dimanche 28 novembre 2010

chute de neige



«il neige»


sur la crinière blonde

cheveux dénoués

des fils à soi

abandonnés

coupés

répandus


«il neige»


sur la toison

de la reine des neiges

mèches tranchées

humides

mises à sécher

à l’horizontale


«il neige»


choir et voir

1 choux-fleur

2 pétales de sucre-glace

3 pâtés d’esquimaux

4 mini-igloo ensevelis

5 cumulus cristallisés

... chair de poulette


mes yeux

gauche droite gauche

lisent le paysage mouvement

avant arrière avant


la chevelure

chaud animal

recouvre tout

m’enveloppe


en silence

dans sa fourrure reposer mes cils


neige-t-il ?




1 commentaire:

Marie, Pierre a dit…

Oui, il neige, j'aime ce moment qui nous coupe de tout, avec une bonne raison de ne plus sortir. Qui adoucit les contours tout en apportant de la lumière. Qui adoucit la lumière tout en apportant de nouveaux contours. Qui peut se lire pas seulement de haut en bas mais aussi en croix, les fumées qui sortent horizontalement des cheminées et rencontrent la verticalité des flocons qui ne savent plus trop quoi faire, mais tombent, tombent, inexorablement parce que c'est dans leur nature, de tomber, ou de fondre au contact chaud des fumées, qui essaient de les éviter en lévitant, pour mourir moins vite, pour aller rejoindre la multitude dont la force sera le nombre glacé. J'aime aussi beaucoup ton chemin de neige et de questions, de reliefs et de creux, de doutes et d'affirmations. ton petit goulet d'étranglement qui laisse passer goutte à goutte les mots précieux.