'est vrai que je ne suis pas affriolant, en particulier après mon séjour chez le poissonnier, même dans la glace. Mais bien préparé, je suis assez délicieux, quoiqu'elle en dise, même quand on n'aime pas le poisson.
La photo ne me met pas en valeur d'accord, mais je ne dégouline pas du tout. Mes tentacules pendent un peu, mais on avait choisi un plat trop petit voilà tout. Et puis ces paparazzi qui nous prennent en photo, ne savent pas s'arrêter pour faire du sensationnel. Je suppose que pendouillant comme ça de mes huit bras, j'attire plus l'attention que rassemblé ...
Goûtez moi, à l'occasion , je vous assure, cela mérite 3* ( de mer naturellement ) gastronomiques.
Et quant à la mijorée qui me dénigre, je lui souhaite bien du bonheur d'apparence, surtout quand elle aura été tripotée successivement par plusieurs générations de fillettes. Tandis que moi, je resterais égal à moi même.
Encore un truc : m'avez vous vu danser sur mes tentacules dans le courant marin ? une splendeur ! Qu'elle en fasse donc autant la petite peste, que je ne salue pas.Car elle m'a traité la bougresse !
incorporation, des-incarnation
photos valérie le poulpe
Tes yeux me regardent mais je vais les ignorer, Je vais rêver.Sais tu à quoi me fait penser la transparence de ta robe ?
A une danseuse qui se lave la tête , je vois même des chaussons , ils te sont trop grands, ils boudinent sur ta jambe.
Le plat est en céramique rose, la couleur des filles.
La table elle semble bien plantée sur des magnifiques pieds, enfant j'aurais voulu en avoir une comme cela pour écrire c'est chic.
Quelle dégringolade, toi horrible masse sur ce guéridon , je pense que tu ne vas pas faire éclabousser de l'eau et ternir bois ciré ?
Rien n'est plus respecté.
Poulpe je te le dis :
Tu es une verrue
Un nuage dans le cil bleu
Un grondement de tonnerre dans le calme d'une journée d'été.
Un tas d'immondices dans la blancheur immaculée de la neige dans nos jardins aujourd'hui.
Publié par Jeannine de Dallas
photos Valérie La Poupée
Je t'ai vue un jour posée sur un coussin bariolé sur le lit d'un couple je suis persuadée qu'au premier ébats tu as atterrie sur le plancher. bien fait pour toi tu es trop sûre ma vieille, les laiderons ont eux aussi leur place les figures imposées ils n'en n'ont que faire. Pardon poupée ce n'est pas de la jalousie, oh que non, je l'ai déjà dit il faut s'assumer nous avons des talents cachés nous les nos stéréotypés.
Publié par Jeannine de Dallas